L'identité du futur champion d'Allemagne ne fait aucun doute : le
Bayern, hégémonique en Bundesliga et programmé pour rafler une nouvelle
coupe aux grandes oreilles, devrait être sacré confortablement au
printemps prochain. Derrière le tout-puissant club bavarois et en ce qui
concerne la lutte pour le podium, le paysage a en revanche quelque peu
changé.
Le Borussia Dortmund, intraitable en Champions League, connaît les pires difficultés et flirte avec la zone de relégation, tandis que son voisin de la Ruhr Schalke 04 se traîne en milieu de tableau avec déjà cinq défaites au compteur. Ancienne gloire du football allemand dans les années 70, le Borussia Mönchengladbach pointe son nez à a troisième place, mais c'est Wolfsburg, auteur d'un remarquable début de saison (7 victoires, 2 nuls, 2 défaites), qui a réussi à prendre la roue du leader. Un billet en première classe pour la Champions League semble envisageable, ce qui constituerait un pas en avant considérable pour le club.
Amusez-vous lors d'un prochain dîner mondain à
demander aux convives s'ils connaissent le nom d'un joueur de Wolfsburg,
et vous verrez que la réponse n'aura rien d'évident pour vos voisins de
table (comment vous ne parlez pas fouteballe chez monsieur le notaire ?
Vous causez de quoi alors au juste ? De la lente déchéance sociale et
pécuniaire des professions libérales ?). Rien que de très normal
d'ailleurs, et ce même si Jean-Michel Larqué, sommité incontestable en
matière d'expertise bundesliguesque, fait partie des invités, puisque
l'effectif du club ne compte aucune star digne du nom dans ses rangs.
Les individualités les plus connues du grand public se nomment Ivica
Olic, vieille connaissance du Bayern et de la sélection croate dont le
patronyme évoque sans doute quelques souvenirs aux supporters lyonnais,
Luiz Gustavo, qui faisait partie de la joyeuse bande à Scolari lors du
dernier Mondial, et Kevin De Bruyne, membre de la sélection belge passé
fugitivement à Chelsea et particulièrement en verve cette saison. Les
plus acharnés auront peut-être retenu le nom de Benaglio, portier de la
Suisse martyrisé par les attaquants français au Brésil.
L'entraîneur
Dieter Hecking peut s'appuyer sur un groupe homogène et de qualité, que
les dirigeants rendent plus compétitif chaque saison. Certains éléments
comme Olic, Luiz Gustavo, Träsch, Schäfer, Arnold, Benaglio ou le très
précieux milieu offensif croate Perisic portent les couleurs de
Wolfsburg depuis plusieurs années. En 2012, le club s'est attaché les
services du latéral suisse Ricardo Rodriguez, qui fait partie des
meilleurs spécialistes européens à son poste, et du défenseur central
brésilien Naldo, vieux routier du championnat débauché du Werder, comme
Aaron Hunt plus récemment. L'ancien Stéphanois Guilavogui, après une
expérience décevante avec l'Atletico, s'est refait une santé avec le
VfL, dont il est l'un des titulaires les plus réguliers.
Ajoutez à cela
Robin Knoche, défenseur international chez les U21, l'ancien de Mayence
Caligiuri, le Portugais Vieirinha, les attaquants Dost et Bendtner, et
vous obtenez une équipe qui a déjà récolté le superbe total de 23 points
en 11 journées et ne compte surtout pas s'arrêter en si bon chemin. Pas
moins de dix joueurs différents ont marqué au moins une fois, preuve
que tout le monde met la main à la pâte et peut faire la décision à un
moment ou un autre.

Wolfsburg s'appuie sur des moyens considérables pour recruter et casquer les salaires, et une participation à la prestigieuse et rémunératrice
compétition ne ferait qu'augmenter son poids économique. De là à
rivaliser à terme avec le Bayern ? Certainement pas : quelles que
puissent être sa stratégie et son développement dans les années à venir,
le VfL ne pourra jamais s'acheter l'histoire, le prestige et le pouvoir
d'attraction du géant bavarois. Mais il pourrait à coup sûr devenir un
prétendant sérieux et régulier à la place de dauphin et fait déjà partie
des favoris en Ligue Europa. Il faut savoir commencer petit.
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