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vendredi 15 avril 2011

MU-Arsenal 2004: la fin des invincibles

mu-arsenal.jpgSacrés champions la saison précédente sans concéder la moindre défaite, les invincibles d'Arsenal poursuivent leur incroyable série lors de l'exercice 2004-2005, qu'ils démarrent en trombe. Après neuf journées, les Gunners, qui n'ont laissé que deux points en route et ont déjà remporté huit matches, semblent inarrêtables et lancés sur la voie d'un nouveau titre. Ils comptent cinq points d'avance sur Chelsea, puissance émergente qui vient d'engager Jose Mourinho, et onze sur Manchester United, autant dire un gouffre au quart de la compétition.


Si les Red Devils veulent rester dans la roue de leurs concurrents et conserver leurs chances, il leur faut absolument interrompre la série de leur adversaire, qu'ils reçoivent à Old Trafford pour le compte de la dixième journée et qui visent un cinquantième match d'affilée sans défaite. En pleine confiance, Arsenal peut repousser ses rivaux à quatorze longueurs en cas de succès et se consacrer pleinement au mano a mano avec Chelsea qui se profile. La réalité comptable fait déjà de cette confrontation un tournant majeur de la saison et s'ajoute à la rivalité entre les deux cadors du football anglais des années 2000 et au duel à distance entre Wenger et Ferguson, loin d'être les deux meilleurs amis du monde.

Bien évidemment, Old Trafford a fait le plein pour ce sommet qui sent la poudre, et pour lequel Arsenal se présente dans une composition classique. Derrière un Thierry Henry en feu épaulé par Reyes et Bergkamp, captain Vieira, l'épatant Ljungberg et le Brésilien Edu forment un milieu de terrain cavaleur et ultra-polyvalent, capable de récupérer la chique très haut et de se projeter rapidement vers l'avant. De chaque côté d'une charnière centrale Campbell-Touré aussi physique que rôdée, les latéraux Cole et Lauren doivent empêcher ManU de s'installer sur la largeur et participer activement aux mouvements offensifs.

ferguson wengerPour forcer le verrou adverse, MU s'appuiera sur un onze très offensif et sa nouvelle recrue Wayne Rooney, arraché à Everton pendant l'été et associé à Van Nistelrooy en pointe. Ferguson a choisi de titulariser le jeune Ronaldo sur l'aile droite, qui avec Giggs doit alimenter les deux attaquants. Monté d'un cran, Phil Neville accompagne Scholes dans l'entrejeu, tandis que Ferdinand et Heinze veillent sur l'axe de la défense. Sur le papier, les Mancuniens, sans Keane, semblent mal équipés pour contrarier Arsenal au milieu et fragiles sur les flancs, où Gary Neville et Mickaël Silvestre offrent peu de garanties défensives. Ils sont peu nombreux à parier sur un succès des locaux avant le coup d'envoi.

Dès les premières minutes, le match, disputé dans une ambiance électrique, s'avère particulièrement âpre et heurté. Les frangins Neville s'occupent tour à tour des chevilles de Reyes et Van Nistelrooy y va de son tampon sur Cole, qui a allumé la première mèche sur Ronaldo. Sur une superbe action à trois, Ljungberg, lancé en profondeur, se fait sécher par Ferdinand, qui aurait clairement dû être expulsé sur le coup. Malheureusement, l'arbitre Mike Reily se montre totalement dépassé par les événements. Oubliant de sanctionner des attentats manifestes, il s'empresse en revanche de siffler un penalty pour un contact loin d'être évident entre Campbell  et Rooney, qui en fait des caisses sur l'action.

Dans les arrêts de jeu, et après que l'arbitre a refusé d'accorder un penalty cette fois indiscutable aux locaux pour une faute de Cole sur Ronaldo, ce même Rooney plie le match sur un service parfait d'Alan Smith. Battus pour la première fois depuis des lustres, les Gunners, secoués tout au long du match, peuvent légitimement l'avoir mauvaise et ont l'impression d'être tombés dans un fameux traquenard. Au cours d'un retour aux vestiaires plus qu'houleux, Ferguson reçoit un morceau de pizza dans la figure, probablement lancé par un joueur d'Arsenal.

Au cours de la saison, MU battra Arsenal à deux nouvelles reprises, à Highbury en championnat et en League Cup, mais s'inclineront aux tirs aux buts en finale de la FA Cup, dernier titre en date remporté par les Gunners. Au total, les hommes de Wenger concèderont cinq défaites en Premier League (deux face à ManU, à Bolton, à domicile contre Birmingham et à Anfield lors de la dernière journée) et termineront seconds à douze longueurs d'un Chelsea ultra-dominateur et impressionnant défensivement. Henry, meilleur buteur du championnat avec 25 buts, et Pirès, auteur de 14 réalisations, signent une saison de toute beauté.

Fait exceptionnel, MU ne place aucun joueur parmi les dix meilleurs buteurs de Premier League. Embêté toute l'année par des blessures à répétition, Van Nistelrooy ne dispute que 17 matches de championnat pour 6 buts. Pour sa première saison au club, Rooney, bourreau des invincibles, plante le respectable total de onze pions: insuffisant pour permettre à son équipe, qui termine troisième à 18 points des Blues, de se mêler à la lutte pour le titre. Au bout du compte, les deux succès des Red Devils sur les Gunners ont fait les affaires de Chelsea, qui a pu croire en ses chances après la fin de série d'Arsenal avant de faire le trou grâce à la victoire de MU à Highbury. Champions avec le total aberrant de 95 points, les Mourinho boys n'avaient même pas besoin de ce coup de pouce.


24 octobre 2004, Old Trafford, Manchester: Manchester United 2 - Arsenal 0
Buts: Van Nistelrooy (73 sp), Rooney (90)
Manchester United: Carroll - G. Neville - Heinze - Ferdinand - Silvestre - Giggs - P. Neville - Scholes - Ronaldo (Smith 85) - Rooney - Van Nistelrooy (Saha 90)
Arsenal: Lehmann - Cole - Touré - Campbell - Lauren - Vieira - Edu - Ljungberg - Bergkamp - Reyes (Pires 70) - Henry






















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