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jeudi 12 mai 2011

Hernan Crespo, le goleador

Le palmarès d'Hernan Crespo, assurément l'un des meilleurs attaquants de l'histoire du football argentin, reste incroyablement maigre au regard du talent de ce buteur exceptionnel. Aussi étrange que cela puisse paraître pour un joueur qui a évolué dans les plus grands clubs européens, il lui a fallu attendre sa dixième saison sur le vieux continent pour décrocher son premier titre national avec Chelsea.Lors de ses sept premières années passées en Serie A entre 1996 et 2003, il a terminé trois fois sur le podium du championnat et toujours dans les six premiers sans remporter le moindre Scudetto. C'est sur le tard qu'il s'est offert trois titres consécutifs avec l'Inter entre 2007 et 2009, qui donnent une épaisseur plus juste au palmarès du monsieur.


Maudit sur la scène européenne, Crespo n'a jamais gagné la Champions League, lui qui pensait avoir donné un avantage décisif au Milan en claquant un doublé contre Liverpool lors de la fameuse finale d'Istanbul. Il demeure à ce jour le seul joueur à avoir marqué dans la compétition reine avec cinq clubs différents. Comme Batistuta, il a empilé les pions avec une régularité stupéfiante (dix saisons à plus de dix buts en championnat) sans franchement remplir la vitrine à trophées.

Phénomène de surface, Crespo concentre toutes les qualités du véritable avant-centre: sens du placement et de l'anticipation, adresse diabolique devant le but, précision de frappe chirurgicale, jeu de tête redoutable, justesse dans les remises et les déviations. Jamais aussi à l'aise qu'à l'approche des neuf mètres, il pouvait tout aussi bien se faire oublier au deuxième poteau que partir en profondeur pour finir le travail en solitaire, grâce à une mobilité souvent sous-estimée. Le bonhomme n'avait pas de réel point faible et il s'avérait très compliqué pour les défenseurs de le dominer physiquement, de le prendre de vitesse ou de se montrer plus malin que lui.

S'il marquait peu de loin, il était capable de planter dans toutes les positions imaginables devant les cages et faisait preuve d'une ténacité qui le rendait cauchemardesque à prendre au marquage. Crespo est le prototype du joueur qui surgit du hors-champ pour envoyer la chique au fond: un buteur né, un tueur, un goleador doté en prime d'une classe folle, contrairement à beaucoup de ses congénères (Inzaghi, Bierhoff, Amoroso). Son seul tort: avoir succédé en sélection à Batigol et ne pas avoir été apprécié à sa juste valeur à cause de l'ombre projetée par son prédécesseur.

crespo2.jpgRévélé sous les couleurs de River Plate et auréolé du titre de meilleur buteur des Jeux Olympiques d'Atlanta, Crespo signe à Parme en 1996. En quatre ans, il marque plus de soixante pions en Serie A, avec une pointe à 22 réalisations lors de la saison 1999-2000, au terme de laquelle il rejoint la Lazio pour une somme record, après avoir glané une coupe UEFA avec Parme. Il s'adapte parfaitement chez le champion en titre et justifie pleinement l'effort financier consenti par la Lazio, devenant capocanoniere avec 26 buts. Mais le club romain perd son titre et ne termine que sixième la saison suivante.

Crespo file à l'Inter, avec qui il atteint le dernier carré en Champions League, marquant neuf fois en douze rencontres. Malgré son départ pour Chelsea, l'Argentin ne rompt pas totalement les liens avec l'Italie, son pays d'adoption. Prêté par le club londonien au Milan AC, il revient causer des misères aux défenses de Serie A, et dispute sa seule finale de Champions League, avant de revenir chez le rival intériste pour trois années riches en succès. Partout où il est passé, Crespo n'a jamais déçu et a toujours gagné le respect du staff et l'admiration des fans. 

En 335 matches de Serie A, il a planté la bagatelle de 153 buts. Au total, il a disputé 86 rencontres
européennes et marqué à 39 reprises. A près de trente-six ans, Crespo, revenu donner un coup de main à son ancien club de Parme en grande difficulté, a trouvé neuf fois le chemin des filets cette saison et va sans doute encore dépasser la barre des dix buts. Plus convoqué en sélection depuis l'émergence des Higuain et autres Aguero, Crespo occupe la deuxième place au classement des meilleurs buteurs de l'histoire de l'Albiceleste, derrière Batistuta et à égalité avec un certain Maradona.

Aussi malheureux en sélection qu'en club, il n'a pas remporté le moindre trophée avec l'Argentine, malgré ses trois Coupes du Monde disputées. En 2006, onze ans après sa première sélection, il montra enfin l'étendue de son talent lors d'un tournoi mondial, ouvrant le score face à la Côte d'Ivoire avant de planter le quatrième face à la Serbie et d'égaliser en huitième contre le Mexique. Insuffisant pour emmener l'Argentine au bout. A son âge, et vu le club dans lequel il évolue, il est à peu près certain que Crespo n'ajoutera plus aucune ligne à son palmarès. Mais bien malin celui qui peut prédire quand il marquera son dernier but.





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