
Vaine
brique d’un mur joliment contourné, il vit en début de match le coup
franc de Mario Basler finir au fond des filets de Schmeichel. Il écrasa
dans les arrêts de jeu une frappe du droit aux seize mètres qui se mua
en offrande pour Sheringham. Transporté par la joie d’une victoire
d’autant plus renversante qu’elle semblait acquise à l’adversaire, il ne
fit probablement que croiser les regards hébétés de Michael Tarnat ou
Oliver Kahn, monstres de robustesse soudainement assommés, fixant d’un
œil incrédule une coupe brandie par d’autres bras que les leurs.
Peut-être essaya-t-il de glisser quelques mots de réconfort à Samuel
Kuffour, le Basile Boli du Bayern, effondré sur une pelouse qu’il venait
de marteler à coups de poings, perdu quelque part entre le désespoir et
la rage. Ryan Giggs fut l’un des acteurs de ce concentré de dramaturgie
sportive que constitua la soirée barcelonaise de 1999, et participa à
nouveau dix ans après à une finale européenne avec son club de toujours,
Manchester United.