
Si
les Red Devils veulent rester dans la roue de leurs concurrents et
conserver leurs chances, il leur faut absolument interrompre la série de
leur adversaire, qu'ils reçoivent à Old Trafford pour le compte de la
dixième journée et qui visent un cinquantième match d'affilée sans
défaite. En pleine confiance, Arsenal peut repousser ses rivaux à
quatorze longueurs en cas de succès et se consacrer pleinement au mano a
mano avec Chelsea qui se profile. La réalité comptable fait déjà de
cette confrontation un tournant majeur de la saison et s'ajoute à la
rivalité entre les deux cadors du football anglais des années 2000 et au
duel à distance entre Wenger et Ferguson, loin d'être les deux
meilleurs amis du monde.
Bien
évidemment, Old Trafford a fait le plein pour ce sommet qui sent la
poudre, et pour lequel Arsenal se présente dans une composition
classique. Derrière un Thierry Henry en feu épaulé par Reyes et
Bergkamp, captain Vieira, l'épatant Ljungberg et le Brésilien Edu
forment un milieu de terrain cavaleur et ultra-polyvalent, capable de
récupérer la chique très haut et de se projeter rapidement vers l'avant.
De chaque côté d'une charnière centrale Campbell-Touré aussi physique
que rôdée, les latéraux Cole et Lauren doivent empêcher ManU de
s'installer sur la largeur et participer activement aux mouvements
offensifs.

Dès
les premières minutes, le match, disputé dans une ambiance électrique,
s'avère particulièrement âpre et heurté. Les frangins Neville s'occupent
tour à tour des chevilles de Reyes et Van Nistelrooy y va de son tampon
sur Cole, qui a allumé la première mèche sur Ronaldo. Sur une superbe
action à trois, Ljungberg, lancé en profondeur, se fait sécher par
Ferdinand, qui aurait clairement dû être expulsé sur le coup.
Malheureusement, l'arbitre Mike Reily se montre totalement dépassé par
les événements. Oubliant de sanctionner des attentats manifestes, il
s'empresse en revanche de siffler un penalty pour un contact loin d'être
évident entre Campbell et Rooney, qui en fait des caisses sur
l'action.
Dans
les arrêts de jeu, et après que l'arbitre a refusé d'accorder un
penalty cette fois indiscutable aux locaux pour une faute de Cole sur
Ronaldo, ce même Rooney plie le match sur un service parfait d'Alan
Smith. Battus pour la première fois depuis des lustres, les Gunners,
secoués tout au long du match, peuvent légitimement l'avoir mauvaise et
ont l'impression d'être tombés dans un fameux traquenard. Au cours d'un
retour aux vestiaires plus qu'houleux, Ferguson reçoit un morceau de
pizza dans la figure, probablement lancé par un joueur d'Arsenal.
Fait exceptionnel, MU ne place aucun joueur parmi les dix meilleurs buteurs de Premier League.
Embêté toute l'année par des blessures à répétition, Van Nistelrooy ne
dispute que 17 matches de championnat pour 6 buts. Pour sa première
saison au club, Rooney, bourreau des invincibles, plante le respectable
total de onze pions: insuffisant pour permettre à son équipe, qui
termine troisième à 18 points des Blues, de se mêler à la lutte pour le
titre. Au bout du compte, les deux succès des Red Devils sur les Gunners
ont fait les affaires de Chelsea, qui a pu croire en ses chances après
la fin de série d'Arsenal avant de faire le trou grâce à la victoire de
MU à Highbury. Champions avec le total aberrant de 95 points, les
Mourinho boys n'avaient même pas besoin de ce coup de pouce.
24 octobre 2004, Old Trafford, Manchester: Manchester United 2 - Arsenal 0
Buts: Van Nistelrooy (73 sp), Rooney (90)
Manchester
United: Carroll - G. Neville - Heinze - Ferdinand - Silvestre - Giggs -
P. Neville - Scholes - Ronaldo (Smith 85) - Rooney - Van Nistelrooy
(Saha 90)
Arsenal: Lehmann - Cole - Touré - Campbell - Lauren - Vieira - Edu - Ljungberg - Bergkamp - Reyes (Pires 70) - Henry
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