
D'un
point de vue esthétique, Alan Shearer était un joueur relativement laid
à voir évoluer: plutôt du genre rugueux à l'ancienne et accrocheur
façon
fighting spirit, il savait jouer des coudes et des
épaules, pour ne pas dire d'autre chose, allumait des gros pétrons de
soudard et posait des coups de boule à faire pâlir Depardieu. Il n'avait
ni l'élégance d'un Bergkamp, ni la classe naturelle d'un Henry, ni la
filouterie d'un Van Nistelrooy, et il ne fallait pas attendre de lui
qu'il enroule son adversaire d'un contrôle orienté dos au but ou qu'il
trouve un partenaire d'une subtile passe de l'extérieur entre deux
défenseurs. Shearer ne savait faire qu'une chose sur un terrain: marquer
des buts.