Plus la saison avance, plus il semble
évident que Manchester United ne se mêlera pas à la lutte pour le
titre, ce qui constitue déjà une information en soi si l'on
considère le pognon claqué par le club cet été. Un quintet très
costaud s'est dégagé (City, Arsenal, Liverpool, Tottenham et
Chelsea), parmi lequel se trouvent sans doute le futur champion et
les quatre qualifiés pour la Champions League. United n'a récolté
que 15 points en 10 journées et compte déjà sept longueurs de retard
sur le quatrième, un écart important à combler pour une équipe
qui tarde à se mettre en route et dont on peut légitimement se
demander si elle trouvera la bonne carburation cette saison. Les Red
Devils peuvent peut-être déjà revoir leurs ambitions à la baisse,
mais plus grave encore, l'image du club se détériore à vitesse
grand V. Aujourd'hui, Manchester United est un club sans identité,
un nom qui ne signifie plus rien, qui ne convoque plus les fantasmes
et ne résonne plus comme avant dans l'imaginaire collectif. Les fans
des Reds se réjouissent peut-être de la situation, mais que l'on
aime United ou non, voir une tel monument menacé
d'autodestruction ne peut laisser totalement indifférent.
Manchester United est un club au passé glorieux, qui avait le sens de l'histoire et de la tradition, et qui est en train de dilapider cet héritage de la plus triste des manières, celui des Busby Babes, des Fergie Boys, de Charlton, Best, Cantona, Van Nistelrooy et même Ronaldo, qui remporta la Champions League en 2008. Le dernier dinosaure s'appelle Wayne Rooney, un joueur de 31 ans qui en fait dix de plus et traîne son spleen sur tous les terrains du royaume depuis de longs mois. L'arrivée de José Mourinho a coïncidé avec le départ de l'institution Ryan Giggs, dont Van Gaal avait eu le bon goût de faire son adjoint, et il ne reste rien de ce qui faisait l'identité de ManU. En mâchant son éternel chewing-gum dans la tribune qui porte son nom, Alex Ferguson ne peut que constater les dégâts, lui qui a porté le club à bout de bras pendant 27 ans et gagné pas moins de 38 trophées. United n'a pas simplement mal géré l'après-Sir Alex, qui s'annonçait de toute façon compliqué; il a fait fausse route, cumulé les mauvaises décisions, est tombé dans tous les pièges possibles et a perdu son âme. Son évloution cristallise toutes les dérives du football business, même si les autres cardors de Premier League se portent fort bien, merci pour eux.
Il est facile d'affirmer que United s'est trompé en allant chercher Mourinho, mais beaucoup l'avaient justement pressenti. Le Portugais n'est pas venu pour servir les intérêts du club, mais pour redorer son blason personnel. Le prestige de United ne l'a attiré que parce qu'il voulait sa revanche sur la grande scène de la Premier League. Alors que les Red Devils avaient besoin de retrouver du calme, de la sérénité et un certain sens de la continuité, il n'apporte que polémique et agitation. Comme le faisait remarquer récemment Daniel Taylor sur le site du Guardian, le problème lorsque l'on recrute Mourinho, c'est que Mourinho devient le club. Il occupe tout l'espace, focalise l'attention, concentre sur sa personne la haine et la rancœur. United aurait eu besoin d'un entraîneur à l'ego moins boursouflé, d'une personnalité qui fasse consensus et mène ses troupes vers des eaux plus calmes, au lieu de quoi il s'est mué en une sorte de Real Madrid sans résultats, une machine à vendre des maillots de Zlatan à Singapour. Les dirigeants ont mis 80 millions sur Martial et 100 sur Pogba, alors que le soi-disant leader de la défense se nomme Chris Smalling. Ecarté du groupe depuis le début de saison, Schweinsteiger a semble-t-il repris l'entraînement avec l'équipe première: du grand n'importe quoi.
Le bilan comptable de Mourinho après dix journées est moins bon que celui de Moyes et Van Gaal au même stade de la saison, et ce pour deux raisons essentielles: le Portugais n'est pas the right man in the right place et il n'arrive pas à poser sa patte sur le jeu de son équipe. Le contraste avec Klopp et Conte est saisissant. L'Allemand, qui correspond parfaitement à Liverpool (il existe de réelles similitudes entre le LFC et le Borussia), est parvenu à appliquer ses principes et à faire des Reds une formation excitante et plaisante à voir jouer. Quant à l'Italien, il n'a pas hésité à installer une défense à trois et la trouvaille Victor Moses sur le côté pour redresser la barre et aligner quatre succès en Premier League. On s'attendait à un intense combat tactique au sommet du championnat entre Mourinho, Conte, Klopp et Guardiola, mais il est désormais clair que celui que l'on surnommait le "Special One" ne pourra pas rivaliser. Les dirigeants de United, qui ont choisi de vendre leur club au diable, doivent désormais veiller à ce qu'il ne salisse pas trop l'histoire de MU et ne laisse pas un champ de ruines derrière lui, car le mal que Mourinho peut faire va au-delà des mauvais résultats.
Le bilan comptable de Mourinho après dix journées est moins bon que celui de Moyes et Van Gaal au même stade de la saison, et ce pour deux raisons essentielles: le Portugais n'est pas the right man in the right place et il n'arrive pas à poser sa patte sur le jeu de son équipe. Le contraste avec Klopp et Conte est saisissant. L'Allemand, qui correspond parfaitement à Liverpool (il existe de réelles similitudes entre le LFC et le Borussia), est parvenu à appliquer ses principes et à faire des Reds une formation excitante et plaisante à voir jouer. Quant à l'Italien, il n'a pas hésité à installer une défense à trois et la trouvaille Victor Moses sur le côté pour redresser la barre et aligner quatre succès en Premier League. On s'attendait à un intense combat tactique au sommet du championnat entre Mourinho, Conte, Klopp et Guardiola, mais il est désormais clair que celui que l'on surnommait le "Special One" ne pourra pas rivaliser. Les dirigeants de United, qui ont choisi de vendre leur club au diable, doivent désormais veiller à ce qu'il ne salisse pas trop l'histoire de MU et ne laisse pas un champ de ruines derrière lui, car le mal que Mourinho peut faire va au-delà des mauvais résultats.
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