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vendredi 12 mars 2010

Werder Brême, l'anti-cliché

Lemicoud249-copie-1.jpg moins que l'on puisse dire, c'est que le football allemand est associé à un certain nombres de stéréotypes à la dent particulièrement dure: austérité, rigueur tactique, réalisme, discipline, organisation, solidité, puissance, tels sont les termes qui viennent généralement à l'esprit lorsqu'on évoque le Fussbal germanique. Les clichés contiennent toujours une part de vérité, et il faut bien avouer que les Allemands doivent nombre de leurs succès internationaux aux principes susnommés. Qu'on songe par exemple aux succès de la Mannschaft à la Coupe du Monde 1990 et à l'Euro 1996, ou au sacre européen de la bande à Effenberg en 2001. Pour les grandes envolées collectives et les mouvements d'attaque chatoyants, vous repasserez, circulez il n'y a rien à voir.


Ce qui rend le Werder Brême particulièrement attachant, c'est qu'il fait voler en éclats toutes les idées préconçues sur les équipes d'outre-Rhin. En d'autres termes, le Werder n'a rien d'un club allemand. Capables de planter six buts et d'en prendre autant le lendemain, Brême est la seule équipe de calibre continental à ne toujours pas savoir jouer correctement le hors-jeu. A se demander même si ses défenseurs connaissent la règle. Le Werder est régulièrement l'un des deux protagonistes de rencontres totalement débridées où les schémas tactiques explosent et qui aboutissent à d'improbables scores fleuve. Par son souci de toujours jouer vers l'avant et son peu de considération pour toute notion de bloc-équipe, le Werder mérite amplement le label d'équipe de gauche.

Sur les dix dernières saisons de Bundesliga, le Werder a marqué 664 buts, soit une moyenne toute proche des deux buts par match, et en a encaissé 405 (1,2 par match). Par comparaison, sur la même période le Bayern n' a planté que neuf buts de plus, mais en a pris 83 de moins. La liste des matches où le Werder a passé la barre des cinq buts à l'extérieur est aussi longue que le dernier Resnais: 5-1 à Hanovre (13/02/2010), 5-0 à Francfort (13/05/2009), 2-5 à Wolfsburg (3/04/2009), 5-2 à Munich (20/09/2008), 6-0 à Fribourg (21/11/2009) par exemple.

Le 27 septembre 2008, Brême a battu Hoffenheim 5-4 en marquant quatre buts en première mi-temps et le dernier par Ozil à la dernière minute alors que le score était de 4-4. Mais les joueurs des bords de la Weser sont tout aussi capables de prendborowski.jpgre 6-3 sur le terrain de Stuttgart (8/03/2008), 6-2 à la maison face au Bayer Leverkusen (15/04/2004) ou d'essuyer un surréaliste 10-2 sur l'ensemble des deux matches en huitièmes de finale de la Champions League 2004-2005 (7-2 à Gerland).
Emmenée par un superbe Johan Micoud (46 buts en quatre saisons), sans doute un des joueurs les plus sous-estimés de l'histoire du football français, un remarquable Valérien Ismaêl, le taulier Tim Borowski et une escouade offensive impressionnante (Ailton 28 buts, Klasnic 13, Charisteas 4)  le Werder remporte la Bundesliga en 2004 pour la quatrième fois et la première depuis 1992-93 et les années Klaus Allofs. L'équipe terminera les quatre saisons suivantes sur le podium avant de rétrograder à une décevante dixième place la saison dernière et de céder son meneur de jeu Diego à la Juventus.

Sur le plan européen, le Werder n'a jamais véritablement brillé en Champions League mais semble trouver la C3 particulièrement à son goût, puisqu'après avoir échoué en demies-finales face à l'Espanyol Barcelone en 2006-2007, le club ne s'est incliné en finale la saison dernière face au Chakthar Donetsk.

Entraîné par Thomas Schaaf, en poste depuis 1999, le Werder occupe actuellement la sixième place du classement à bonne distance du trio de tête, mais après avoir sorti le Milan AC en 2009, fait à nouveau parler de lui en Ligue Europa. Après avoir terminé en tête d'un groupe facile, il a éliminé aisément le FC Twente et est peut-être en passe de se qualifier face à un des favoris de la compétition, le FC Valence, tenu en échec 1-1 sur sa pelouse de Mestalla.

S'il passe, il ne fera pas bon croiser la route de ce Werder remarquablement armé dans toutes les lignes, avec une solide charnière centrale Naldo-Mertesacker, un milieu costaud autour des chevronnés Borowski et Frings, le nouveau prodige Ozil à la baguette et un Claudio Pizarro dans la forme de sa vie devant (huit buts en Ligue Europa, meilleur buteur de l'épreuve). Il faut s'attendre à tout avec cette équipe déconcertante, capable d'alterner le meilleur et le pire, mais dont les performances sinusoïdales provoquent rarement l'ennui.







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