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lundi 15 juillet 2024

La revanche des sans-grade

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'Angleterre n'était pas favorite de cette finale. Parce que Carvajal, joueur à la fois détestable et admirable, ne sait pas perdre une finale, lui qui vient en quelques semaines de remporter la Liga, la Champions League et l'Euro, et parce qu'Harry Kane, décidément maudit, semble incapable de gagner le moindre titre. Parce que les Three Lions, malgré les générations dorées qui se succèdent, n'étaient jamais allés au bout à l'occasion d'un championnat d'Europe. Parce que la Roja avait affiché depuis le début de la compétition un niveau de jeu remarquable et réussi à créer une véritable identité collective, qui faisait cruellement défaut à son adversaire du jour, terriblement indépendant de ses individualités. Parce que l'Espagne était facilement venue à bout de la Croatie et de l'Italie avant de terrasser l'Allemagne et la France, deux des favoris du tournoi, pendant que l'Angleterre galérait et affichait ses limites face à la Slovaquie, la Suisse et les Pays-Bas. Parce que De La Fuente était parvenu à réinventer le football espagnol et à le sortir de l'impasse d'un jeu de possession stérile et sclérosé tandis que Southgate restait terriblement prisonnier de ses schémas et de ses idées. Finalement, au terme d'une seconde mi-temps souvent emballante après un premier acte plutôt fermé, la meilleure équipe de la compétition, mais aussi la plus séduisante, celle qui correspond le plus à l'idée qu'on se fait du jeu, s'est adjugée le trophée, et il s'agit d'une excellente nouvelle pour le football.

mercredi 10 juillet 2024

Le football a gagné

Que se serait-il passé si les Belges, au lieu d'attendre on ne sait quoi et de faire preuve d'un attentisme affligeant, avaient décidé de jouer et de rentrer dans le lard de cette défense bleue qu'on disait infranchissable et qui a cédé par deux fois hier soir ? Que se serait-il passé si les Portugais, qui ont semblé craindre les Français tout au long du match, avaient su profiter de la supériorité criante balle au pied que pouvaient leur donner les Fernandes, les Vitinha, les Bernardo Silva, au lieu de jouer à la baballe pendant cent-vingt minutes? Quel serait le bilan de Didier Deschamps au terme de cet Euro? D'aucuns, qui doivent posséder des actions dans le béton armé, osent encore défendre le sélectionneur, sous prétexte qu'il aurait une fois de plus réussi à porter son groupe jusqu'au dernier carré. Certes, mais de quelle manière? En ne parvenant à battre l'Autriche que sur un but contre son camp, en signant un match horrible face aux Pays-Bas, en concédant un nul affligeant face à une faible Pologne, en ne venant à bout d'une Belgique craintive et friable en défense que grâce à un petit miracle à cinq minutes du terme et en éliminant un décevant Portugal sans marquer de but. Telle est la réalité du tournoi des Bleus: terne, pour ne pas dire minable, pauvre, sans idées, sans imagination, ennuyeux et peu enthousiasmant. Un parcours à l'image d'un sélectionneur fidèle jusqu'au bout à ses conceptions sécuritaires et son idée ultra-défensive du jeu, qui a fait preuve d'un mépris hallucinant pour les esthètes du football, priés de changer de chaîne s'ils n'étaient pas satisfaits, et qui se sont réjouis de la qualification espagnole. Le grand Michel Hidalgo doit se retourner dans sa tombe, lui qui n'hésitait pas à aligner trois milieux offensifs et ne considérait pas que seul le résultat comptait. Dans le football, la manière existe aussi, monsieur Deschamps, et il y a quarante ans, Platini a marqué à lui seul neuf fois plus de buts que votre équipe dans cet Euro.

dimanche 16 juin 2024

Les Balkans dans le dur

Face à une Espagne qui a laissé les principes de possession et de contrôle chers à Luis Enrique aux vestiaires pour revenir à un jeu plus direct et vertical, la Croatie n'a tout simplement pas fait le poids. Pour attaquer la rencontre, De La Fuente a choisi de faire confiance à Nacho en remplacement d'Aymeric Laporte, légèrement blessé et trop juste pour jouer, aux côtés de Le Normand en défense centrale, et à Cucurella et Carvajal, le joueur le plus détestable du monde, sur les flancs de la défense. Au cœur de son 4-3-3, il a aligné l'inamovible Rodri, véritable pierre angulaire du milieu, le Parisien Fabian Ruiz et le jeune Barcelonais Pedri. En attaque, la pépite Yamine Lamal et Nico Williams entouraient Alvaro Morata, l'avant-centre de l'Atletico Madrid. Choisissant sciemment de laisser la chique aux Croates (54% de possession pour les partenaires de Modric) et de frapper là où ça fait mal, c'est-à-dire dans l'axe de la défense adverse (on peut sincèrement se demander si Gvardiol ne serait pas mieux employé en charnière centrale, même s'il était chargé de surveiller Lamal), totalement à la rue sur l'ouverture du score de Morata, les Espagnols se sont montrés d'une efficacité clinique et ont plié le match en un quart d'heure. Le sélectionneur espagnol a ouvert son banc en seconde période, faisant entrer Oyarzabal à la place d'un Morata visiblement touché, un Dani Olmo globalement brouillon, Ferran Torres, Zubimendi et Merino.

dimanche 26 janvier 2014

Llorente, exilé heureux

Lors de la saison 2011-2012, Fernando Llorente atteint des sommets d'efficacité en Liga (16 buts) et en Ligue Europa (7 pions en 15 matches), menant avec ses compères Javi Martinez, Susaeta et Muniain l'Athletic Bilbao jusqu'à une finale européenne perdue contre l'Atletico Madrid de Falcao. Convoité depuis longtemps par quelques grosses cylindrées étrangères, l'attaquant basque décide alors de ne pas prolonger son contrat et de partir libre à l'été 2013, provoquant la colère des fidèles de San Mames, qui voient également partir Javi Martinez, vendu pour une somme record au Bayern Munich. Llorente se brouille avec Marcelo Bielsa et certains de ses coéquipiers (Aduriz notamment) et traverse la saison comme un fantôme (4 petits buts en championnat), lui qui restait sur 70 réalisations en cinq saisons.

jeudi 10 octobre 2013

David Villa, histoire d'une mésestime

David Villa a quitté le Barça pour l'Atletico Madrid cet été dans une relative discrétion si l'on considère le calibre du joueur. Il fallait faire de la place pour Neymar, et la proposition du club madrilène est venue à point nommé pour les trois parties impliquées dans le dossier. A bientôt 32 ans, l'ancien attaquant de Valence, au corps meurtri par de nombreuses et graves blessures, n'a probablement plus que deux ou trois ans devant lui et ne paraît plus en mesure de claquer vingt pions sur une saison (il en a marqué deux en huit journées, soit huit de moins que Diego Costa). 

Le temps a fait son œuvre, mais le peu de réactions qu'a suscitées son départ témoigne d'un certain manque de reconnaissance aussi bien en Espagne que dans l'ensemble de la planète football. Malgré son exceptionnelle carrière, Villa reste et restera peut-être un brin sous-estimé, notamment en ce qui concerne les succès récents du football ibérique.

mercredi 1 mai 2013

Raùl, exemplaire unique

raul.jpgCherchez l'intrus dans la liste suivante: Sammer, Weah, Rivaldo, Raúl, Figo, Cannavaro. Nul besoin d'être conférencier en histoire du football contemporain ou de s'appeler Robert Pirès (le meilleur consultant jamais vu sur un plateau de télévision) pour savoir que le joueur espagnol, contrairement aux cinq autres nommés, n'a jamais été élu Ballon d'Or, ce qui constitue, disons-le tout net, une aberration manifeste. 

Même s'il convient de ne pas accorder trop d'importance à une récompense individuelle sur laquelle certains choix discutables ont à plusieurs reprises jeté le discrédit, si un joueur méritait de succéder à Luis Suarez, distingué en 1960, c'est bien Raúl Gonzalez Blanco, sans doute le meilleur attaquant que l'Espagne ait jamais produit, devant les Butragueno, Morientes et Villa. En seize saisons au Real Madrid, Raúl a planté 230 buts en Liga (soit une moyenne supérieure à 14 pions) et signé huit exercices à plus de quinze pions, avec une pointe à 25 unités en 1998-99.

mardi 5 juin 2012

Fernando Hierro, l'indéboulonnable

Lorsque l'on évoque les meilleurs joueurs espagnols de ces vingt dernières années (pour la simple et bonne raison que l'on a que ça à faire en attendant l'apocalypse qui ne saurait désormais tarder), les noms de Raul, Xavi ou de Luis Enrique viennent plus naturellement à l'esprit que celui de Fernando Hierro. Pourtant, ce joueur au profil atypique fut pendant près de quinze ans l'un des piliers du Real Madrid, avec lequel il s'est forgé un palmarès long comme le bras, et de la sélection nationale.

vendredi 11 mai 2012

Luis Enrique, cent pour cent Liga

Luis Enrique, comme Raul, Morientes ou Hierro, appartient à cette remarquable génération de joueurs ibériques qui aurait sans douté mérité d'offrir à l'Espagne son premier titre international. Chacune des trois Coupes du Monde qu'il a disputées se sont terminées de façon douloureuse. En 1994, en quart de finale de la World Cup américaine, il reçut un violent coup de coude du très oubliable Mauro Tassotti et perdit un demi-litre de sang, et accessoirement le match. En 1998, la sélection espagnole se fit sortir dès le premier tour, à cause notamment d'une boulette mémorable de Zubizarreta contre le Nigeria. Enfin, en 2002, alors qu'elle semblait armée pour aller au bout, l'équipe de Camacho fut victime d'un arbitrage maison qui permit à la Corée du Sud de se qualifier.

samedi 19 février 2011

Fernando Morientes, héros discret

Parce qu'il a joué aux côtés des plus grands attaquants au Real Madrid (Raul, Suker, Mijatovic, Ronaldo), on tend trop souvent à oublier le rôle majeur qu'a joué Fernando Morientes au sein d'une équipe qui a dominé l'Europe au tournant des années 2000. Dans l'ombre des stars, ce joueur aussi discret qu'efficace savait admirablement se mettre au service du collectif et faire briller ses partenaires d'attaque. Constituant un excellent point d'appui en pointe de par son gabarit et la qualité exceptionnelle de son jeu aérien, Morientes causait de gros soucis aux défenses adverses par sa finesse technique et la justesse de son jeu en remise, qui lui permettaient de combiner à merveille avec des attaquants plus mobiles.