Ces joueu
rs-là
ne s'appellent pas Raul, Shearer, Batistuta ou Anderson. Pour la
plupart, ils ne comptent au mieux qu'une poignée de sélections et ont
rarement eu la chance de disputer un tournoi international ou la
Champions League. Pourtant, ils possèdent tous un point commun que
peuvent leur envier beaucoup d'attaquants: ils ont tous à un moment ou
l'autre lors de ces vingt dernières années terminé meilleur buteur de
l'un des cinq championnats européens majeurs. Parfois plombées par les
blessures ou les mauvais choix, leurs carrières ont également souffert
de l'anonymat des équipes dont ils ont porté les couleurs. Que justice
soit rendue ici à ses buteurs oubliés, qui sont parvenus ne serait-ce
que l'espace d'une saison à faire la nique aux grandes stars du football
européen.

Lee Chapman (Angleterre, né en 1959)
Attaq
uant
prolifique à Sheffield Wednesday au milieu des années 80 sous les
ordres d'Howard Wilkinson, Chapman, gabarit taillé pour les joutes du
championnat anglais (1,88m, 83kg), rejoint son mentor à Leeds en 1990.
Il participe alors à l'incroyable épopée du club qui, parti de Second
Division, s'adjuge le titre suprême en 1991. Au cours de cette saison
historique, Chapman plante la bagatelle de 31 buts, total que seuls
Shearer et Cole ont dépassé depuis. Passé par Niort en 1988, il a porté
les couleurs d'une pléthore de clubs anglais (Stoke, Arsenal,
Sunderland, Nottingham Forest, Portsmouth, West Ham) mais n'a jamais été
sélectionné malgré sa réussite tonitruante à Leeds. Un joueur au
parcours atypique s'il en est.

Dion Dublin (Angleterre, né en 1969)
Redo
utable
joueur de tête révélé sous le maillot de Cambridge United avec qui il
signe des exploits répétés en FA Cup, Dublin signe à Manchester United
en 1992. Gravement blessé d'entrée, il ne parvient pas à s'imposer chez
les Red Devils, qui le vendent à Coventry en 1994, où il devient
rapidement une figure emblématique. Auteur de soixante pions en quatre
saisons, il est sacré meilleur buteur en 1998 avec 18 réalisations, à
égalité avec Sutton et Owen. Après avoir rendu de fiers services à Aston
Villa (23 buts entre 1998 et 2000 et encore 10 en 2002-2003), Dublin a
mis un terme à sa carrière avec Norwich City. Sélectionné à quatre
reprises en 1998, il ne fut cependant pas retenu pour la Coupe du Monde
en France.

Heiko Herrlich (Allemagne, né en 1971)
Apr
ès
avoir fait ses premiers pas en Bundesliga avec le Bayer Leverkusen
entre 1989 et 1993, Herrlich explose lors de sa deuxième saison sous le
maillot du Borussia Mönchengladbach, signant 20 buts en 32 matches en
1994-1995 pour finir meilleur buteur du championnat à égalité avec Mario
Basler. Recruté par Dortmund, il s'avère un buteur régulier et
précieux, plantant entre six et huit buts au cours de chacune de ses six
saisons au club, avec lequel il remporte deux titres de champion et la
Champions League 1997. Cinq fois international, Herrlich a dû lutter
contre une tumeur au cerveau diagnostiquée en 2000 avant d'entraîner les
équipes nationales des moins de 17 et moins de 19 ans puis Bochum en
2009-2010.

Manolo Sanchez Delgado (Espagne, né en 1965)
Révél
é
à Murcie, qui l'aide activement à retrouver l'élite, Manolo signe à
l'Atletico Madrid en 1988, où il ne tarde pas à former un fameux duo
avec le Portugais Futre. En 1991-1992, cet attaquant de poche (1,68m,
68kg) prend feu et trouve le chemin des filets à vingt-sept reprises,
remportant le titre de Pichichi au nez et à la barbe des stars de la
Liga. Avec l'Atletico, Manolo remporte deux fois consécutivement la
Coupe du Roi en 1991 et 1992. Membre régulier de la Roja entre 1988 et
1992 (28 sélections, 9buts), il participe au Mondiale italien de 1990,
au cours duquel il fait une apparition contre l'Uruguay en poules.

Martin Max (Allemagne, né en 1968)
Aprè
s
un passage totalement raté à Mönchengladbach (aucun but en 20 matches),
Max rejoint les rangs de Schalke 04 en 1995, où il trouve immédiatement
ses marques (23 buts entre 1995 et 1997). Après deux autres années
moyennes dans la Ruhr, Max signe à Munich 1860, avec lequel il finit
deux fois meilleur buteur de la Bundesliga en 2000 (19 buts) et 2002
(18, à égalité avec Amoroso). A 36 ans, il plante encore sa vingtaine de
pions avec le Hansa Rostock. Bizarrement ignoré par les divers
sélectionneurs, ce joueur, qui a marqué 120 buts en un peu moins de 400
matches de championnat, n'a porté qu'une seule fois le maillot de la
Mannschaft lors d'une défaite contre l'Argentine en avril 2002.

Shabani Nonda (Burundi, né en 1977)
Meille
ur
buteur du championnat suisse en 1998 avec le FC Zurich, Nonda réussit
deux belles saisons à Rennes avant de s'engager avec Monaco, atteignant
des sommets d'efficacité lors de l'exercice 2002-2003 (26 buts).
Malheureusement pour lui, c'est le début des ennuis. Sérieusement blessé
à l'été 2003, il traverse deux années noires sur le Rocher sans
parvenir ensuite à rebondir à la Roma et Blackburn. Malgré des
statistiques correctes avec Galatasaray, qui lui a donné son seul titre,
il a été laissé libre par le club turc en janvier 2010. Plombée par des
soucis physiques récurrents, la carrière de Nonda, joueur puissant et
adroit, s'est arrêtée en 2003.

Juan Antonio Pizzi (Argentine/Espagne, né en 1968)
Arge
ntin
par la suite naturalisé espagnol, Pizzi commence sa carrière à Rosario
Central puis au Deportivo Toluca (Mexique), avant de rejoindre Tenerife,
où il se montre immédiatement très efficace (30 buts en Liga entre 1991
et 1993). Recruté par Valence, Pizzi ne réussit pas à s'imposer et
revient à Tenerife l'année suivante, où il retrouve un excellent
rendement. Auteur de 15 pions en 1994-95, il en plante 31 la saison
suivante, au terme de laquelle il signe au FC Barcelone. Malgré la
concurrence de Ronaldo et Anderson, ce Pedro de l'époque signe neuf buts
en Liga avec les Blaugrana en 1996-97. Retourné au pays en 1998 (River
Plate, Rosario), il évoluera également à Porto et Villareal. Retenu pour
l'Euro 96 et la Coupe du Monde 1998, il a marqué 8 buts en 22
sélections avec la Roja.

Michael Preetz (Allemagne, né en 1967)
Igor Protti (Italie, né en 1967)
En to
ut
et pour tout, Igor Protti, joueur à part dans le paysage du football
italien, n'a disputé que cinq saisons de Serie A. Prolifique avec
Messine en Serie B, il passe encore deux ans à l'étage inférieur avec
Bari, avec qui il connaît la montée en 1994. Lors de sa deuxième saison
dans l'élite, il affole les compteurs et termine capocanoniere avec 24
buts, à égalité avec Beppe Signori. Ses performances attirent évidemment
les convoitises des grosses écuries, mais Protti ne parvient à
confirmer ni avec la Lazio ni avec le Napoli. Semble-t-il plus à l'aise
dans l'anonymat, il signe à Livourne, alors en C1, qui accède également à
la Serie A en 2004. Légende vivante en Toscane, Protti, qui a planté
plus de cent buts pour Livourne (dont six en Serie A en 2004-2005, à
trente-huit ans), n'a jamais connu les honneurs d'une sélection avec la
Squadra Azzura.

Salva Ballesta (Espagne, né en 1975)
Natif d
e
Saragosse mais passé par les équipes de jeunes du FC Séville, Salva
démontre ses qualités en plantant douze buts en Liga avec le club
andalou lors de la saison 1996-97. Après une première année anonyme au
Racing Santander, il surprend tout son monde en s'adjugeant le trophée
Pichichi 1999-2000 avec 27 réalisations. Bizarrement, il fait alors le
choix de rejoindre l'Atletico Madrid en deuxième division, et ne réussit
pas à faire remonter le club malgré ses 21 buts. Après des passages
ratés à Valence et Bolton, il se rappelle au bon souvenir des défenseurs
de la Liga en inscrivant 18 pions avec Malaga en 2003-2004. Appelé
quatre fois en sélection entre 2000 et 2004, il a par la suite également
porté les couleurs de Levante et Albacete. Il fut champion d'Europe des
moins de 21 ans en 1998 aux côtés de Guti, Angulo et Valeron.

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