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dimanche 21 août 2011

Corée du Sud-Italie 2002: le Moreno show

coree.jpgLa Coupe du Monde 2002, disputée au Japon et en Corée du Sud, fut le cimetière des illusions de nombreux favoris (France, Argentine, Portugal) qui sortirent dès le premier tour. A l'heure d'attaquer les huitièmes de finale, cinq équipes rescapées de l'hécatombe (Brésil, Angleterre, Allemagne, Espagne et Italie) semblent devoir se disputer le titre. Comme à son habitude, la Squadra Azzurra s'est qualifiée d'extrême justesse pour le second tour: battue par la Croatie lors du deuxième match, elle n'arrache le point du salut face au Mexique qu'à cinq minutes de la fin par Del Piero, chipant ainsi au bout du suspense la deuxième place de la poule aux coéquipiers de Jarni.


Pinturicchio a bel et bien évité l'affront d'une élimination précoce et sauvé la tête du sélectionneur Trapattoni, mais rien ne dit que la Nazionale a fait le plus dur en s'extirpant de son groupe: portée par tout un peuple et irrésistible depuis le début du tournoi, la Corée du Sud de Guus Hiddink, tombeuse du Portugal, se dresse maintenant sur la route des triples champions du monde. Pour une équipe en quête de certitudes, affronter les marathoniens sud-coréens devant un public déchaîné et dans des conditions météorologiques étouffantes ne constitue pas une perspective très rassurante. Le match sent le traquenard à plein nez pour les Italiens, qui devront user de toute leur expérience pour se sortir du piège.

morenoFidèle à ses principes rigoristes, le Trap aligne cinq défenseurs sur la feuille de match: Zambrotta, Iuliano, Maldini, Coco et Panucci. Il doit se passer pour cette rencontre des services de ses deux habituels indiscutables titulaires en défense centrale: Alessandro Nesta, victime d'une blessure contre la Croatie, et Fabio Cannavaro, suspendu pour deux cartons jaunes reçus en poules. L'Intériste Cristiano Zanetti et le Romain Damiano Tommasi occupent l'entrejeu derrière le redoutable trident Totti-Del Piero-Vieri. Si Del Piero a sauvé la patrie en danger au tour précédent, Vieri, auteur de 22 buts en 25 matches de Serie A avec l'Inter, s'est montré plus qu'à son avantage, trouvant les filets à trois reprises.

Dans son duel tactique face à Trapattoni, Hiddink peut compter sur l'incroyable discipline collective et l'endurance de ses joueurs, ainsi que sur une poignée de pièces maîtresses: Hong Myung-Bo, capitaine-libero aux 135 sélections, Park Ji-Sung, futur joueur du PSV et de Manchester United, Seol Ki-Hyeon, milieu de terrain d'Anderlecht présent en sélection depuis 1995, et l'attaquant Ahn Jung Hwan, très actif et mobile, adroit techniquement, et buteur contre les Etats-Unis. Depuis son arrivée aux affaires, Hiddink a bâti un système de jeu efficace et rationnel et ne doute pas une seule seconde de la capacité de son équipe à poser d'énormes problèmes aux Italiens.

Dès la quatrième minute, l'arbitre équatorien Byron Moreno siffle un penalty indiscutable pour une faute grossière de Panucci sur Seol Ki-Hyeon sur un coup franc frappé de la droite. Ahn Jung Hwan s'élance mais Buffon se détend superbement sur sa droite et repousse la frappe. Un quart d'heure plus tard, l'inévitable Vieri reprend au premier poteau un corner de Totti et marque son quatrième but en quatre matches. Malgré le danger constant que représente Ahn et la détermination de ses coéquipiers, l'Italie croit tenir son billet pour les quarts, quand Panucci, auteur d'un match cauchemardesque, remet le ballon dans les pieds de Seol Ki-Hyeon, qui crucifie Buffon à deux minutes de la fin du temps réglementaire. Dans la foulée, Vieri, impeccablement servi au deuxième poteau par Tommasi, rate la balle de la qualification seul face au but, et les deux équipes doivent disputer la prolongation.

A la 103ème, l'arbitre adresse un deuxième carton jaune très sévère à Totti, coupable selon lui d'une simulation dans la surface adverse, alors qu'il semble bel et bien y avoir contact entre le Romain et le défenseur sud-coréen. Réduits à dix, les Italiens croient malgré tout prendre l'avantage quand Tommasi,
lancé par Vieiri, se retrouve seul face à Lee Woon Jae, mais M. Moreno siffle un hors-jeu inexistant. Trois minutes après, c'est Gattuso qui bute sur le portier asiatique. Alors qu'on semble se diriger vers les tirs aux buts, Ahn Jung Hwan prend le meilleur de la tête sur la défense transalpine et qualifie son équipe sur but en or dans une ambiance indescriptible.

Pour la deuxième fois consécutive après le pion de Trézéguet à Rotterdam en finale de l'Euro 2000, l'Italie se fait sortir sur un but en or. Face à une Corée du Sud surmotivée, les partenaires de Maldini ont manqué de réussite et souffert de l'arbitrage à sens unique de M. Moreno, qui fit couler beaucoup d'encre. Les accusations de favoritisme fleurirent et se virent malheureusement confirmées par l'arbitrage scandaleux lors du quart de finale entre la Corée du Sud et l'Espagne, au cours duquel Morientes se vit notamment refuser un but parfaitement valable. Le parcours du pays organisateur s'arrêta en demi-finale, lorsque Ballack mit fin aux rêves de tout un peuple, au grand soulagement de nombreux footophiles. Quelque part, la farce avait assez duré. Quant aux Italiens, ils prirent une éclatante revanche quatre ans plus tard en Allemagne en s'adjugeant un quatrième sacre mondial, dans les circonstances que l'on sait. La Corée du Sud ne passa même pas le premier tour, terminant troisième de sa poule derrière la Suisse et la France.



18 juin 2002, Daejeon World Cup Stadium, Daejeon, Corée du Sud: Corée du Sud 2 - Italie 1 (b.e.o.)
Buts: Vieri (18), Seol Ki Hyeon (88), Ahn Jung Hwan (117)
Italie: Buffon - Zambrotta (Di Livio 72) - Iuliano - Coco - Maldini - Panucci - Zanetti - Tommasi - Totti - Del Piero (Gattuso 61) - Vieri
Corée du Sud: Lee Woon Jae - Choi Jin Cheul - Hog Myung Bo (Cha Du Ri 83) - Kim Nam Il (Lee Chun Soo 68)- Yoo Sang Chul - Kim Tae Young (Hwang Sun Hong 63) - Lee Young Pyo - Park Ji Sung - Ahn Jung Hwan - Seol Ki Hyeon






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