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lundi 8 décembre 2025

Le Barça sur un fil

Après son succès sur la pelouse du Betis et la réjouissante défaite à domicile d'un Real catastrophique face au Celta Vigo, le Barça occupe ce matin la première place de la Liga avec quatre unités d'avance sur son rival historique. Depuis sa défaite au Bernabeu fin octobre, la formation catalane a repris huit points aux partenaires de Mbappé, l'homme qui cache la misère et les problèmes structurels mais ne gagnera probablement encore rien avec son club cette saison. En outre, ce sera au tour des hommes d'Hansi Flick, qui possèdent accessoirement une bien meilleure différence de buts, de recevoir les merengue au Camp Nou lors de la phase retour. Les blaugrana semblent donc se diriger tout droit vers un nouveau sacre qui serait le troisième en quatre saisons et validerait l'idée d'une main-mise barcelonaise sur le championnat, une dizaine d'années après la fin de l'ère Xavi-Iniesta-Busquets (rappelons que depuis 2005 et la disparition des radars du FC Valence, seul l'Atletico est parvenu par deux fois à briser l'hégémonie des deux géants du football espagnol).

 

La qualité du Barça repose bien évidemment sur une force de frappe offensive quasiment sans équivalent en Europe. A Séville, les coéquipiers de Cubarsi en ont claqué cinq sous le regard de Lewandowski (25 pions en Liga la saison dernière), Raphinha (13 buts en Champions League en 2024-25) et Fermin Lopez (7 réalisations au compteur), laissés sur le banc par leur entraîneur en vue de la réception de l'Eintracht Francfort (à qui on souhaite bonne chance au passage) cette semaine, puisque Barcelone reste pour l'instant bloqué à une indigne 18ème place au classement de la grande coupe d'Europe. Au sein d'une organisation inhabituelle avec Yamal en véritable meneur de jeu derrière les trois attaquants, c'est Ferran Torres, déjà auteur de son total de treize buts de la saison dernière, qui s'est occupé de tout et a signé un magnifique triplé. Le jeune attaquant suédois Bardghji, naturellement gaucher, y est allé de son joli but du droit avant que Yamal ne clôture le festival sur un penalty qui n'aurait jamais dû être sifflé. Quand on sait que le chef d'orchestre se nomme Pedri et que De Jong n'a joué qu'une demi-heure, on prend conscience de l'énorme puissance de feu catalane.

 

Oui mais voilà ma bonne dame, le Barça a tout de même encaissé trois buts et non, tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Cubarsi ne sait pas jouer le hors-jeu et laisse des espaces béants dans son dos alors que Flick met un point d'honneur à évoluer systématiquement en bloc haut, Araujo est tellement au fond du seau qu'il ne figurait pas dans le groupe en Andalousie et Koundé s'est rendu coupable d'une faute stupide qui a offert un penalty à Cucho Hernandez. En l'absence de l'Uruguayen, c'est Gerard Martin, vainqueur de seulement 40% de ses duels, qui officiait  en défense centrale, alors que le latéral gauche Baldé possède davantage un profil de contre-attaquant que de pur défenseur. Le départ d'Inigo Martinez, stabilisateur en chef de l'arrière-garde et rare élément d'expérience, vers l'Arabie Saoudite, n'a pas été compensé et a considérablement fragilisé le secteur défensif catalan. En 21 rencontres disputées jusque-là, Barcelone a déjà concédé la bagatelle de trente pions, un chiffre qui donnerait des sueurs froides à tout technicien un tant soit peu sensé.

 

Pour terminer devant un Real sans fond de jeu et aussi cataclysmique derrière et un Atletico plus solide mais toujours trop irrégulier, l'extraordinaire potentiel offensif blaugrana devrait suffire dans les grandes largeurs. Mais sur la scène continentale, face à des équipes armées dans toutes les lignes, parfaitement organisées et au point tactiquement comme le Bayern, Arsenal ou le PSG, le Barça pourrait bien toucher le plafond de verre du doigt. Il ne faudrait pas perdre de vue que si l'on s'est extasié sur Kvara, Doué et Dembélé la saison dernière, le PSG possédait un certain Pacho dans ses rangs et n'a encaissé que six buts sur la phase éliminatoire, dont la moitié lors du thriller de Villa Park. Si l'incroyable demi-finale entre Barcelone et l'Inter du printemps dernier a démontré une chose, c'est que les Catalans ne pouvaient pas toujours espérer se qualifier en marquant un but de plus que l'adversaire. Quand on se fait rejoindre sur un pion du vétéran Acerbi venu jouer les avants-centres dans les arrêts de jeu avant de céder à nouveau face à Frattesi, il y a peut-être quelques questions essentielles à se poser.

 

 

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