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mercredi 2 décembre 2009

Ryan Giggs ou la classe faite homme

Vaine brique d’un mur joliment contourné, il vit en début de match le coup franc de Mario Basler finir au fond des filets de Schmeichel. Il écrasa dans les arrêts de jeu une frappe du droit aux seize mètres qui se mua en offrande pour Sheringham. Transporté par la joie d’une victoire d’autant plus renversante qu’elle semblait acquise à l’adversaire, il ne fit probablement que croiser les regards hébétés de Michael Tarnat ou Oliver Kahn, monstres de robustesse soudainement assommés, fixant d’un œil incrédule une coupe brandie par d’autres bras que les leurs. Peut-être essaya-t-il de glisser quelques mots de réconfort à Samuel Kuffour, le Basile Boli du Bayern, effondré sur une pelouse qu’il venait de marteler à coups de poings, perdu quelque part entre le désespoir et la rage. Ryan Giggs fut l’un des acteurs de ce concentré de dramaturgie sportive que constitua la soirée barcelonaise de 1999, et participa à nouveau dix ans après à une finale européenne avec son club de toujours, Manchester United.