mardi 23 septembre 2025

La Bundesliga est-elle devenue ennuyeuse?

Qui pourrait bien empêcher le Bayern de glaner un treizième titre sur les quatorze dernières saisons, le vingtième depuis le début des années 2000 et le 35ème de sa glorieuse histoire? Certainement pas le Bayer Leverkusen, qui avait si brillamment interrompu la série bavaroise en demeurant invaincu tout au long de la saison en 2023-2024 mais a perdu quasiment tous ses cadres à l'exception de Grimaldo et Schick (Hradecky, Frimpong, Tah, Wirtz, Adli, Xhaka, Hincapié, Boniface et Mukiele, excusez du peu) et son entraîneur Xabi Alonso. Les hommes de Andries Ulderink occupent la onzième place du classement et n'ont signé qu'une seule victoire après cinq journées, s'inclinant notamment à domicile contre Hoffenheim lors de la première rencontre de championnat. Loïc Badé tentera de faire oublier Jonathan Tah, Lucas Vazquez ne comblera jamais le vide laissé par Frimpong sur le flanc droit, Tillman, transfuge du PSV, aura la lourde tâche de succéder à un Wirtz pour le moment bien discret avec Liverpool et Ben Seghir devra approvisionner Schick en bons ballons aux côtés du tout jeune Ibrahim Maza. Bref, c'est loin d'être gagné sur le papier.

 

Le Borussia Dortmund? La formation de la Ruhr est certes remarquablement outillée dans toutes les lignes avec la triplette Anton-Schlotterbeck-Bensebaini en défense, les très actifs Svensson et Ryerson sur les côtés, le duo Nmecha-Sabitzer au milieu et un secteur offensif redoutablement efficace (Guirassy, Adeyemi et Beier ont planté 36 buts en Bundesliga la saison dernière), sans oublier un banc particulièrement riche (Brandt, Bellingham, Can, Gross, Ozcan). Mais d'un simple point de vue purement qualitatif, l'effectif du BVB se situe à des années lumière des Kane, Olise, Kimmich, Luis Diaz et autres Upamecano. Eternel outsider, le RB Leipzig a vu partir Openda (Juventus), Sesko (Manchester United) et Xavi Simons (Tottenham), trois élements majeurs qu'il sera très difficile de remplacer, les dirigeants ayant claqué 130 millions sur un certain nombre de paris incertains (les attaquants Harder et Romulo, débarqués respectivement du Sporting Portugal et de Götzepe, l'espoir belge Vermeeren, les ailiers Diomande et Bakayoko ou encore les milieux Banzuzi et Maksimovic). Le club semble avant tout avoir investi pour l'avenir, aucune des sept recrues notables n'ayant plus de 23 ans, et encore ces joueurs ont-ils peut-être été achetés dans l'optique d'être revendus avec une plus-value à la clé. L'Eintracht Francfort, malgré le départ d'Ekitike, a collé une jolie fessée au Galatasaray en Champions League, mais on voit mal les partenaires de Burkardt, qui ont déjà concédé deux revers, se battre pour autre chose qu'une place européenne.

 

La vérité, c'est que le Bayern risque d'écraser la concurrence comme lors de l'époque bénie des Maier, Beckenbauer et Müller, comme le prouvent ses premiers résultats: quatre victoires en quatre matches, 18 buts marqués pour 3 encaissés et un cinglant 6-0 administré à Leipzig lors de la première journée histoire de montrer qui est le patron. Upamecano est peut-être le meilleur défenseur central français actuel et son association avec Tah, toujours capable cependant de spectaculaires sautes de concentration, a de quoi faire peur dans les chaumières. Luis Diaz, auteur de 21 buts et 10 caviars sur les deux derniers exercices avec les Reds, et Nicola Jackson, souvent brillant sous le maillot de Chelsea, sont venus renforcer une attaque où Kane et Olise brillent déjà de mille feux (huit pions en quatre journées pour l'avant-centre anglais et trois pour l'international tricolore) et Gnabry semble avoir retrouvé des couleurs (trois réalisations pour l'ancien d'Arsenal qui reste sur deux saisons plus que moyennes). Ajoutez à tout cela les Stanisic, Goretzka, Kimmich, Laimer et Davies et mettez dans la balance l'absence actuelle de Jamal Musiala et vous obtenez à coup sûr l'identité du futur champion d'Allemagne, qui n'aura pas de rival domestique à sa mesure cette saison.

 

De la même manière que le PSG, certes battu au Vélodrome mais dans des circonstances très particulières (quatre titulaires blessés, report du match au lendemain, système expérimental et cérémonie du Ballon d'Or), le Bayern ne devrait se voir véritablement testé et poussé dans ses retranchements que sur la scène européenne, pour laquelle l'effectif à la disposition de Kompany a été construit. Comme la formation parisienne, le club bavarois semble déjà sacré avant même le début du championnat. Chez les bookmakers, la cote du Bayern est à 1,30 alors que celle de Leverkusen se situe à 10, celle du Borussia à 11 et celle de Leipzig à 19. Quelles bonnes raisons reste-t-il alors de s'intéresser à la Bundesliga? Peut-être les exploits répétés de Guirassy, les débordements de Grimaldo, les coups de casque de Patrick Schick, les caviars de la révélation serbe de l'Union Berlin Andrej Ilic, les pions de la pépite turque Can Uzun (Eintracht Francfort), les efforts méritoires de Maximilian Arnold, le jeu à haut risque du Werder ou encore les premiers pas dans l'élite de Sankt Pauli depuis 2012. Parce qu'en ce qui concerne le moindre suspense pour le titre, circulez messieurs dames, il n'y a rien à voir.

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