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samedi 22 mars 2025

Deschamps, ce briseur de rêves


 

Deschamps, c’est l’anti-Hidalgo, l’anti-Cruyff, l’anti-Luis Enrique, un type qui se fout éperdument de la manière du moment que le résultat est au rendez-vous, assez calculateur pour vous faire regretter d’avoir lu Edmond Rostand et suffisamment roublard pour, on ne sait trop comment, échapper aux critiques (à part sur la présente gazette, bien évidemment) et à la vindicte populaire. Rien dans ses paroles et sa posture ne laisse la place au moindre panache, au goût de la belle défaite et du perdant magnifique, à la moindre considération esthétique, à une quelconque nostalgie pour un football d’antan qui sentait bon les chaussettes baissées et les numéro 10 à l’ancienne. Tout pue le football de droite à cent kilomètres, le réalisme, le pragmatisme, la mesure, concepts honnis qui polluent le discours lénifiant qu’il tient à chaque rendez-vous avec une presse qui semble comme hypnotisée par son bla-bla consternant.

samedi 23 novembre 2024

Deschamps, le scandale permanent


"La renaissance". C'est le titre qu'a choisi le torchon préféré des amateurs de sport de ce pauvre pays, qui étant donné ses faibles compétences en langues étrangères ne peut accéder au contenu souvent bien supérieur de la rubrique football du Guardian, au lendemain de la victoire 3-1 en Italie. La renaissance donc. Ben voyons. Alors qu'on a eu droit comme d'habitude à la formule maison (un Khroutchev pas piqué des hannetons, révisez vos classiques), à savoir sept bourrins (exception faite de Lucas Digne, qui s'impose comme une vraie alternative à Hernandez) et trois dragsters, aucun créateur au milieu (mais que diable fait Guendouzi dans cette équipe?) et un trio offensif d'une indigence technique cataclysmique, sans doute le plus faiblard jamais aligné en sélection. Résultat: pas une action construite digne de ce nom et trois buts marqués sur coups de pied arrêtés. Un sommet de réalisme cynique et froid. Rappelons que Kolo Muani est remplaçant au PSG (sans doute parce que Luis Enrique est un illuminé qui n'entend rien au football), que Nkunku ne joue pas en Premier League avec Chelsea et que l'indispensable Marcus Thuram compte désormais le total mirifique de deux buts en 29 sélections, marqués contre des équipes aussi redoutables que l'Irlande et Gibraltar. Rappelons également au passage, et pas seulement d'un train, qu'un joueur magnifique comme David Ginola, trop doué, trop grande gueule, trop artiste, s'est arrêté à 17 sélections. Mais, contrairement à Thuram, il n'assurait pas le repli défensif sur son côté gauche.

mardi 30 avril 2024

Pour Lacazette et Barcola à l'Euro

Alors que tous les postes (ou presque, puisqu’apparemment personne n’est capable de remplacer Griezmann au milieu) sont doublés en équipe de France, celui d’avant-centre est sans doute celui qui suscite le plus d’interrogations en vue du prochain Euro. Olivier Giroud, meilleur buteur de l’histoire des Bleus et encore performant avec le Milan cette saison, a signé en MLS et s’approche tranquillement de la fin. Marcus Thuram, recentré dans l’axe par Inzaghi à l’Inter, sort d’une année plutôt satisfaisante en club mais n’a marqué que deux fois en 18 sélections. Enfin, Randal Kolo Muani, qui a certes marqué des points en amical face au Chili, a aligné comme des perles les prestations cataclysmiques avec le PSG, même contre des adversaires modestes comme Le Havre (en outre, il n’a marqué qu’un but en neuf matches de Champions League). Dans ce contexte, pourquoi se priver d’un élément aussi brillant qu’Alexandre Lacazette, qui reste sur 43 pions en deux exercices avec l’OL et est récemment sorti sous les ovations du Groupama Stadium après avoir martyrisé la défense monégasque ? Deschamps évoque la « concurrence » pour expliquer l’absence du buteur lyonnais et assure qu’il ne s’agit pas d’une question d’âge puisque Giroud est toujours sélectionné, mais de quelle « concurrence » parle-t-on au juste ? Giroud demeure indiscutable de par son passé en bleu et sa réussite lors des grands tournois (quatre pions au Qatar en 2022), mais Lacazette mérite-t-il vraiment de passer derrière Thuram et Kolo Muani, qui n’ont strictement rien prouvé au plus haut niveau ? Certainement pas.

dimanche 24 mars 2024

Deschamps, c'est quoi le concept?

Nous vivons dans un pays où des joueurs exceptionnels comme Cantona et Ginola ont été traités comme de véritables parias parce qu'ils avaient trop de talent et de caractère et où de bons petits soldats anonymes comme Diomède et Guivarc'h ont été sacrés champions du monde. Nous vivons dans un pays dont la fédération de football a reconduit Domenech après le désastre industriel de l'Euro 2008 pour connaître la honte internationale de Knysna deux ans plus tard. Nous vivons dans un pays qui ne cesse de critiquer les choix d'un entraîneur comme Luis Enrique pour la seule raison qu'il méprise superbement la caste journalistique française (et comment lui donner tort lorsqu'on considère la médiocrité affligeante des médias nationaux?) et où Jean-Louis Gasset est encensé après trois victoires contre des équipes aussi terrifiantes que Nantes, Clermont et Montpellier. Et surtout, nous vivons dans un pays où il est strictement interdit de critiquer Didier Deschamps, qui semble protégé par un totem d'immunité totale et faire l'objet d'un consensus tacite. Deschamps, dans l'inconscient collectif, c'est le capitaine de l'OM sacrée à Munich ("à jamais les premiers", comme disent les Marseillais pour se consoler de leur déclassement et de l'hégémonie parisienne), l'homme qui a soulevé la Coupe du Monde en 1998, le sélectionneur vainqueur en Russie et finaliste au Qatar. On loue ses capacités de meneur d'hommes, son leadership naturel, sa capacité à tirer le meilleur d'un effectif pas toujours exceptionnel, son aura auprès des joueurs. Mais jamais on ne critique son choix ou son absence de choix, ses options tactiques douteuses, sa frilosité, son conservatisme, son sécuritarisme maladif, son refus total de se remettre en cause comme après l'échec de l'Euro 2021 et l'élimination face à la Suisse. Jamais l'on entend le moindre reproche à son égard, la moindre remise en question, le moindre son de cloche dissonant. Diallo a déjà annoncé qu'il serait reconduit dans ses fonctions après l'Euro quelque soit l'issue de la compétition. Et disons-le tout net, quatorze ans de Deschamps, c'est trop.

dimanche 9 octobre 2016

Matuidi, le retour en grâce

Les médias et les essepères du fouteballe sont toujours prompts à s'abattre sur Matudi, qui est aussi l'une des cibles favorites des pauvres types qui n'ont rien d'autre à foutre de leurs misérables journées que de venir cracher leur venin sur les forums et directs. Hey les rageux, au lieu de laisser libre à cours à vote haine gratuite sur les sites des autres, créez donc le vôtre et essayez sans doute vainement d'exprimer votre vision si lumineuse dans un français correct et avec un argumentaire pertinent. Ou laissez un commentaire intelligent sur le présent papier, que vous ne lirez sans doute pas, parce que vous êtes trop occupés à rôder dans des lieux plus peuplés. Vous avez le droit de ne pas être d'accord, de gueuler, de protester, de pester, mais faites-le avec talent et humour, cela changera. Et arrêtez de croire que Schopenhauer et Nietzsche formaient la charnière centrale de la RFA dans les années 60, car nous avons le regret de vous informer que vous êtes dans l'erreur. Ce n'est pas parce qu'on aime passionnément le football qu'on est obligé d'être inculte et illettré. Au contraire, avons-nous envie de dire (et quand nous avons envie de dire quelque chose, nous ne nous faisons pas prier généralement). Mais revenons à ce bon Blaisou, après cette digression intempestive (deux définitions à consulter dans le dictionnaire, c'est beaucoup pour un dimanche). 

mercredi 5 octobre 2016

Varane à un tournant

Il y a trois ou quatre ans, Raphaël Varane marchait littéralement sur l'eau, et on avait l'impression d'assister à l'éclosion d'un véritable phénomène. A à peine vingt piges et tout juste débarqué de Lens avec seulement une vingtaine de matches de Ligue 2 dans les cannes, il avait enchaîné des prestations énormes, notamment en Champions League et lors des chocs face au Barça, récoltant les éloges de José Mourinho et de la presse espagnole. Il dégageait un calme et une sérénité de vieux briscard, reprenait les attaquants les plus rapides à la course, brillait dans la relance, défendait debout et proprement et semblait maîtriser absolument tous les paramètres qui font les grands défenseurs centraux. Le Real Madrid et l'équipe de France pensaient tenir la perle rare et pouvoir compter sur un baron pour les dix années à venir, d'autant qu'il disposait encore d'une belle marge de progression et ne pouvait semble-t-il que se bonifier avec les années. Mais comme le disent régulièrement les grands philosophes du jeu, tout va très vite en matière de fouteballe, et Varane est aujourd'hui au centre de nombreuses interrogations et à un tournant de sa jeune carrière.

lundi 5 septembre 2016

Sissoko, ferme-bouches ou bouche-trous?


Nous autres à LPC ne sommes jamais les derniers à tirer dans le tas quand nous sentons, et pas seulement de Noël, que le besoin s'en fait sentir. Il est donc tout aussi naturel que nous sachions également battre notre coulpe, et pas seulement du monde, lorsqu'il s'avère que nous nous sommes plantés dans les grandes largeurs. Dans ces prestigieuses colonnes, le sieur Moussa Sissoko s'est vu régulièrement traiter de cheval de traie, d'escroc, de décathlonien (nos excuses à Kevin Mayer), de bourrin ou de joueur surcoté. Sa place en équipe de France et parmi les 23 pour l'Euro fut pour le moins remise en cause ici, mêmes si nous ne fûmes pas les seuls à nous demander ce qu'il foutait là. Résultat des courses: un tournoi fracassant, un impact énorme sur le jeu des Bleus, une énergie communicative et de tous les instants. En quelques matches, Sissoko a claqué le baigneur à bon nombre de critiques.

dimanche 18 octobre 2015

La France et le reste

Il n'est pas totalement interdit de penser que la France puisse remporter son Euro à la maison, ou tout du moins accéder au dernier carré du tournoi. Non pas parce que Deschamps se serait subitement mué en génie tactique, que Sagna se serait enfin décidé à centrer devant le but et non derrière ou encore que Sissoko aurait enfin compris ce qu'il faisait en sélection, et nous avec. Mais si très simplement on considère la densité générale de l'effectif des Bleus et la valeur actuelle de l'opposition continentale, on ne voit guère ce qui pourrait objectivement empêcher d'y croire. Fort heureusement pour les footophiles de ce pays, le onze de France est bien supérieur à son équivalent rugbystique (s'il était plus faible, il y aurait lieu d'augmenter sensiblement sa consommation de Suze) et plus proche des meilleures nations mondiales. Il ne s'agit certes pas d'une grande cuvée, loin s'en faut, mais son niveau est plus qu'honnête, et les circonstances lui semblent on ne peut plus favorables.

lundi 28 septembre 2015

Lloris, l'exception française

Dans un monde parfait, tous les grands joueurs évolueraient dans les grands clubs, les joueurs moyens dans les clubs moyens et les brêlons chez les brêlons. Oui mais voilà, dans un monde parfait, Magic System n'existerait pas, le Saint-Emilion grand cru serait à deux euros le litre et Macron aurait sa carte des Républicains (ah on me dit qu'il l'aurait déjà dans le fond, au temps pour moi). Il existe donc quelques cadors qui ont choisi d'être les borgnes aux royaume des aveugles (Sneijder à Galatasaray, Eto'o à Antalyaspor, Nani à Fenerbahce, Cambiasso à l'Olympiakos) ou qui, faute de mieux et parce qu'il faut bien bouffer ma bonne dame, végètent dans des équipes trop petites pour eux. 

vendredi 18 septembre 2015

Pourquoi Payet a raison

Au cours d'une interview accordée au Canal Football Club, Dimitri Payet, absent de la dernière liste de Deschamps, a déclaré ne pas comprendre que le sélectionneur dise attendre plus de lui. S'estimant à juste titre dans la meilleure période de sa carrière (il a terminé meilleur passeur du championnat avec l'OM la saison dernière et a déjà planté trois buts en cinq journées avec West Ham), l'ancien Stéphanois a mis les crampons dans le plat, laissant clairement entendre que certains joueurs se voyaient systématiquement sélectionnés quel que soit leur niveau de performance tandis que d'autres pouvaient briller en vain dans leur coin et aller royalement se faire cuire un œuf. 

dimanche 8 septembre 2013

Réservoir vide

Après ce nouveau résultat décevant en Géorgie, tout le monde va s'en donner à cœur joie sur l'inefficacité offensive des Bleus, leur incapacité à mettre du rythme dans la rencontre, voire, sans nul doute, le manque d'investissement de certains sous le maillot de la sélection, suivez mon regard. Pourtant, au-delà de toute considération tactique ou pseudo-psychologique, nul besoin d'être docteur ès tableaunoirologie pour dresser un constat aussi simple qu'évident: le football français manque de ressources et ne compte que trop peu de joueurs capables de briller au niveau international, même face à des équipes de niveau modeste. Il suffit de considérer la liste de Deschamps ligne par ligne pour s'en convaincre.

samedi 20 octobre 2012

Benzema, tireur isolé

benz3.jpgRécemment, sur une radio de grande écoute essentiellement consacrée à la chose sportive, un ancien joueur des Verts reconverti dans le commentaire catastrophiste expliquait avec autant d'aplomb que d'incompétence que, selon lui, Karim Benzema n'était pas un buteur. Sur le ton péremptoire qui caractérise les prises de position les plus absurdes et indéfendables, Captain Démago envoyait de la statistique à la pelle, rappelant que l'attaquant du Real Madrid n'avait pas planté pendant l'Euro et restait sur huit matches sans marquer sous le maillot bleu.