Au s
ens
le plus strict, la Scandinavie ne comprend que la Norvège et la Suède,
auxquelles on rajoute communément le Danemark, qui partage un passé et
une culture communes avec ses deux voisins. Dans son acception commune,
qui est celle que nous adopterons ici, le terme inclut également la
Finlande, l'Islande et les Iles Féroé. Dans l'histoire du jeu, les pays
scandinaves font figure de poids légers à côté des nations majeures
traditionnelles.Seul le Danemark a gagné un tournoi international auquel
il n'était pas censé participer et si la Suède a joué une finale
mondiale à domicile en 1958, elle n'est rentrée dans le dernier carré
qu'à une seule reprise depuis. La Norvège a participé à deux Coupes du
Monde depuis la guerre et la Finlande n'a jamais pris part à la moindre
compétition. Malgré ce bilan mitigé, les pays du nord de l'Europe ont
toujours produit d'excellents joueurs qui ont exercé leurs talents dans
les meilleurs clubs du vieux continent. Passage en revue des meilleurs
footballeurs venus du froid (précisons que cette sélection se concentre
sur les joueurs de champ et que nous n'avons pas oublié les deux
extraordinaires gardiens qu'étaient Schmeichel et Ravelli). Fait
remarquable: six des dix sélectionnés ont évolué à Barcelone.

Tore André Flo (Norvège, attaquant, né en 1973)
Auss
i
adroit techniquement que redoutable dans le domaine aérien du haut de
son 1,93m, ce grand attaquant dans tous les sens du terme fit les beaux
jours de Chelsea à la fin des années 90. Il passa trois fois
consécutivement la barre des dix buts en Premier League entre 1998 et
2000, marquant même à huit reprises en seize matches européens en
1999-2000. Après une belle saison avec les Rangers en 2001-2002, il
multiplia les clubs (Sunderland, Sienne, Vaalerenga, Leeds, Milton
Keynes) sans jamais retrouver son niveau. Révélé sur le tard, celui que
les supporters norvégiens surnommaient "Flonaldo" a disputé la Coupe du
Monde 1998 aux côtés de Berg, Bjornebye et Rekdal, plantant un pion face
au Brésil lors du dernier match de poules qui permit à la Norvège
d'atteindre pour la première fois les huitièmes de finale.

Sami Hyypiä (Finlande, défenseur central, né en 1973)
Re
cruté
par Houiller en 1999 alors qu'il évoluait au club néerlandais de Willem
II, Hyypiä a passé dix saisons à Liverpool, où il s'est imposé comme
l'un des tous meilleurs défenseurs de sa génération. La défense des Reds
s'est trouvé un patron en la personne de ce joueur puissant (1,96m,
85kg), intraitable et intelligent. Joueur de base du club pendant une
décennie, Hyypiä a joué plus de trois cent rencontres avec Liverpool,
dont près d'une centaine sur la scène européenne. Sous le maillot rouge,
le Finlandais, qui a passé la barre des 100 sélections en 2009, a
remporté deux Cups, une Coupe UEFA et bien sûr une inoubliable Champions
League en 2005. A trente-sept printemps, il est un titulaire
indiscutable du Bayer Leverkusen, actuel deuxième de la Bundesliga et
toujours en course en Ligue Europa. Tout simplement inusable.

Eidur Gudjohnsen (Islande, attaquant, né en 1978)
Fo
rmé
au Valur Reykjavic, Gudjohnsen se fait remarquer First Division en
1999-2000, sous les couleurs de Bolton, où il marque plus d'une
vingtaine de buts et aide le club à atteindre les demies-finales des
deux coupes nationales. Flairant le bon coup, Vialli le fait venir à
Chelsea, où il restera jusqu'en 2006 et remportera deux titres de
champion en 2005 et 2006. Auteur de plus de cinquante buts et d'autant
de passes décisives avec les Blues, Gudjohnsen devient en 2006 le
premier Islandais à signer au FC Barcelone. Titulaire régulier de
l'équipe blaugrana pendant trois saisons, il fait partie intégrante du
Barça historique qui s'offre un fameux triplé en 2009. Depuis son départ
de Catalogne et des passages fort discrets à Monaco, Tottenham ou Stoke
City, la carrière de Gudjohnsen piétine et le bonhomme, qui évolue
actuellement à Fulham, semble proche de la fin. Il a marqué 24 buts en
63 sélections.

Zlatan Ibrahimovic (Suède, attaquant, né en 1981)
Né
en
Suède d'un père bosniaque et d'une mère croate, le grand Zlatan,
personnage aussi doué qu'arrogant, restera comme l'un des attaquants
majeurs des années 2000. Souvent décevant avec la Juventus après son
arrivée en provenance de l'Ajax, il se montre ensuite décisif dans la
conquête des trois Scudetti consécutifs de l'Inter entre 2007 et 2009,
marquant 57 buts en 83 matches de Serie A. Après un passage à Barcelone
pas aussi raté qu'on a voulu le dire (seize pions en Liga tout de même),
Ibrahimovic est aujourd'hui devenu l'arme offensive principale du Milan
AC, avec qui il réalise une superbe première saison. Déjà buteur à
quatorze reprises en championnat, le Suédois tire tout son monde vers le
titre. Il lui reste à mieux savoir négocier les gros rendez-vous
européens, où il se fait trop souvent discret, et qui font la différence
entre les grands et les très grands joueurs.

Henrik Larsson (Suède, attaquant, né en 1971)
Rév
élé
lors de la World Cup américaine en 1994, Henrik Larsson a acquis un
statut légendaire parmi les fans du Celtic Glasgow, club avec lequel il a
marqué 175 buts en un peu plus de 200 matches entre 1997 et 2004. A
trente-trois ans, libre de tout contrat, il rejoint les rangs du FC
Barcelone, où il signe une saison 2005-2006 de toute beauté, totalisant
dix buts en Liga et offrant deux passes décisives à Eto'o et Belletti en
finale de Champions League face à Arsenal. Après une dernière pige à
Manchester United en 2006-2007, Larsson est allé finir sa carrière à
Helsingborg, club suédois qu'il avait quitté quinze ans plus tôt pour le
PSV Eindhoven. Toujous précieux et exemplaire, buteur insatiable et
formidable joueur de tête, Larsson a porté le maillot suédois à 106
reprises (37 buts) entre 1993 et 2009 et marqué au moins une fois lors
des trois Coupes du Monde qu'il a disputées en 1994, 2002 et 2006.

Michael Laudrup (Danemark, milieu offensif, né en 1964)
Elu
meilleur
joueur danois à seulement 19 ans, Laudrup quitte Brondby pour la Juve
en 1983. Prêté à la Lazio lors de ses deux premières saisons italiennes,
il joue un rôle préondérant dans la conquête du Scudetto bianconero en
1987. Embêté par les blessures et affecté par le départ en retraite de
Platini, Laudrup signe au Barça en 1989. Maître à jouer de l'équipe de
Cruyff, il remporte trois Ligas consécutives entre 1991 et 1993 et la
première Champions League du club en 1992. Passé à l'ennemi madrilène,
il gagne deux nouveaux titres en 1994 et 1995, avant de mettre un terme à
sa carrière avec l'Ajax en 1998. Meilleur joueur danois de tous les
temps (104 sélections, 37 buts), Laudrup n'a pas participé à l'Euro 1992
à cause d'un différend avec le sélectionneur Morten Olsen.

Jari Litmanen (Finlande, attaquant, né en 1971)
Entre
1992 et 1999, le Fiinlandais volant, joueur d'une adresse et d'une
finesse techniques rares, a marqué près de cent buts en championnat et
une vingtaine en quarante matches européeens. Vainqueur de la Champions
League en 1995 avec Kluivert, Seedorf et compagnie, il finit meilleur
buteur de l'édition suivante, au terme de laquelle l'Ajax s'incline en
finale face à la Juve. Recruté par le Barça de Van Gaal puis passé par
Liverpool, Litmanen, miné par les pépins physiques, ne retrouvera jamais
son meilleur niveau. Sélectionné à 137 reprises, il est devenu en
novembre 2010 le plus vieux buteur de l'histoire des qualifications pour
le championnat d'Europe en marquant contre Saint Marin à près de
quarante ans. Il joue toujours sous les couleurs du FC Lahti.

Fredrik Ljungberg (Suède, milieu offensif, né en 1977)
Jou
eur
polyvalent et complet, Ljungberg fut l'un des hommes de base de Wenger
pendant près de dix ans, au cours desquels il a disputé près de 200
matches de Premier League sous les couleurs des Gunners. Milieu offensif
capable d'évoluer en attaque (12 buts en championnat en 2001-2002), le
teigneux Suédois a remporté deux fois le championnat en tant que membre à
part entière des "invincibles" et deux FA Cup. Passé par West Ham,
l'homme aux 75 sélections accumulées entre 1998 et 2008 évolue
aujourd'hui au Celtic Glasgow, où sa combativité et sa justesse
technique lui valent une grande popularité. Un des profils les plus
atypiques du football moderne.

Allan Simonsen (Danemark, attaquant, né en 1952)
Lauré
at
du prestigieux prix en 1977 devant Keegan et Platini, Allan Simonsen
reste à ce jour le seul Ballon d'Or scandinave. Atout maître de
l'irrésistible Borussia Mönchengladbach qui terrorisa la Bundesliga et
l'Europe dans la deuxième moitié des années 70, il s'est forgé un
palmarès en béton avec le club allemand: trois titres de champion
consécutifs entre 1975 et 1977 et deux Coupes UEFA en 1975 et 1979.
Buteur lors de la finale de C1 perdue face à Liverpool en 1977, il passe
trois années mitigées au Barça avant de revenir au bercail au Veije BK.
Buteur prolifique, il fut un pilier de l'équipe nationale entre 1972 et
1986, mais jouait malheureusement pour lui à une époque où le Danemark
n'effrayait pas grand-monde.

Ole Gunnar Solskjaer (Norvège, attaquant, né 1973)
Surn
ommé
"Super Sub" pour sa capacité à entrer dans les matches et rentabiliser
son temps de jeu, Solskjaer casse la baraque dès sa première saison avec
les Red Devils en 1996-97 (18 buts en 32 matches de Premier League). Au
total, il a marqué plus d'une centaine de pions en onze saisons avec
MU, le plus fameux de tous restant celui qui offrit la Champions League à
son équipe dans les arrêts de jeu lors de l'incroyable finale du Camp
Nou contre le Bayern en 1999. Auteur d'un quadruplé en douze minutes
face à Nottingham en 1998-99, le tueur au visage d'ange, chouchou d'Old
Trafford, a empilé six titres de champions, deux FA Cup et une Champions
League entre 1996 et 2007. Avec 23 buts en sélection, il est le
meilleur réalisateur de la Norvège de ces vingt dernières années avec
Flo et Carew.

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