Sur bien des plans et pour bien des raisons, le PSG et Arsenal sont deux équipes qui se ressemblent. Outre le fait qu'elles soient entraînées par un entraîneur espagnol (Arteta étant même un ancien joueur du PSG, comme si il y avait toujours une histoire commune entre le PSG et ses adversaires en Europe), ce sont deux formations techniques, tournées vers l'offensive, qui privilégient les combinaisons courtes et le jeu dans les petits espaces. Elles sont pareillement disposées en 4-3-3, avec des joueurs souvent décisifs sur les côtés (Mendes, Hakimi, Barcola, Kvara, Doué, Martinelli, Saka), même si les latéraux parisiens sont sans aucun doute plus naturellement portés vers l'offensive que leurs homologues londoniens. Etant donné les blessures de Gabriel Jesus et Havertz, elles évoluent sans véritable avant-centre de métier, Merino ayant occupé le poste face au Real et Trossard devant lui succéder dans le rôle du finisseur en demi-finale. Côté parisien, on sait que c'est Dembélé qui s'est mué en serial buteur sous la houlette de Luis Enrique depuis le départ de Mbappé, lui qui avait du mal à cadrer la moindre frappe il y a encore quelques mois.
Même si Paris a concédé beaucoup de buts en Champions League (douze au total dont deux contre les Gunners en phase préliminaire), il possède de loin la meilleure défense de son championnat grâce à l'émergence de Pacho aux côtés de Marquinhos et l'épatante progression de Donnarumma, enfin décisif et sauveur du PSG à Anfield et Villa Park. Privés de Gabriel Magalhaes, véritable taulier de la meilleure arrière-garde de Premier League (27 buts concédés seulement en 33 rencontres), les hommes d'Arteta n'ont encaissé qu'un but en deux matches face à la soi-disant armada offensive madrilène sur une erreur d'inattention de Saliba. Attendu au tournant, Kiwior a remarquablement tenu la baraque avec son coéquipier français en défense centrale pendant que Timber et la révélation Lewis-Skelly contenaient brillamment les assauts adverses sur les flancs. On parle souvent d'un duel d'attaques entre les deux formations, tant le potentiel offensif des deux demi-finalistes est impressionnant et multiforme, mais la parole pourrait être à la défense à l'occasion de cette demi-finale.
Parisiens et Londoniens possèdent en outre la capacité à se montrer efficaces aussi bien en transition que sur attaque placée. Alors que Luis Enrique souhaitait avant tout mettre l'accent sur la possession, son équipe se montre souvent très adroite en contre-attaque grâce à ses flèches Dembélé, Kvara et Barcola et la capacité de ses milieux à impulser le mouvement. Pareillement, Arsenal est habitué à dominer ses adversaires en Premier League et à tenir la chique, mais la vitesse de course et la qualité de dribble et de finition de Saka, Martinelli et Trossard ainsi que la justesse d'Odegaard et Rice dans l'orientation lui permettent de ressortir rapidement et de se projeter vers l'avant en quelques touches de balle. Il faudra que les deux équipes, qui ont une certaine tendance à pencher vers l'avant et à d'abord penser à attaquer, se montrent particulièrement vigilantes à la perte du ballon, tant les profils de dribbleurs-buteurs véloces et dévoreurs d'espaces abondent au sein des deux effectifs. Gageons que les deux techniciens auront à cœur de placer une nouvelle fois l'emphase sur le contre-pressing et le replacement défensif, les attaquants de chaque côté n'étant guère avares d'efforts dans ce domaine.
Les différences les plus notables entre les deux équipes se situent sans doute dans l'entre-jeu, secteur dans lequel Paris ne dispose pas d'un monstre physique comme Partey, absent au match aller. Odegaard se rapproche bien davantage d'un profil de meneur de jeu à l'ancienne que Vitinha, milieu à tout faire souvent à la baguette mais plutôt relayeur. Disons que les tâches sont plus clairement réparties au milieu chez les Londoniens, où Rice occupe les fonctions de véritable milieu récupérateur et premier relanceur, rôle dévolu à Fabian Ruiz côté parisien, l'Espagnol possédant moins de qualités purement défensives que le fossoyeur du Real. Les milieux parisiens n'hésitent pas à échanger les prérogatives et les positions au sein d'un secteur mouvant, plastique et protéiforme tandis que le schéma tactique des Gunners laisse entrevoir un véritable trio 6-8-10 avec Merino en courroie de transmission entre Rice et Odegaard. On devrait logiquement assister à une lutte entre un milieu polyvalent et un autre plus figé, même si Rice est évidemment capable de se porter vers l'avant et Merino de se montrer redoutable dans la zone de vérité. Et il existe un point essentiel à ne pas omettre: l'extraordinaire efficacité des Gunners sur coups de pied arrêtés, véritable talon d'Achille parisien. Depuis leur confrontation à l'automne, le PSG est monté en puissance et a sorti Liverpool, tandis que les Gunners ont fait chuter les Madrilènes de leur piédestal. Les deux matches vaudront leur pesant de cacahuètes et devraient s'avérer aussi indécis que spectaculaires. Que le meilleur gagne son ticket pour Munich puisque, de toute façon et au grand soulagement des véritables footophiles, le Real ne verra pas la cité bavaroise.
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