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jeudi 8 mai 2025

Hakimi, taille patron

On entend énormément parler d'Ousmane Dembélé, véritablement en feu en 2025 et en course pour un Ballon d'Or inespéré il y a encore quelques mois, de Désiré Doué, révélation parisienne de la saison, ou encore de Donnarumma, souvent héroïque en Champions League. Mais le véritable MVP de la formidable saison parisienne, le joueur le plus constant et le plus régulier, l'élément qui maintient constamment un niveau de performance élevé se nomme sans doute Achraf Hakimi. A vrai dire, on ne voit pas meilleur que lui au poste de latéral droit en Europe, et les Koundé, Walker, Pavard, Frimpong ou Porro peuvent tous aller gentiment faire coucouche panier. Hier soir face à Arsenal au Parc, le Marocain, pas franchement orphelin de son pote Mbappé, a inscrit le deuxième but des siens de superbe manière en se projetant vers l'avant comme il a l'habitude de le faire et en venant chiper la chique dans les pieds de Partey avant de tromper Raya d'une frappe limpide. Même si Gigio méritait peut-être le trophée, il a été élu homme du match et restera dans l'histoire comme l'homme qui a offert au PSG sa qualification pour une deuxième finale de Champions League.


Hakimi possède le profil parfait du latéral moderne: technique, rapide, intelligent, bon défenseur (il a totalement éteint Martinelli hier soir alors que Mendes a eu besoin du soutien de Kvara pour contenir Saka), excellent contre-attaquant, capable de trouver la cible de loin et sur coup franc, endurant au possible (il disputait hier son 45ème match de la saison et dispute systématiquement l'intégralité des rencontres) et doté d'une caisse surhumaine. A 26 ans, l'ancien du Real a atteint sa plénitude et signe sans doute sa meilleure saison sous le maillot parisien avec 7 buts et 13 passes décisives toutes compétitions confondues. Et encore, les statistiques ne disent pas tout de son énorme influence, de son rendement exceptionnel match après match et de son importance capitale dans le système de Luis Enrique, car le rôle d'Hakimi va bien au-delà de celui de simple latéral droit. Incroyable de constance, il enchaîne les prestations de baron avec une déconcertante impression de facilité et dégage une confiance en lui de tous les instants.


Sachant pertinemment que son joueur adore dézoner et venir participer aux mouvements offensifs, Luis Enrique, stratège hors pair, lui laisse une grande liberté, demandant à Nuno Mendes de moins monter que son homologue du côté droit et à un des trois milieux de venir couvrir son flanc de la défense lorsqu'il se porte aux avant-postes. Lorsque le PSG se trouve en phase de possession, Hakimi se mue en véritable milieu offensif et vient se mêler aux attaques au cœur du jeu, faisant parler sa finesse technique et son habileté dans les espaces réduits. Et quand il s'agit de contre-attaquer, le joyau marocain fait parler ses cannes, sa remarquable science de la passe et du centre et sons sens aiguisé du dribble et du débordement. Avec lui, Luis Enrique dispose d'un véritable couteau suisse, capable d'absolument tout faire sur un terrain et toujours plus qu'à la limite du dépassement de fonction: défenseur, ailier, milieu, Hakimi est à l'aise dans tous les rôles et dans toutes les zones du terrain et donne de véritables garanties défensives tout en faisant planer une menace constante sur la défense adverse. En le faisant venir en 2021 de l'Inter, dont il va croiser la route en finale, le PSG a signé un fameux coup et recruté une véritable perle.


L'entraîneur parisien adore son joueur, dont il est l'un des premiers à cocher le nom sur la feuille de match, et le lion de l'Atlas le lui rend bien, lui qui lui a rendu hommage après la demi-finale retour en déclarant que Luis Enrique était "un génie" qui avait su créer une grande équipe. Epanoui au possible, Hakimi se régale au sein de ce PSG joueur et technique, capable aussi bien d'assumer le contrôle des opérations et de tenir la chique que de faire très mal en transition. Il a développé au fil du temps une belle complicité avec son capitaine Marquinhos ainsi qu'avec ses milieux et forme un joli et prometteur binôme avec Doué, qui évolue dans sa zone. Il fait figure d'ancien avec ses quatre saisons passées au club car, comme on l'oublie trop souvent, ce PSG se montre extraordinairement performant pour une équipe aussi jeune: Joao Neves, autre joyau de l'effectif et auteur d'un nouveau match plein hier soir, n'a que 20 ans, Pacho 24 (ce qui est précoce pour un défenseur central de ce niveau), Doué 19, Mendes 22, Kvara 24, Barcola 22, Vitinha 25 et Dembélé 28. Si ce groupe continue à se développer, à grandir ensemble et à accumuler de l'expérience, on souhaite bien du courage à la concurrence dans les années à venir.

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