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mardi 11 novembre 2014

Wolfsburg à plein régime

L'identité du futur champion d'Allemagne ne fait aucun doute : le Bayern, hégémonique en Bundesliga et programmé pour rafler une nouvelle coupe aux grandes oreilles, devrait être sacré confortablement au printemps prochain. Derrière le tout-puissant club bavarois et en ce qui concerne la lutte pour le podium, le paysage a en revanche quelque peu changé. 

Le Borussia Dortmund, intraitable en Champions League, connaît les pires difficultés et flirte avec la zone de relégation, tandis que son voisin de la Ruhr Schalke 04 se traîne en milieu de tableau avec déjà cinq défaites au compteur. Ancienne gloire du football allemand dans les années 70, le Borussia Mönchengladbach pointe son nez à a troisième place, mais c'est Wolfsburg, auteur d'un remarquable début de saison (7 victoires, 2 nuls, 2 défaites), qui a réussi à prendre la roue du leader. Un billet en première classe pour la Champions League semble envisageable, ce qui constituerait un pas en avant considérable pour le club. 


Amusez-vous lors d'un prochain dîner mondain à demander aux convives s'ils connaissent le nom d'un joueur de Wolfsburg, et vous verrez que la réponse n'aura rien d'évident pour vos voisins de table (comment vous ne parlez pas fouteballe chez monsieur le notaire ? Vous causez de quoi alors au juste ? De la lente déchéance sociale et pécuniaire des professions libérales ?). Rien que de très normal d'ailleurs, et ce même si Jean-Michel Larqué, sommité incontestable en matière d'expertise bundesliguesque, fait partie des invités, puisque l'effectif du club ne compte aucune star digne du nom dans ses rangs. 

Les individualités les plus connues du grand public se nomment Ivica Olic, vieille connaissance du Bayern et de la sélection croate dont le patronyme évoque sans doute quelques souvenirs aux supporters lyonnais, Luiz Gustavo, qui faisait partie de la joyeuse bande à Scolari lors du dernier Mondial, et Kevin De Bruyne, membre de la sélection belge passé fugitivement à Chelsea et particulièrement en verve cette saison. Les plus acharnés auront peut-être retenu le nom de Benaglio, portier de la Suisse martyrisé par les attaquants français au Brésil. 


L'entraîneur Dieter Hecking peut s'appuyer sur un groupe homogène et de qualité, que les dirigeants rendent plus compétitif chaque saison. Certains éléments comme Olic, Luiz Gustavo, Träsch, Schäfer, Arnold, Benaglio ou le très précieux milieu offensif croate Perisic portent les couleurs de Wolfsburg depuis plusieurs années. En 2012, le club s'est attaché les services du latéral suisse Ricardo Rodriguez, qui fait partie des meilleurs spécialistes européens à son poste, et du défenseur central brésilien Naldo, vieux routier du championnat débauché du Werder, comme Aaron Hunt plus récemment. L'ancien Stéphanois Guilavogui, après une expérience décevante avec l'Atletico, s'est refait une santé avec le VfL, dont il est l'un des titulaires les plus réguliers. 

Ajoutez à cela Robin Knoche, défenseur international chez les U21, l'ancien de Mayence Caligiuri, le Portugais Vieirinha, les attaquants Dost et Bendtner, et vous obtenez une équipe qui a déjà récolté le superbe total de 23 points en 11 journées et ne compte surtout pas s'arrêter en si bon chemin. Pas moins de dix joueurs différents ont marqué au moins une fois, preuve que tout le monde met la main à la pâte et peut faire la décision à un moment ou un autre. 


La montée en puissance du VfL ne plaît pas à tout le monde en Allemagne, loin de là. Financé  parVolkswagen, sponsor surpuissant dont le siège est à Wolfsburg, le club bâtit ses succès à coups de millions à l'heure où un club formateur comme Dortmund voit ses pépites partir une à une (Götze puis Lewandowski, en attendant Reus). Mönchengladbach n'a pu retenir Reus, et Schalke 04 s'attend à perdre Draxler, ciblé par les plus grosses cylindrées européennes. Le Bayer Leverkusen doit multiplier les trouvailles sur le marché (Son, Toprak, Kruse, Bellarabi) et bien vendre (Emre Can à Liverpool) pour rester dans la course. Dans ce contexte, l'apparition du nouveau riche fait grincer des dents, d'autant qu'une qualification en Champions League attirerait sans doute d'excellents joueurs de Bundesliga et d'ailleurs. 

Wolfsburg s'appuie sur des moyens considérables pour recruter et casquer les salaires, et une participation à la prestigieuse et rémunératrice compétition ne ferait qu'augmenter son poids économique. De là à rivaliser à terme avec le Bayern ? Certainement pas : quelles que puissent être sa stratégie et son développement dans les années à venir, le VfL ne pourra jamais s'acheter l'histoire, le prestige et le pouvoir d'attraction du géant bavarois. Mais il pourrait à coup sûr devenir un prétendant sérieux et régulier à la place de dauphin et fait déjà partie des favoris en Ligue Europa. Il faut savoir commencer petit.

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