On entend énormément parler d'Ousmane Dembélé, véritablement en feu en 2025 et en course pour un Ballon d'Or inespéré il y a encore quelques mois, de Désiré Doué, révélation parisienne de la saison, ou encore de Donnarumma, souvent héroïque en Champions League. Mais le véritable MVP de la formidable saison parisienne, le joueur le plus constant et le plus régulier, l'élément qui maintient constamment un niveau de performance élevé se nomme sans doute Achraf Hakimi. A vrai dire, on ne voit pas meilleur que lui au poste de latéral droit en Europe, et les Koundé, Walker, Pavard, Frimpong ou Porro peuvent tous aller gentiment faire coucouche panier. Hier soir face à Arsenal au Parc, le Marocain, pas franchement orphelin de son pote Mbappé, a inscrit le deuxième but des siens de superbe manière en se projetant vers l'avant comme il a l'habitude de le faire et en venant chiper la chique dans les pieds de Partey avant de tromper Raya d'une frappe limpide. Même si Gigio méritait peut-être le trophée, il a été élu homme du match et restera dans l'histoire comme l'homme qui a offert au PSG sa qualification pour une deuxième finale de Champions League.
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jeudi 8 mai 2025
mercredi 7 mai 2025
L'Inter en mode sous-marin
Pas grand-monde ne voyait l'Inter sortir le Bayern (sauf nous autres à LPC) et personne n'imaginait les hommes d'Inzaghi se payer le scalp du grand Barça au terme d'une demi-finale d'anthologie. Systématiquement ignorée des pronostiqueurs et du grand public, l'équipe italienne a fait son chemin jusqu'en finale en passant sous les radars et presque sans faire de bruit, si l'on excepte cette demi-finale épique face aux Catalans. Pourtant, comment snober ou sous-estimer cette formation qui reste sur deux titres de champion en quatre saisons, disputait encore la finale de CL contre City en 2023 et demeure invaincue à domicile depuis trois ans en CL? Il faut croire que la Serie A n"a plus vraiment la cote, et les médias n'en ont eu que pour le Real, fort heureusement éliminé, le Barça, le PSG, Liverpool et le Bayern. Pourquoi? Parce que l'Inter ne possède pas de superstar dans ses rangs, pas de Yamal, pas de Dembélé, pas de Salah ni de Kane mais un groupe formé de très bons joueurs compétitifs et expérimentés. Forcément, Mkhitarayan ou Calhanoglu, ça fait vendre moins papier que Bellingham ou McAllister, mais ça vous gagne des titres et vous emmène pour la deuxième fois en trois ans en finale de Champions League. Une sacrée performance.
jeudi 24 avril 2025
Lewandowski enfin Ballon d'Or?
A force d'entendre parler de Yamal et Raphinha, les deux superstars surmédiatisées du Barça qui font le bonheur des joueurs de Playstation, et de s'extasier sur les performances XXL de Pedri, le magicien de l'entre-jeu catalan qui a retrouvé toute son influence et sa maestria, on en viendrait presque à oublier que ce bon vieux Robert Lewandowski est en train de signer une nouvelle saison de baron, à bientôt 37 piges (il les aura en août). Arrivé libre du Bayern à l'été 2022, le nonuple champion d'Allemagne avec le Borussia et le club bavarois caracole encore en tête du classement des buteurs de Liga, avec 25 réalisations en 31 rencontres et trois pions d'avance sur Mbappé, à qui il pourrait encore donner quelques leçons de réalisme, de sang-froid et de placement. Après trois saisons plus qu'accomplies en Espagne, le Polonais a planté la bagatelle de 86 buts sous le maillot blaugrana et est devenu le troisième homme à franchir la barre des cent buts en Champions League après vous savez qui. Un monstre. Une légende vivante. Un surhomme.
mercredi 23 avril 2025
PSG-Arsenal, un duel de jumeaux
Sur bien des plans et pour bien des raisons, le PSG et Arsenal sont deux équipes qui se ressemblent. Outre le fait qu'elles soient entraînées par un entraîneur espagnol (Arteta étant même un ancien joueur du PSG, comme si il y avait toujours une histoire commune entre le PSG et ses adversaires en Europe), ce sont deux formations techniques, tournées vers l'offensive, qui privilégient les combinaisons courtes et le jeu dans les petits espaces. Elles sont pareillement disposées en 4-3-3, avec des joueurs souvent décisifs sur les côtés (Mendes, Hakimi, Barcola, Kvara, Doué, Martinelli, Saka), même si les latéraux parisiens sont sans aucun doute plus naturellement portés vers l'offensive que leurs homologues londoniens. Etant donné les blessures de Gabriel Jesus et Havertz, elles évoluent sans véritable avant-centre de métier, Merino ayant occupé le poste face au Real et Trossard devant lui succéder dans le rôle du finisseur en demi-finale. Côté parisien, on sait que c'est Dembélé qui s'est mué en serial buteur sous la houlette de Luis Enrique depuis le départ de Mbappé, lui qui avait du mal à cadrer la moindre frappe il y a encore quelques mois.
jeudi 17 avril 2025
Le Real enfin dehors
Nous avions annoncé dans nos pronostics une qualification aisée du Real face à Arsenal, et Dieu sait combien nous sommes heureux de nous être trompés dans les grandes largeurs. Quel bonheur en effet de voir cette équipe (si tant est qu'on puisse parler d'équipe tant ce Real ressemble à un agrégat informe d'individualités) détestable, surévaluée et admirée essentiellement par les ados acnéiques fans de FIFA sur Playstation sortie de la compétition, alors que planait toujours au-dessus de nos malheureuses têtes le spectre infâme d'un seizième sacre. Cette fois, pas de remontada à la sauce maison, pas de coup de pouce arbitral (Leteixier ayant même eu le courage d'accorder un penalty aux Gunners et d'en annuler un autre en faveur des locaux), pas de pion aberrant et chanceux dans les arrêts de jeu, pas de scène de liesse dans les rues de Madrid. Ce Real faiblard et incohérent est tout simplement tombé sur plus fort que lui, concédant au passage sa douzième défaite de la saison, après être une nouvelle fois passé par un trou de souris au tour précédent face à l'Atletico.
samedi 5 avril 2025
Quarts de finale de CL: les pronostics de LPC
PSG 70% - ASTON VILLA 30%
La forme actuelle du PSG est éblouissante. L'équipe semble sûre de sa force et, quelles que soient les circonstances, elle continue à dérouler son jeu, à presser et à afficher une épatante maîtrise technique, affichant une confiance en elle peu commune. Le club parisien est le favori logique de cette double confrontation, mais il est tout à fait capable de se vautrer contre l'actuel septième du classement de Premier League après avoir éliminé le futur champion. Il faudra bien négocier le match aller et compenser l'absence du capitaine de route Marquinhos, remplacé par un Beraldo qui est loin d'offrir toutes les garanties en défense centrale.
samedi 22 mars 2025
Deschamps, ce briseur de rêves
Deschamps, c’est l’anti-Hidalgo, l’anti-Cruyff, l’anti-Luis
Enrique, un type qui se fout éperdument de la manière du moment que le résultat
est au rendez-vous, assez calculateur pour vous faire regretter d’avoir lu
Edmond Rostand et suffisamment roublard pour, on ne sait trop comment, échapper
aux critiques (à part sur la présente gazette, bien évidemment) et à la
vindicte populaire. Rien dans ses paroles et sa posture ne laisse la place au
moindre panache, au goût de la belle défaite et du perdant magnifique, à la
moindre considération esthétique, à une quelconque nostalgie pour un football
d’antan qui sentait bon les chaussettes baissées et les numéro 10 à l’ancienne.
Tout pue le football de droite à cent kilomètres, le réalisme, le pragmatisme, la
mesure, concepts honnis qui polluent le discours lénifiant qu’il tient à chaque
rendez-vous avec une presse qui semble comme hypnotisée par son bla-bla
consternant.
lundi 15 juillet 2024
La revanche des sans-grade
Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'Angleterre n'était pas favorite de cette finale. Parce que Carvajal, joueur à la fois détestable et admirable, ne sait pas perdre une finale, lui qui vient en quelques semaines de remporter la Liga, la Champions League et l'Euro, et parce qu'Harry Kane, décidément maudit, semble incapable de gagner le moindre titre. Parce que les Three Lions, malgré les générations dorées qui se succèdent, n'étaient jamais allés au bout à l'occasion d'un championnat d'Europe. Parce que la Roja avait affiché depuis le début de la compétition un niveau de jeu remarquable et réussi à créer une véritable identité collective, qui faisait cruellement défaut à son adversaire du jour, terriblement indépendant de ses individualités. Parce que l'Espagne était facilement venue à bout de la Croatie et de l'Italie avant de terrasser l'Allemagne et la France, deux des favoris du tournoi, pendant que l'Angleterre galérait et affichait ses limites face à la Slovaquie, la Suisse et les Pays-Bas. Parce que De La Fuente était parvenu à réinventer le football espagnol et à le sortir de l'impasse d'un jeu de possession stérile et sclérosé tandis que Southgate restait terriblement prisonnier de ses schémas et de ses idées. Finalement, au terme d'une seconde mi-temps souvent emballante après un premier acte plutôt fermé, la meilleure équipe de la compétition, mais aussi la plus séduisante, celle qui correspond le plus à l'idée qu'on se fait du jeu, s'est adjugée le trophée, et il s'agit d'une excellente nouvelle pour le football.
mercredi 10 juillet 2024
Le football a gagné
Que se serait-il passé si les Belges, au lieu d'attendre on ne sait quoi et de faire preuve d'un attentisme affligeant, avaient décidé de jouer et de rentrer dans le lard de cette défense bleue qu'on disait infranchissable et qui a cédé par deux fois hier soir ? Que se serait-il passé si les Portugais, qui ont semblé craindre les Français tout au long du match, avaient su profiter de la supériorité criante balle au pied que pouvaient leur donner les Fernandes, les Vitinha, les Bernardo Silva, au lieu de jouer à la baballe pendant cent-vingt minutes? Quel serait le bilan de Didier Deschamps au terme de cet Euro? D'aucuns, qui doivent posséder des actions dans le béton armé, osent encore défendre le sélectionneur, sous prétexte qu'il aurait une fois de plus réussi à porter son groupe jusqu'au dernier carré. Certes, mais de quelle manière? En ne parvenant à battre l'Autriche que sur un but contre son camp, en signant un match horrible face aux Pays-Bas, en concédant un nul affligeant face à une faible Pologne, en ne venant à bout d'une Belgique craintive et friable en défense que grâce à un petit miracle à cinq minutes du terme et en éliminant un décevant Portugal sans marquer de but. Telle est la réalité du tournoi des Bleus: terne, pour ne pas dire minable, pauvre, sans idées, sans imagination, ennuyeux et peu enthousiasmant. Un parcours à l'image d'un sélectionneur fidèle jusqu'au bout à ses conceptions sécuritaires et son idée ultra-défensive du jeu, qui a fait preuve d'un mépris hallucinant pour les esthètes du football, priés de changer de chaîne s'ils n'étaient pas satisfaits, et qui se sont réjouis de la qualification espagnole. Le grand Michel Hidalgo doit se retourner dans sa tombe, lui qui n'hésitait pas à aligner trois milieux offensifs et ne considérait pas que seul le résultat comptait. Dans le football, la manière existe aussi, monsieur Deschamps, et il y a quarante ans, Platini a marqué à lui seul neuf fois plus de buts que votre équipe dans cet Euro.
jeudi 4 juillet 2024
Deschamps ou le football moche
Nous avions déjà eu l’occasion d’écrire, il y a de cela plus
de trois mois, suite au match amical perdu face à l’Allemagne, à
quel point les conceptions ultra-sécuritaires et conservatrices de
Deschamps nous déplaisaient au plus haut point. Privés de
Griezmann, les Bleus avaient évolué sans aucun milieu créateur et
subi la loi des Kroos, Gündogan, Wirtz et Musiala, largement
supérieurs techniquement. Face à la Belgique, le joueur de
l’Atletico Madrid était bien présent, mais aligné dans une
position de faux ailier droit au sein du 4-3-3 maison, sans doute
pour aider Koundé à contrôler Doku, car une fois de plus le
sélectionneur attache semble-t-il plus d’importance aux missions
défensives de ses attaquants qu’à leur impact offensif. Griezmann
n’a donc jamais pu peser sur le jeu ni faire le lien entre milieu
et attaque et a traversé le match comme une ombre, bon soldat qui
joue où on lui dit de jouer, toujours prêt à se sacrifier pour le
collectif, même si cela veut dire jouer les arrières latéraux bis
et passer son match à défendre. Incroyable mais vrai, c’est la
plupart du temps à Aurélien Tchouameni qu’est revenue la tâche
d’orienter le jeu et de diriger la manœuvre, et le Madrilène
s’est plutôt bien acquitté de sa mission, adressant quelques
jolies transversales et changeant souvent le jeu à bon escient.
Deschamps comptait peut-être sur Rabiot pour assumer ce rôle, mais
l’ancien Parisien s’est montré trop timide et discret, et on ne
peut que se lamenter de voir un pur récupérateur, qui ferait passer
Luis Fernandez pour Socrates et qu’Ancelotti aligne parfois en
défense centrale, prendre la direction des opérations en équipe de
France. Contre la Pologne, on a même vu Kanté en position de meneur
de jeu, et les limites techniques du petit protégé de Deschamps,
par ailleurs irréprochable, ont sauté aux yeux.
mardi 25 juin 2024
L'Italie entre espoirs et limites
L’Italie est passée à quelques secondes de l’élimination face
à la Croatie hier soir à Leipzig, sauvée in extremis par un but du
sans-grade Mattia Zaccagni suite à un magnifique dépassement de
fonction de Calafiori, décidément l’une des rares satisfactions
italiennes de cet Euro, qui choisit de porter seul le ballon au coeur
de la défense adverse avant de décaler impeccablement le héros de
la Lazio. Longtemps devant au score grâce à un but de l’éternel
Modric, qui venait une minute plus tôt de voir son penalty repoussé
par un Donnarumma une nouvelle fois éblouissant, comme si le fait de
porter le maillot de la sélection avait le don de le transcender et
de l’animer d’une confiance inébranlable, les joueurs croates,
allongés sur la pelouse, semblaient inconsolables au coup de siflet
final. Il leur faudra désormais poursuivre leur route sans leur
maître à jouer et capitaine Modric, qui est devenu à près de 39
ans le joueur le plus âgé à marquer lors d’un Euro et dont le
but italien a sans doute sonné le glas d’une longue et brillante
carrière internationale de la plus cruelle des façons. On savait
que ce groupe de la mort ferait au moins une victime de poids, mais
on pouvait difficilement imaginer une telle domination de la Roja,
qui s’est imposée face à l’Albanie avec les coiffeurs, ni que
le sort de cette poule se jouerait à la dernière seconde du dernier
match entre le tenant du titre et le demi-finaliste du dernier
Mondial. Miraculée, la Nazionale affrontera la Suisse en huitièmes,
et au vu de la performance des Helvètes face à l’Allemagne et des
joueurs de Spalletti hier soir, ce sera tout sauf une partie de
plaisir.
lundi 24 juin 2024
Le miracle de Francfort
Face à une équipe suisse remarquablement organisée et agressive dans le bon sens du terme, l'Allemagne est passée à deux doigts de s'incliner et de laisser filer la première place du groupe. Ce résultat nul arraché dans le temps additionnel aura peut-être une influence sur la suite du parcours de la Mannschaft, puisqu'au lieu d'affronter en huitièmes le deuxième du groupe B, qui pourrait être l'Italie ou la Croatie, elle croisera la route du deuxième du groupe C, à choisir probablement entre le Danemark, la Slovénie et la Serbie. Nous souhaitons bonne chance aux futurs adversaires de la Nati, qui trois ans après avoir éliminé la France en huitièmes de finale à Bucarest, a failli signer l'une des performances majeures de cet Euro en s'offrant le scalp de l'Allemagne à Francfort. Alors que Nagelsmann avait choisi d'aligner le même onze pour la troisième fois consécutive, ce qui a peut-être pour effet de rendre son équipe plus prévisible, la Mannschaft n'a dû son salut qu'à son banc, puisque c'est Raum, entré en jeu à la place de Mittelstädt sur le flanc gauche de la défense, qui a trouvé la tête du remplaçant Niclas Füllkrug, auteur de son deuxième but dans cet Euro et dont on se demande s'il ne devrait pas prendre la place d'un Havertz une fois de plus transparent, à la 92ème minute. Pour leur prochain match, Nagelsmann se verra privé de Jonathan Tah, suspendu et qui a affiché quelques signes de fébrilité et de nervosité, tout comme Rüdiger, bien loin de son niveau madrilène et qui devrait faire la paire dans l'axe avec Schlotterbeck.
dimanche 23 juin 2024
Les vieux vous saluent bien
Pepe ne fait décidément pas son âge. A 41 ans, l'ancien boucher du Real Madrid, exécuteur des basses œuvres sous Mourinho, semble enfin s'être acheté une conduite et a sorti un match de patron face à la Turquie. Sorti sous les ovations des supporters portugais, le doyen de la compétition a multiplié les interventions tranchantes et régné dans le domaine aérien face à une opposition il est vrai limitée notamment par l'absence de la petite merveille Arda Güler en début de rencontre. Jamais pris en défaut et toujours bien placé, le défenseur du FC Porto a parfaitement géré les affaires courantes aux côtés de l'impeccable Ruben Dias à l'occasion de sa 138ème sélection. Quant à Cristiano Ronaldo, qui dispute son sixième championnat d'Europe consécutif, il a offert sur un plateau le troisième but à Bruno Fernandes suite à un alignement catastrophique de la défense turque qui lui laissa tout le loisir de négocier tranquillement un deux contre un face à Bayindir. En d'autres temps, le quintuple Ballon d'Or aurait peut-être cherché à conclure lui-même pour gonfler ses statistiques personnelles, mais lui qui a promis de se mettre entièrement au service de l'équipe et du collectif semble tenir parole. Pour l'instant, son remplaçant naturel Gonçalo Ramos doit se contenter de ronger son frein et n'a pas joué la moindre minute dans cet Euro, Roberto Martinez ayant semble-t-il décidé que sa star devait jouer tous les matches jusqu'au bout. A 39 piges, l'icône nationale tient encore remarquablement sa place, même si on peut l'accuser de phagocyter le jeu de son équipe et d'inhiber ses coéquipiers, qui cherchent systématiquement à le trouver dans les meilleures conditions.
mardi 18 juin 2024
Une victoire et des questions
Gagner sans marquer de but, c'est sans doute cela le style Deschamps. Au terme d'un match rugueux, tendu et engagé qui n'aura pas épargné les organismes et n'avait rien d'une mise en jambes, les Bleus se sont imposés sur la plus petite des marges et dans la douleur grâce à un but contre son camp de Wöber consécutif à un débordement de Mbappé. Physiquement au point et préparés au combat, ils ont parfaitement répondu au défi physique imposé par des Autrichiens souvent à la limite de l'acceptable, à l'image de cette poussette de Wöber, déjà averti, sur Griezmann, qui est allé percuter les panneaux publicitaires et s'est ouvert le cuir chevelu. On savait pertinemment qu'en dehors d'un pressing féroce, que les hommes de Deschamps ont su déjouer par des sorties de balle propres, des duels aériens sur coups de pied arrêtés et une intensité de tous les instants, les Autrichiens n'auraient pas grand-chose à proposer, et Maignan, irréprochable, n'a jamais été mis véritablement en danger, si ce n'est sur cette occasion de Baumgartner suite à une remise subtile de Sabitzer à la 36ème minute qui aurait pu changer le cours de la rencontre. Comme toujours sous l'ère Deschamps, la France a remporté son premier match lors d'un tournoi international (6 victoires en autant de rencontres, la centième du sélectionneur en 154 matches) mais comme souvent, elle a vaincu sans véritablement convaincre dans le jeu et son expression collective, s'appuyant avant tout sur des valeurs de solidarité, de rigueur tactique et de respect strict des consignes. Si l'équipe de France à la sauce DD ne sera jamais du goût des esthètes (dont nous sommes), il faut reconnaître qu'elle s'avère toujours très difficile à battre.
lundi 17 juin 2024
Les favoris au rendez-vous
Après l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, et en attendant la France ce soir contre l'Autriche, ce fut hier au tour de deux autres favoris, les Pays-Bas et l'Angleterre, de s'imposer, même si les deux équipes ont connu les pires difficultés, respectivement face à la Pologne et la Serbie. Menés au score suite à une tête sur corner de Buksa, le Lensois prêté par Lens à Antalyaspor, les Néerlandais ont égalisé par l'intermédiaire du très remuant Cody Gakpo avant de prendre l'avantage en fin de match grâce à un pion de l'inévitable Wout Weghorst, véritable supersub de cette équipe que Koeman peut se féliciter d'avoir fait entrer en jeu à la place de Depay et son look de basketteur NBA. Globalement dominateurs mais régulièrement secoués, les Oranje doivent aussi leur salut à un illustre inconnu, leur jeune portier Bart Verbruggen, qui garde les cages de Brighton en Premier League et dispute sa première grande compétition internationale, lui qui succède à Andries Noppert au poste de gardien en sélection. Privés du ballon une grande partie du temps, les partenaires d'un Lewandowski blessé et forfait ont néanmoins cadré sept frappes, dont six ont donc été repoussées ou captées par le gardien néerlandais. On peut s'étonner qu'avec leurs deux tours de contrôle van Dijk et De Vrij, les hommes de Koeman aient concédé un but sur corner, mais il est vrai qu'Adam Buksa culmine tout de même à 1,91m.
dimanche 16 juin 2024
Les Balkans dans le dur
Face à une Espagne qui a laissé les principes de possession et de contrôle chers à Luis Enrique aux vestiaires pour revenir à un jeu plus direct et vertical, la Croatie n'a tout simplement pas fait le poids. Pour attaquer la rencontre, De La Fuente a choisi de faire confiance à Nacho en remplacement d'Aymeric Laporte, légèrement blessé et trop juste pour jouer, aux côtés de Le Normand en défense centrale, et à Cucurella et Carvajal, le joueur le plus détestable du monde, sur les flancs de la défense. Au cœur de son 4-3-3, il a aligné l'inamovible Rodri, véritable pierre angulaire du milieu, le Parisien Fabian Ruiz et le jeune Barcelonais Pedri. En attaque, la pépite Yamine Lamal et Nico Williams entouraient Alvaro Morata, l'avant-centre de l'Atletico Madrid. Choisissant sciemment de laisser la chique aux Croates (54% de possession pour les partenaires de Modric) et de frapper là où ça fait mal, c'est-à-dire dans l'axe de la défense adverse (on peut sincèrement se demander si Gvardiol ne serait pas mieux employé en charnière centrale, même s'il était chargé de surveiller Lamal), totalement à la rue sur l'ouverture du score de Morata, les Espagnols se sont montrés d'une efficacité clinique et ont plié le match en un quart d'heure. Le sélectionneur espagnol a ouvert son banc en seconde période, faisant entrer Oyarzabal à la place d'un Morata visiblement touché, un Dani Olmo globalement brouillon, Ferran Torres, Zubimendi et Merino.
samedi 15 juin 2024
Heureuse Allemagne
Ce premier match n'a été qu'une douce formalité pour la Mannschaft, qui a littéralement écrasé une Ecosse ultra-limitée, qui voulait tenir le 0-0 le plus longtemps possible et évoluer en contre mais qui n'a pas résisté longtemps à la virtuosité des attaquants allemands. Les Ecossais, réduits à dix après l'expulsion logique de Ryan Porteous suite à un véritable attentat sur Gündogan, n'ont pas réussi à cadrer la moindre frappe, et on imagine que Neuer, jamais mis en danger et contesté par la vox populi allemande, sera frustré d'avoir encaissé un but sur une tête involontaire de Rüdiger. Nagelsmann peut se montrer satisfait de son secteur offensif, puisque quatre attaquants différents ont planté (Musiala, Wirtz, Havertz et Füllkrug) et se réjouir du rendement de son milieu de terrain, avec un Kroos omniprésent et d'une justesse de tous les instants et un Gündogan dans tous les bons coups. Sa charnière centrale n'a pas véritablement été testée, même si l'on peut s'inquiéter de la relative fébrilité de Jonathan Tah sur certaines actions, lui qui a réussi à récolter un carton jaune face à une attaque adverse totalement inoffensive. Excellent sur son flanc droit, Joshua Kimmich a offert un ballon en or à Wirtz sur le premier pion, tandis que son pendant à gauche Mittelstädt a beaucoup tenté, envoyant une paire de frappes dans les tribunes. En exécuteur des basses œuvres, Andrich a assuré l'essentiel avant son remplacement par Pascal Gross, naturellement moins besogneux et plus joueur.
jeudi 13 juin 2024
Belgique, prime à l'attaque
Éliminée en quart de finale de l'Euro 2020 par l'Italie à l'Allianz Arena de Munich puis sortie en poules du Mondial qatari, la Belgique a perdu de sa superbe depuis sa demi-finale perdue face à la France en 2018. Si certains joueurs majeurs font comme De Bruyne et Lukaku toujours partie intégrante de la sélection, quelques éléments qui en avaient fait les beaux jours ont tiré leur révérence (Hazard, Kompany, Alderweireld, Vermaelen, Mertens) et certains cadres (Witsel, Vertonghen) ne rajeunissent guère. Les Belges ont signé un remarquable parcours en qualifications, terminant invaincus et premiers devant l'Autriche et la Suède avec 20 points en 8 rencontres (22 buts pour, 4 contre). Ils se sont notamment offerts deux succès remarquables en Suède (3-0) et en Autriche (3-2), démontrant leur force de frappe offensive et laissant en partie derrière eux les dissensions internes qui avaient miné leur parcours au Qatar. Ils seront les favoris logiques d'un groupe dans lequel ils affronteront l'Ukraine, la Roumanie et la Slovaquie. En effet, si nous sommes capables de citer quelques joueurs ukrainiens (Zinchenko, Mudryk, Lunin, Dovbyk), nous ne connaissons guère que Milian Skriniar dans la sélection slovaque et déclarons notre incompétence notoire en ce qui concerne la formation roumaine. La Belgique possède suffisamment de talent, notamment en attaque, pour s'extraire de ce groupe, et tout autre résultat qu'une qualification pour les huitièmes de finale serait vécu comme un échec majeur. Les journalistes d'outre-Quiévrain s'accordent à dire qu'un quart de finale semble représenter un objectif raisonnable et qu'une élimination avant l'accession au grand huit constituerait une réelle déception.
mercredi 12 juin 2024
Pays-Bas, outsider numéro un
Battus en 2021 en huitièmes de finale par la Tchéquie et éliminés du Mondial qatari en quart aux tirs aux buts par le futur champion du monde argentin, les Pays-Bas font figure d'outsiders dans le prochain Euro, eux qui ne peuvent pas compter sur une génération exceptionnelle. On est bien loin en effet de l'époque du trio Rijkaard-Gullit-Van Basten, de l'équipe de 1998 qui s'appuyait sur les pépites de l'Ajax ou de la sélection de 2010 finaliste du Mondial sud-africain qui comptait dans ses rangs des Wesley Sneijder, Arjen Robben, Robin Van Persie, Giovanni Van Bronckhorst, Klaas-Jan Huntelaar ou Rafael van der Vaart. Aujourd'hui, le sélectionneur Ronald Koeman doit composer avec beaucoup moins de talent en attaque et les forfaits de Frenkie de Jong, rouage essentiel de son milieu de terrain, pas rétabli à temps de multiples blessures à la cheville, et de Teun Koopmeiners, l'autre taulier de son entre-jeu, excellent cette saison avec l'Atalanta Bergame. Pour remplacer numériquement De Jong, Koeman a fait appel à Ian Maatsen, l'arrière latéral du Borussia Dortmund, qui a disputé la finale de Champions League avec son club. Les Néerlandais évolueront dans un groupe relevé et attaqueront leur tournoi face à la Pologne, vraisemblablement privée de Lewandowski, qui s'est blessé en amical contre la Turquie, avant d'affronter les Bleus le 21 juin à Leipzig et la très sous-estimée Autriche pour finir le 25 juin. Le dernier match de préparation des Oranje, remporté 4-0 face à l'Islande grâce à des buts de Xavi Simons, Van Dijk, Maalen et Weghorst, a contribué à gonfler les troupes à bloc avant le début du tournoi.
mardi 11 juin 2024
Portugal, l'embarras du choix
Vainqueur de l'Euro 2016 en France malgré la blessure de Cristiano Ronaldo en finale, éliminé par la Belgique en 2021 en huitièmes, sorti en quart de finale du Mondial 2022 par le Maroc, le Portugal, équipe très complète et armée dans toutes les lignes, se présente parmi les favoris du prochain Euro après un parcours immaculé en éliminatoires (10 victoires en 10 matches, 36 buts marqués pour 2 encaissés). Remarquables produits d'exportation, les joueurs portugais font le bonheur des plus grands clubs européens (City, United, PSG, Barcelone, Liverpool, Milan AC) et forment une sélection très compétitive où prédomine une grande qualité technique d'ensemble. De la charnière centrale au poste d'avant-centre, la formation portugaise ne présente pas de point faible notable sur le papier et possède à la fois une impressionnante force de frappe offensive et une solide assise défensive. Malgré la défaite concédée en match amical à domicile contre la Croatie, qui a pu semer le doute dans les esprits (en groupe de qualifications, les partenaires de CR7 ne s'étaient frottés qu'à la Slovaquie, l'Islande, la Bosnie-Herzégovine, le Liechtenstein et le Luxembourg), tout laisse à penser que le Portugal devrait aisément s'extraire d'un groupe relativement tranquille composé de la Slovaquie, de la Géorgie et de la République Tchèque. Il devrait ensuite croiser la route de la Serbie ou du Danemark avant d'affronter les Pays-Bas en quarts et éventuellement l'Allemagne en demi-finale. Lors de la dernière compétition disputée en Allemagne, la Coupe du Monde 2006, les Portugais s'étaient hissés jusqu'en demi-finale, seulement battus sur un penalty de Zidane.
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