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lundi 27 mars 2017

L'Italie enfin d'attaque?

De tous temps, la Nazionale a pu compter sur des buteurs extraordinaires, de Silvio Piola, héros mussolinien, à Luca Toni, en passant par Gigi Riva, Rossi, Inzaghi, Vieri ou  Alessandro Del Piero. Elle a également produit nombre d'attaquants prolifiques évoluant dans un rôle de neuf et demi, comme Baggio et Totti, auteurs à deux deux d'une quarantaine de buts buts en sélection. Jusqu'à récemment, jouer contre l'Italie signifiait se confronter à la dureté, la rigueur et au sens tactique qui ont fait ses grands succès, mais aussi forcément se coltiner une machine à marquer, qu'elle soit une bête de surface comme Toni, un filou notoire comme Inzaghi ou un technicien de génie comme Del Piero.


Or, depuis la vraie-fausse éclosion de Balotelli lors de l'Euro 2012, la Squadra cherche la perle rare qui perpétuera cette lignée et lui permettra à nouveau des gagner des titres. Le tandem Eder-Pellè  a plutôt correctement fait le boulot sous l'ère Conte mais aussi souvent montré ses évidentes limites. Le retour en grande forme d'Immobile et l'explosion de Bellotti vont peut-être mettre un terme à cette période de disette et donner une autre dimension à une équipe qui a réussi de belles choses ces dernières années malgré un potentiel offensif très éloigné de ses standards habituels.


Ciro Immobile, intenable avec le Torino en 2013-2014 et considéré alors comme le futur grand avant-centre transalpin, s'est ensuite planté dans les grandes largeurs à Dortmund, totalement éclipsé par Aubameyang, et au FC Séville. Il semblait avoir totalement disparu des radars et beaucoup doutaient de sa capacité à rebondir, ne voyant en lui qu'un bel espoir déçu.

Et voilà que le garçon fait à nouveau parler de lui sous le maillot laziale et retrouve un rendement digne de ses années turinoises avec ses 17 réalisations en championnat, auxquels il faut ajouter cinq buts marqués avec la Squadra. Vivement critiqué lors de son passage en Bundesliga, le voilà soudainement promu au rôle de leader d'attaque d'une des meilleurs sélections du vieux continent.

Son jeune partenaire d'attaque en sélection, Andrea Belotti, auteur de 35 pions en 60 rencontres avec le Torino, fait l'objet de toutes les convoitises de la part des grosses écuries de Premier League et du Real Madrid notamment (évidemment, serait-on tenté de dire). Acheté 8 millions en 2015, il pourrait faire l'objet d'offres supérieures astronomiques dès le prochain mercato estival. Les statistiques des deux buteurs ont de quoi impressionner, d'autant qu'ils n'évoluent pas dans des formations qui peuvent prétendre au titre et sont donc clairement moins bien entourés que les Higuain, Dybala ou Dzeko, leurs concurrents pour le titre de capocannoniere. Il convient de faire également remarquer que sur les 22 pions inscrits par Belotti, un seul l'a été sur penalty, et qu'il a par exemple claqué récemment un triplé en huit minutes face à son ancien club de Palerme.


Troisième meilleur réalisateur italien de Serie A avec douze pions, Lorenzo Insigne, le feu follet napolitain, signe la plus belle saison de sa jeune carrière, lui qui aura 26 ans en juin prochain. Federico Bernadeschini, né à Carrare comme un certain Gianluigi Buffon, a lui aussi déjà franchi le cap des dix buts avec la Fiorentina, dont il est devenu l'un des pions essentiels. Il pourrait selon les rumeurs plus ou moins fiables rejoindre l'Inter de Mauro Icardi dès cet été pour une somme avoisinant les 40 millions d'euros.


Et il ne faudrait surtout pas oublier dans le tableau l'excellent Manolo Gabbiadini, barré par le trio Insigne-Mertens-Higuain au Napoli et qui réussit des débuts fracassants sous les ordres de Claude Puel à Southampton avec 6 buts en 5 matches. Quelques mois en arrière seulement, on pouvait avoir l'impression que Ventura ne pouvait pas compter sur le moindre attaquant valable. Aujourd'hui, même s'il ne s'agit pas forcément d'éléments de classe internationale, il a à sa disposition six joueurs tout à fait à même de faire souffrir un paquet de défenses, si l'on inclue Eder dans le lot.


Pour tenter de briller lors du prochain tournoi mondial, l'Italie restera fidèle à ses valeurs historiques (solidité, sérieux, engagement, esprit de sacrifice, réalisme, sens du collectif). Si elle est souvent parvenue à aller loin dans les pas d'un buteur attitré (Rossi en 1982, Baggio en 1994 et à un degré nettement moindre, Toni en 2006) elle devra peut-être cette fois s'appuyer sur un pool d'attaquants de haut niveau et non sur un fuoriclasse capable de gagner un match presque à lui tout seul.

Le tandem Immobile-Belotti n'est pas sur le papier le plus redoutable de l'histoire de la Nazionale, mais son rendement depuis le début de la phase éliminatoire (huit pions en cinq matches, face à des formations faiblardes, certes) témoigne d'une réelle efficacité et d'une complicité qui ont déjà levé une partie des doutes sur la force de frappe de l'équipe. Il sera intéressant de le voir à l’œuvre face à la Roja lors du match au somment du groupe le 2 septembre prochain.





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