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jeudi 14 avril 2011

Cafu, l'inépuisable

Avant tout réputé pour la qualité de ses techniciens et dribbleurs, le Brésil a toujours produit des arrières latéraux d'exception, de Nilton Santos à Maicon en passant par Junior, Jorginho et Roberto Carlos. Traditionnellement, le rôle du latéral brésilien s'apparente à celui de milieu excentré, voire carrément d'ailier en cas de forte domination territoriale. Chargé d'apporter sa vitesse et le surnombre sur le flanc, ainsi que de venir dédoubler sur les phases de possession, il brille généralement davantage par ses talents d'attaquant que par ses qualités défensives.


Inépuisable piston sur son côté favori, Cafu, sans doute le meilleur latéral droit de l'histoire du football brésilien, multipliait les déboulés ravageurs mais, en féroce gardien de son couloir, s'avérait également redoutable dans les duels et sur l'homme. Rapide, râblé et d'une endurance à toute épreuve, il régnait le long de sa ligne de touche, alternant inlassablement entre montées pleines d'engagement et retours défensifs, et pouvait au cours d'un même match mettre au supplice l'ailier et le latéral adverses. Infranchissable, il disposait d'un bagage technique complet qui lui permettait de combiner à son aise avec ses partenaires et d'adresser de remarquables centres. Sans collectionner les passements de jambes ni donner dans le superflu, il s'acquittait des tâches spécifiques à son poste avec beaucoup de sérieux et de régularité.

Sélectionné à 142 reprises en équipe nationale (record à battre) entre 1990 et 2006, c'est avant tout avec la Seleçao que Cafu s'est imposé comme l'un des meilleurs spécialistes de l'histoire du poste. Seul joueur à avoir disputé quatre Coupes du Monde consécutives pour un total de 21 matches, il connut son premier moment de gloire lorsqu'il remplaça Jorginho, blessé, à la 22ème minute de la finale de la World Cup américaine en 1994. Titulaire dans le onze battu par la France à Saint-Denis, il remporte le titre mondial comme capitaine en 2002 avant de se faire à nouveau sortir par les Bleus quatre ans plus tard, à l'âge de trente-six ans.

cafu romaTrès rarement blessé et toujours en parfaite condition physique, il a ecoeuré la concurrence pendant plus de quinze ans et séduit tous les sélectionneurs par sa fiabilité et son état d'esprit exemplaire. Avec lui et Roberto Carlos, le Brésil pouvait compter sur une paire de latéraux sans équivalent dans le monde qui a fortement influé sur les choix tactiques des techniciens qui se sont succédé à la tête de la Seleçao. Triple finaliste mondial, Cafu a également gagné la Copa America à deux reprises en 1997 et 1999, se forgeant un palmarès international comparable à certaines légendes brésiliennes comme Pelé ou Ronaldo.

Après cinq saisons fructueuses sous le maillot de Sao Paulo (deux Copa Libertadores et deux Coupes Intercontinentales remportées en 1992 et 1993 face à Barcelone et au Milan AC), c'est précédé du titre de meilleur joueur sud-américain 1994 que Cafu débarque au Real Saragosse en 1995. Même pas présent sur la feuille de match de la finale de C2 marquée par l'incroyable but de Naym au Parc contre Arsenal, il ne reste que six mois au club avant de retourner dare-dare au pays. Le groupe industriel Parmalat, propriétaire de Palmeiras, fait le nécessaire pour s'attacher les services du joueur, manifestement pas encore prêt pour l'aventure européenne.

Afin de contouner une clause qui l'empêchait de resigner immédiatement pour un club pauliste, Cafu passe quelques mois à Juventude à son retour d'Espagne avant de s'engager pour Palmeiras, où il évoluera de 1995 à 1997, années au cours desquelles il acquiert le statut d'indiscutable en sélection. Mais, malgré une première expérience peu concluante, l'Europe n'a pas oublié ce joueur aussi talenteueux que dur au mal, qui sait que la progression de sa carrière passe obligatoirement par un séjour longue durée outre-Atlantique. A vingt-sept ans, après avoir démontré l'étendue de ses qualités sur toutes les pelouses du Brésil, il franchit le pas et rejoint l'AS Roma à l'été 1997 

Avec les giallorossi, Cafu s'adjuge le Scudetto en 2001 avec une équipe de grande classe (Samuel, Totti, Montella, Batistuta, Emerson, Candela) entraînée par Capello, au sein de laquelle son activité de tous les instants fait merveille. Deuxième du championnat l'année suivante, Cafu, devenu un joueur emblématique de la Roma, signe au Milan AC en 2003. A trente-trois ans, beaucoup le croient sur la pente descendante et proche de la fin de carrière. Il n'en est évidemment rien. Element de base de l'équipe milanaise, il dispute cinq saisons sous le maillot rossonero et affiche une santé époustouflante, à l'image de son coéquipier Maldini. Objet d'une instruction judiciaire pour une histoire de faux passeport qui lui aurait permis d'acquérir la nationalité italienne lors de ses années romaines, il traverse une saison 2005-2006 en pointillé, même s'il se voit finalement innocenté.

Sacré à nouveau champion en 2004, il ajoute trois ans plus tard à sa carte de visite plus que fournie la seule ligne majeure qui lui manquait: la Champions League, conquise au terme d'une finale en forme de revanche contre Liverpool à laquelle il ne participe cependant pas. Malgré deux Coupes du Monde, deux Copa America, une Champions League, deux Copa Libertadores, deux Coupes Intercontinentales et deux Scudetti, il n'est pas tout à fait exact d'affirmer que Cafu a tout gagné. Il faudrait plutôt dire que les seuls compétitions qu'il n'a pas remportées sont celles qu'il n'a pas disputées. On a beau être Cafu, on n'en est pas moins homme.




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