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lundi 1 décembre 2025

La menace Chelsea

Quand on achète une centaine de joueurs en trois ans (nous exagérons à peine, pas le genre de la maison) et qu'on place un entraîneur compétent sur le banc, un noyau d'éléments compétitifs et un onze type finissent forcément par se dégager: c'est ce qui est arrivé à Chelsea, qui possédait encore la bagatelle de 43 joueurs sous contrat fin juillet et a fait signer une dizaine de jeunes talents lors du dernier mercato estival (Joao Pedro, Gittens, Garnacho, Estevao, Hato, Delap, Essugo, sans oublier Sarr et Paez, immédiatement prêtés à Strasbourg). On estime que le club a claqué pas loin de deux milliards d'euros sur les quatre dernières années et depuis l'arrivée aux commandes de Todd Boehly, homme d'affaires américain également copropriétaire des Lakers et des Dodgers. Chelsea s'est montré tellement actif sur le marché qu'on en vient à oublier la présence de certains éléments dans l'effectif. Qui se souvient par exemple que Disasi et Sterling sont toujours des joueurs de Chelsea, sans parler de Mudryk, recruté pour plus de cent millions et actuellement suspendu pour dopage?

 

Mais il faut croire que dépenser à tout va et jouer les paniers percés finit par payer dans le merveilleux monde du football business, puisque les Blues sont devenus l'été dernier les premiers champions du monde des clubs en dominant nettement en finale un PSG à bout de souffle. Ils sont en outre parvenus à se qualifier pour la Champions League en décrochant une méritoire quatrième place et en terminant la saison sur les chapeaux de roue avec quatre succès sur les cinq dernières rencontres. Et ils y ont font plus que bonne figure, avec trois victoires en cinq matches dont un éparpillement en règle du Barça et de sa défense centrale apocalyptique. Après s'être également offert les scalps du Benfica et d'un Ajax historiquement faiblard, les hommes de Maresca peuvent raisonnablement espérer finir dans les huit premiers de la première phase, même si deux déplacements a priori piégeux en Italie (Bergame et Naples) les attendent. Et ils occupent ce matin la troisième place du classement de Premier League après un résultat nul obtenu de haute lutte contre Arsenal à dix contre onze pendant près d'une heure.

 

Enzo Maresca, nommé entraîneur à l'été 2024, a eu bien du mérite à mettre de l'ordre dans tout ce foutoir, à établir une hiérarchie claire dans les joueurs à sa disposition et à redonner au club ses galons de prétendant au titre et de place forte continentale. Chalobah, auteur de trois buts, s'est peu à peu imposé comme le patron de la défense aux côtés d'un Wesley Fofana longtemps plombé par les pépins physiques et qui revient en forme. Sur les flancs de l'arrière-garde, Malo Gusto et Cucurella s'acquittent impeccablement de leurs tâches défensives et démontrent de jolies qualités de contre-attaquants. Dans l'entre-jeu, le double pivot James-Caicedo fait preuve d'une colossale activité et d'une rare densité physique, au soutien d'Enzo Fernandez, le petit chouchou de Stamford Bridge, placé dans un rôle hybride de faux meneur de jeu au soutien des attaquants. Et les bonnes nouvelles s'accumulent dans le secteur offensif, puisque Pedro Neto et Joao Pedro ont trouvé le chemin des filets à quatre reprises et que le tout jeune Estevao, présenté comme de la graine de futur cador, a flambé contre Barcelone. 

 

Il ne faut pas perdre de vue le fait que les bons résultats récents des Blues ont été obtenus en l'absence de Cole Palmer, auteur de 18 pions et 15 caviars la saison dernière et qui reste sans aucun doute le meilleur joueur du club. L'international anglais est en effet resté une dizaine de semaines indisponible à cause d'une gêne récurrente à l'aine et devrait effectuer son retour à la compétition cette semaine sur la pelouse d' Elland Road. Tous les signaux sont donc désormais au vert pour Chelsea, qui devra cependant bien négocier quelques rendez-vous périlleux lors des prochaines journées (déplacements à Bournemouth et Newcastle et réception d'Aston Villa, actuellement en grande forme et quatrième à égalité de points avec les partenaires de Garnacho) pour s'affirmer définitivement comme le principal rival des Gunners dans la course au titre. Rien ne semble désormais interdit à cet effectif bardé d'internationaux de tous horizons qui est sur le point de récupérer son leader offensif naturel et peut compter sur l'intelligence tactique d'un technicien qui avait été le seul la saison dernière à déjouer les plans d'un certain Luis Enrique.

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