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lundi 29 mars 2010

Lazio 1999-2000: la dream team oubliée

Il va de soi que nous autres à La Pause Cigare sommes très moyennement fans de la Lazio de Rome, club dont les supporters feraient passer les plus nuisibles éléments du Kop Boulogne pour d'inoffensifs sympathisants du Modem amateurs de ballon rond.


Quand on a dit que le nom de complet du club est SS Lazio, on a à peu près tout dit. Dans les travées de la Curva Nord du Stade Olympique, il est de bon ton d'insulter les joueurs de couleur de l'équipe adverse, de brandir des pancartes aux slogans antisémites ou des drapeaux à l'effigie du Duce. Comme toutes ces charmantes activités ne sont bizarrement guère à notre goût, nous préférons soutenir la grande rivale de la Lazio, la Roma de capitaine Totti, ou la Fiorentina de Cesare Prandelli. Actuellement, la Lazio occupe une désastreuse 16ème place au classement, cinq malheureux points devant l'Atalanta Bergame, premier relégable. Pourtant, il y a dix ans, elle remportait le Scudetto avec une incroyable équipe.

L'effectif de la Lazio championne d'Italie en 2000 est plus qu'impressionnant: il est effrayant. Il totalise pas moins de 975 sélections pour 22 internationaux (et pas exactement en moins de 21 ans du Luxembourg) issus de sept grandes nations du football: Italie (Marchegiani 9, Nesta 78, Pancaro 19, Favalli 8, Negro 8, Lombardo 8, Pinzi 1, Ravanelli 22, Mancini 36, Simone Inzaghi 3), Argentine (Sensini 59, Veron 65, Almeyda 39, Simeone 106), Portugal (Couto 110, Sergio Conceiçao 56), Yougoslavie (Mihajlovic 63, Stankovic 85), Croatie (Boksic 40), République Tchèque (Nedved 91) et Chili (Salas 70). Le nombre de grands noms réunis sous le maillot bleu ciel cette saison-là a de quoi faire halluciner, même à l'heure du Real Madrid des Ronaldo, Kaka, Higuain et compagnie qui plante trois pions par match sauf quand il faut le faire, c'est-à-dire contre l'OL évidemment.

salasLa Lazio compte alors dans ses rangs nombre de joueurs majeurs des années 1990-2000: Alessandro Nesta, taulier de la défense italienne à l'Euro 2000, Fernando Couto, crinière légendaire de la sélection portugaise, Sinisa Mihajlovic, une des meilleurs tireurs de coups francs jamais vus sur un terrain, Pavel Nedved, milieu extraordinairement complet et Ballon d'Or 2003, Juan Sabastian Veron, homme à tout faire au sommet de son art, Diego Simeone, recordman du nombre de sélections avec l'Albiceleste, Dejan Stankovic, maître artificier de la Yougoslavie, Alen Boksic, attaquant racé qui fit les beaux jours de l'OM, Roberto Mancini et ses talonnades magiques ou encore Marcelo Salas, dit El Matador, meilleur buteur de l'histoire de l'équipe du Chili. Un ensemble purement invraisemblable.

Dirigée par Sven Goran Eriksson, la Lazio se retrouve après une défaite contre Vérone à neuf longueurs de la Juventus avec seulement huit matches à jouer. Mais après une victoire dans le derby et un coup de tronche vainqueur de l'inévitable Simeone à Turin, l'équipe revient à trois points en un rien de temps. A l'heure de la dernière journée, la Juve est toujours deux points devant. La Lazio bat facilement la Reggina à la maison mais le match de la Vieille Dame à Pérouse, qui aurait dû être reporté, se joue sur un terrain gorgé d'eau.

Prise dans un improbable traquenard, la Juve s'incline 1-0 et laisse filer le Scudetto. La Lazio est sacrée avec 72 points en 34 journées, 64 buts marqués pour 33 encaissés, et son meilleur buteur s'appelle Marcelo Salas, au sein d'une équipe à la marque remarquablement répartie avec six joueurs à cinq pions ou plus (Salas 11, Veron 8, Inzaghi 7, Mihajlovic 6, Nedved 5, Simeone 5). 

Cette superbe équipe avait clairement le potentiel pour s'imposer dans une Champions League remportée par le Real au Stade de France mais s'est faite sortir par Valence en quarts de finale, notamment à cause d'un match aller complètement raté et perdu 5-2 à Mestalla (triplé de Gerard avec un seul « r », aperçu récemment en Principauté). Le succès 1-0 au retour au Stade Olympique n'y changea rien. La Lazio réussit cependant le doublé en Italie en s'imposant en finale de la coupe nationale face à l'Inter (2-1 puis 0-0), cerise sur le gâteau d'une saison triomphale.

Les barons de la Lazio cuvée 2000, qui ont attisé toutes les convoitises, s'éparpilleront bientôt dans les plus grands clubs aux quatre coins de l'Italie et de l'Europe: Nedved signera à la Juve en 2001 (tout comme Salas, malheureux chez les Bianconeri) et y gagnera deux autres Scudetti, Veron et Conceiçao s'engageront respectivement avec Manchester et l'Inter cette même année, et Nesta rejoindra le Milan AC en 2002 pour y glaner deux Champions League. Mihajlovic et Simeone resteront au club jusqu'en 2003 et Stankovic jusqu'en 2004: les derniers rescapés d'une des meilleures formations du début de siècle.




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