Le
premier épisode de cette histoire de rivalité, faite de coups de génie
et de coups bas, remonte à l'an 2000, lorsque les deux équipes
s'affrontent en quart de finale de la Champions League. A l'aller,
Chelsea signe une performance de toute beauté et l'emporte 3-1 grâce à
un triplé de Tore-Andre Flo claqué entre la 30ème et la 38ème minute.
Dans les cordes, le Barça parvient malgré tout à préserver ses chances
de qualification grâce à Figo, auteur d'un but crucial. A l'heure du
coup d'envoi au Camp Nou, le 18 avril 2000, les deux camps possèdent de
solides raisons de croire en leurs chances.
Sous
la houlette de Louis Van Gaal, le Barça présente un visage très
néerlandais, puisque pas moins de six compatriotes de l'ancien
entraîneur de l'Ajax figurent dans le onze de départ (Hesp, Frank De
Boer, Reiziger, Cocu, Zenden, Kluivert). Malgré cette forte teinte
orange, les deux stars de l'équipe parlent portugais: Rivaldo, Ballon
d'Or 1999, très prolifique sur la scène européenne, côtoie en attaque
Luis Figo, futur
Ballon d'Or 2000, qui signe sans doute la plus belle saison de sa
carrière. Avec ces deux-là et Kluivert, les Blaugrana ont clairement les
moyens de claquer les deux pions nécessaires à la qualification.
C'est
la charnière centrale Desailly-Leboeuf, estampillée 1998, qui doit se
coltiner les trois phénomènes. Au milieu de terrain, Deschamps, aux
côtés de la teigne Dennis Wise et de l'Italien Di Matteo, complète le
trio français. Etincelant au match aller, le Norvégien Flo pourra
compter sur le soutien technique de Zola, le lutin génial, pour trouver
le chemin des filets et donner un fameux coup de pouce aux siens. Le
match revêt un caractère spécial pour Ferrer, qui affronte son club
formateur, et De Goey, qui se retrouve face à légion hollandaise du
Barça.
Remonté
à bloc, Barcelone prend son adversaire à la gorge et mène 2-0 à la
pause, se trouvant ainsi virtuellement qualifié. Sur un coup franc des
trente mètres dévié par le mur, Rivaldo a ouvert le score, avant que
Figo ne double la mise suite à une frappe de Kluivert renvoyée par le
poteau. Mais à l'heure de jeu, Hesp déchire sa relance au pied et offre
un caviar à Flo, qui se fait un plaisir de réduire la marque: un but qui
change tout, car le Barça doit désormais marquer deux fois pour
franchir l'obstacle.
A sept minutes de la fin, Chelsea tient encore son billet pour le tour suivant, quand Dani trompe
De Goey d'une tête piquée sur un coup franc frappé par Figo. A la
86ème, Leboeuf descend Kluivert, qui parvient tout de même à marquer,
pense-t-on, le but décisif. Mais l'arbitre ne l'accorde pas et siffle un
penalty que Rivaldo tape à côté. Après dix minutes de prolongations, le scénario se répète. Cette fois, c'est Babayaro qui fauche Figo
dans la surface, et cette fois, Rivaldo transforme. Assomée et réduite à
dix, l'équipe de Chelsea encaisse un cinquième but signé Kluivert de la
tête sur un centre de Dani. Soulagé, le Camp Nou peut hurler sa joie
pendant le dernier quart d'heure.
Cette
année-là, trois équipes espagnoles atteignent le dernier carré de la
Champions League. Favori du duel entre voisins avec Valence, Barcelone
perd ses illusions à Mestalla. Après avoir atomisé la Lazio de Nesta,
Nedved et Simeone au tour précédent, les partenaires de Mendieta,
irrésistibles, en collent quatre aux Blaugrana dans leur antre
surchauffée.
Malgré leur victoire 2-1 au retour, les joueurs de Van Gaal ne
parviennent pas à renverser la vapeur une nouvelle fois, et manquent
l'occasion historique d'affronter le Real Madrid en finale au Stade de
France.
Tout
le monde en rêvait, Valence l'a défait, et le Real se charge de rendre
la pilule plus amère encore en soulevant le trophée pour la huitième
fois. L'ère Van Gaal correspond d'ailleurs à une période de disette
relative pour Barcelone, qui doit se contenter de deux Ligas en 1998 et
1999 et ne dispute aucune finale européenne, pendant qu'entre 1998 et
2002, le Real s'offre trois coupes continentales. Il faudra attendre
l'arrivée de Rijkaard et du duo Ronaldinho-Eto'o pour que le club
retrouve les sommets, qu'il n'a plus quittés depuis grâce aux pépites de
la Masia. Le 19 avril 2000, un certain Xavi Hernandez était assis sur
le banc du Barça.
18 avril 2000, Camp Nou, Barcelone: Barcelone 5 - Chelsea 1 a.p.
Buts: Rivaldo (24,99), Figo (45), Dani (83), Kluivert (104), Flo (60)
Barcelone:
Hesp - Puyol (Abelardo 86) - F. De Boer - Reiziger (Sergi 105) - Gabri -
Guardiola - Cocu - Zenden (Dani 72) - Figo - Kluivert - Rivaldo
Chelsea:
De Goey - Ferrer (Lambourde) - Desailly - Leboeuf - Babayaro -
Deschamps (Petrescu 102) - Wise - Morris - Zola (Poyet 105) - Flo
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