post-labels {display: none}

lundi 24 novembre 2014

Chelsea et les autres

On s'attendait à ce que Chelsea soit très fort cette saison et fasse comme chaque année partie des candidats sérieux au titre. De là à penser que les Blues allaient dominer si outrageusement la Premier League, il y avait une marge. Nous ne sommes qu'en novembre ("froid de novembre, cache ton ..."), et il reste tout de même 26 journées à disputer, mais on ne voit guère qui pourrait freiner l'inexorable marche en avant des hommes de Mourinho et les priver d'un titre de champion qui leur tend d'ores et déjà les bras.

Cela faisait un bail qu'une équipe n'avait pas donné ainsi l'impression de survoler le championnat anglais, et même le Chelsea irrésistible de 2005-2006, qui avait gagné 29 matches et enregistré seulement 4 défaites, avait terminé champion avec moins de dix points d'avance sur United et Liverpool. Il n'est pas certain que City (franchement, quel autre pseudo-outsider pourrait-on citer? Southampton?) parvienne à maintenir aussi longtemps un semblant de suspense et ne concède pas un écart plus conséquent en mai prochain.


Cet état de fait tient à plusieurs facteurs, et plusieurs facteurs, croyez-moi, cela fait beaucoup de sonneries pour un seul homme, comme l'aurait dit Boby Lapointe, qui contrairement à ce que son patronyme semblerait indiquer, jouait rarement avant-centre. Que l'on apprécie ou pas Mourinho, l'homme, ses méthodes, sa communication, ses principes tactiques, force est de reconnaître que le bonhomme se plante rarement.

De manière très intelligente, il a su apporter à son équipe les quelques retouches qui ont transformé un onze déjà compétitif en machine de guerre: Courtois, fort de son expérience avec l'Atletico, Matic, pierre angulaire de l'entre-jeu et monstrueux depuis quelques semaines, Fabregas, petit génie de la passe un tant soit peu délaissé au Barça et qui revit grâce à la confiance du Mou, et Diego Costa, bulldozer des pelouses taillé pour la Premier League. Chelsea encaisse sans doute un peu trop de buts au goût de entraîneur mais offensivement, avec Hazard, Schürrle, Willian, Oscar, Drogba et Rémy, les solutions et options ne manquent pas.


L'hégémonie bleue s'explique aussi par une conjecture très favorable et la relative faiblesse de l'opposition. Manchester City, sacré deux fois lors des trois dernières saisons, fait preuve d'une inconstance inquiétante et connaît des trous d'air indignes d'un champion en titre. Si le bilan comptable des Citizens reste satisfaisant (deux points de moyenne par match), le contenu de certains matches et la nouvelle déroute en Champions League ne laissent guère présager un véritable mano a mano pour le titre.

Les autres prétendants habituels au podium sont à la rue: United est en pleine reconstruction et a claqué un pognon monstre sans grand discernement, Arsenal continue à faire du Arsenal (comprenez on joue bien malgré nos dix-huit blessés mais on perd sur une erreur défensive et on a les genoux qui claquent contre les gros), et Liverpool s'enfonce dans ce qui commence à ressembler à une crise après avoir joyeusement dilapidé l'argent du transfert de Suarez. Vu le tableau global, on ne doute pas que Mourinho dorme bien la nuit.


Vainqueur de la Champions League avec Porto et l'Inter, Mourinho, déjà idolâtré à Stamford Bridge, deviendrait une sorte de Dieu vivant s'il remportait l'épreuve avec Chelsea. Son ego n'a sans doute que modérément goûté le fait de ne pas être le premier à offrir le trophée au club, et il est certain qu'il songe à la coupe aux grandes oreilles en se rasant le matin. Si son équipe continue sur sa lancée en championnat, il aura tout loisir de faire souffler ses cadres en vue des grandes échéances européennes, qu'il prépare toujours avec beaucoup de minutie et d'expertise.

 Chelsea va finir premier de son groupe et a donc déjà un pied en quart de finale. Sur le papier, les Blues ne craignent pas grand-monde en Europe, mis à part le Bayern peut-être, mais qui ne craint pas le Bayern en ce moment? Le risque pour eux serait de faire le trou en Premier League et d'être sacrés trop tôt, ce qui pourrait entraîner l'effet "roue libre" qui avait plombé la fin de saison du Bayern au printemps dernier. Pour éviter que ses troupes sombrent dans la facilité, Mourinho va devoir maintenir tout son petit monde sous pression et considérer la routine comme son pire ennemi. Et ça, comme il l'a déjà prouvé à plusieurs reprises, il sait faire. 




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire