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jeudi 10 janvier 2013

Valence-Lazio 2000: l'ogre mangé

valaz.jpegLe FC Valence de Mendieta et compagnie, qui se qualifia pour deux finales consécutives de Champions League et remporta la Liga en 2002, fut assurément l'une des équipes les plus impressionnantes et compétitives d'Europe au début des années 2000. Solide, accrocheuse, disciplinée, l'équipe d'Hector Cuper (qui quitta le club en 2001 pour l'Inter et fut remplacé par Rafael Benitez) ne faisait guère rêver les foules mais possédait suffisamment d'intelligence, de grinta et de science tactique pour poser les pires problèmes à n'importe quel adversaire.


A l'heure d'affronter la Lazio Rome en quart de finale de Champions League en avril 2000, les Valencians ne font pourtant guère figure de favoris, tant la formation italienne, à la lutte avec la Juve pour le Scudetto, dispose alors d'un effectif aussi pléthorique que blindé de qualité, qui compte pas moins de vingt-deux internationaux: Nesta, Mancini, Nedved, Sensini, Veron, Almeyda, Simeone, Couto, Sergio Conceiçao, Boksic, Stankovic, Mhihajlovic ou encore Salas pour ne citer qu'eux. Cette Lazio somptueuse, au même titre que le Real Madrid, futur vainqueur d'ailleurs, le FC Barcelone, Manchester United (tenant du titre) et le Bayern Munich, fait partie des grands favoris de la compétition, et pas grand-monde ne l'imagine rater l'obstacle, d'autant qu'elle aura l'avantage de disputer le match retour au Stade Olympique.

gaizka.jpegPour ce match, Cuper ne peut compter sur son homme à tout faire au milieu de terrain, Gaizka Mendieta, auteur d'une saison époustouflante. Au sein de son milieu en losange, Javier Farinos prend position devant la défense, Kily Gonzalez et Angulo occupent les flancs et Gerard se place au soutien des deux flèches Claudio Lopez et Juan Sanchez. Derrière, le technicien argentin donne dans le classique et accorde sa confiance à une défense pleine de métier composée de Canizares (31 ans), Carboni (35 ans), Pellegrino, Djukic (34 ans) et Angloma (34 ans).

De son côté, Eriksson aligne une formation en 4-3-3: Simeone et Veron se voient confiés la direction des opérations dans l'axe, Gottardi et Nedved évoluent dans une position excentrée tandis que Stankovic doit jouer au plus près de la pointe Simone Inzaghi, le frère de l'autre. C'est le vétéran Marco Ballotta qui garde la cage derrière la charnière centrale Almeyda-Mihajlovic, Negro et Pancaro gardant les flancs de la défense. Il est à noter que pas moins de de six joueurs argentins au total figurent parmi les titulaires pour ce match: trois côté Valence (Pellegrino, Kily Gonzalez et Claudio Lopez) et trois côté Lazio (Almeyda, Veron et Simeone). Le seul joueur présent sur la pelouse au coup d'envoi à envoir remporté la Champions League se nomme Jocelyn Angloma, vainqueur de l'épreuve en 1993 avec Marseille et qui évolue sous le maillot valencian depuis 1997.

Dans leur antre surchauffée de Mestalla, les locaux prennent leur adversaire à la gorge d'entrée de match et mènent déjà 2-0 au bout de quatre minutes seulement grâce à des buts signés Angulo et Gerard. Sonnés, les joueurs de la Lazio parviennent tout de même à reprendre leurs esprits et à réduire le score par Inzaghi à la demi-heure de jeu. On pense alors que le plus dur est fait pour les Laziale, qui ont réussi à marquer le fameux but à l'extérieur et donc fait un grand pas vers la qualification. C'est sans compter sur la détermination et la fougue de leurs adversaires, qui ne se contentent pas de défendre leur maigre avantage et marquent un troisième but par Gerard à la 40ème. Lorsque ce même Gerard, en état de grâce, s'offre un triplé à dix minutes du terme, les chances de la Lazio en prennent un sérieux coup, mais Marcelo Salas ramène la marque à quatre buts à deux à la 87ème.

En vue du retour, le coup paraît alors jouable, mais le cinquième but, oeuvre de Claudio Lopez, enterre définitivement les espoirs du club romain. Le FC Valence s'impose 5-2 et créé la sensation des quarts de finale en sortant la Lazio, qui ne l'emportera que sur le score de 1-0 chez elle (but de Veron). Au tour suivant, les coéquipiers de Canizares se paieront le scalp du Barça, torpillé à Mestalla 4-1 (doublé d'Angulo), avant de s'incliner face au Real Madrid de McManaman au Stade de France.

Ce jour-là, l'Europe entière découvre une équipe qui va multiplier les exploits sur la scène continentale et marquer l'histoire de la Champions League: éliminations de la Lazio et du Barça en 2000 donc, mais aussi d'Arsenal et Leeds United la saison suivante, au cours d'une épopée qui mènera le club vers une nouvelle finale perdue au tirs aux buts contre le Bayern. Gerard, héros d'un soir, signera au Barça en 2000 mais ne s'imposera jamais comme un joueur majeur en Catalogne, cirant régulièrement le banc. Entre 2005 et 2007, on a pu voir son fantôme hanter le rocher de Monaco.

Deux joueurs de cette équipe de Valence cuvée 2000 rejoindront les rangs de la Lazio: Claudio Lopez, qui jouera pour les Biancocelesti de 2000 à 2004 (56 buts en 140 matches, avec un pic à 15 réalisations en Serie A en 2002-2003), et Gaizka Mendieta, qui ne passera qu'un an en Italie, puis fera un bref passage au Barça avant de terminer sa carrière à Middlesbrough: triste fin pour un joueur qui faisait partie des tout meilleurs milieux de terrain européens du temps de sa splendeur (18 pions marqués pour Valence en 1999-2000 et une activité incroyable) mais n'a jamais retrouvé le niveau de ses années valencianes. Si le FC Valence et la Lazio peuvent revendiquer l'étiquette de "grand club", quoi que cette expression puisse bien vouloir dire, les deux équipes courent toujours après une coupe aux grandes oreilles qu'elles ne sont sans doute pas prêtes de gagner.


5 avril 2000, Estadio Mestalla, Valence: FC Valence - S.S. Lazio 5-2
Buts: Angulo (2), Gerard (4, 40, 80), Lopez (90), Inzaghi (28), Salas (87)
Valence: Canizares - Angloma - Pellegrino - Djukic - Carboni - Farinos - Angulo - Kily Gonzalez - Gerard - Lopez - Juan Sanchez (Oscar 81)
Lazio: Ballotta - Negro - Almeyda - Mihajlovic - Pancaro - Simeone (Salas 76) - Veron - Nedved - Gottardi - Stankovic (Sergio Conceiçao 62) - S. Inzaghi (Boksic 68)



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