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mardi 1 mai 2012

Juve-MU 99: avant Barcelone

roy2.jpgTous les footophiles se souviennent évidemment du fameux match du Camp Nou en 1999 et des deux pions signés Solskjaer et Sheringham dans les arrêts de jeu contre le Bayern. On tend à oublier que la qualification de Manchester United pour la finale se fit dans des conditions presque aussi incroyables sur le terrain de la Juventus. A l'aller à Old Trafford, les Mancuniens ont concédé le nul, Giggs répondant...dans les arrêts de jeu à Conte, déjà auteur d'un pion décisif contre l'Olympiakos au tour précédent. L'affaire semble donc mal engagée à l'heure d'aller défier chez elle une équipe italienne d'une impressionnante régularité sur la scène européenne et qui souhaite effacer ses deux échecs consécutifs en finale face à Dortmund puis au Real.


Les Red Devils, eux, n'ont plus disputé la moindre finale de C1 depuis 1968 et la victoire à Wembley contre le Benfica d'Eusebio, une éternité pour un club de ce standing. Multi-titré sut le plan domestique, Ferguson n'a pas connu la même réussite en Champions League et a dû se contenter d'une Coupe des Coupes en 1991. Pour voir Barcelone, il faudra marquer face à une Juve aussi solide qu'expérimentée et bien décidée à conserver son avantage acquis à l'extérieur.

yorke.jpgLa force de la Juventus réside dans son entrejeu, où la paire-Deschamps-Davids, à l'activité incessante, bouche les trous, multiplie les tacles et ratisse les ballons pour les offrir à Zidane. Auréolé de son succès en Coupe du Monde, le meneur de jeu des Bleus, qui boucle sa troisième saison à Turin, a pris une autre dimension et s'est définitivement imposé comme le patron technique de la Juve. Pour le reste, c'est du grand classique: Iuliano et Ferrara en défense centrale, entourés de Pessotto et Birindelli, les inépuisables Di Livio et Conte sur les flancs et l'inévitable Inzaghi devant.

Ferguson, privé de Giggs, blessé, laisse Scholes sur le banc et fait confiance à Blomqvist, qui complète un milieu formé de Beckham, Keane et Butt. Le quatuor aura pour mission de contrarier la récupération turinoise et de permettre au duo Yorke-Cole de s'exprimer au mieux. Les deux hommes, qui s'entendent à merveille et donnent beaucoup de profondeur au jeu mancunien, totalisent dix buts dans la compétition. Leur vitesse et leurs appels peuvent faire très mal à la paire de centraux adverses, costaude dans les duels et le domaine aérien mais qui ne brille pas par sa mobilité.

Le début de rencontre s'avère cauchemardesque pour les visiteurs. Superbement servi au second poteau suite à un corner joué en deux temps, Inzaghi ouvre le score dès la sixième minute, avant de doubler la mise cinq minutes plus tard sur une frappe contrée qui lobe Scmeichel: un but typiquement inzaghesque qui, pense-t-on, ouvre grand les portes de la finale à la Juve. C'est sans compter sur la détermination et la rage de vaincre de captain Keane, qui réduit la marque de la tête sur un corner de Beckham et regonfle le moral des troupes. Revigoré, ManU parvient à égaliser dix minutes avant la mi-temps sur une superbe action Cole-Yorke au coeur de la défense.

Au fond du trou après onze minutes, les Mancuniens rentrent aux vestiaires virtuellement qualifiés, et rien n'arrêtera leur élan. Après la pause, Irwin trouve le poteau de Peruzzi, et c'est finalement Andy Cole, intenable, qui se charge de planter le troisième but et d'enterrer les derniers espoirs turinois. Admirables de talent et de combativité, les hommes de Ferguson s'imposent finalement trois buts à deux sur le terrain d'une des meilleures formations du continent. Autour d'un Roy Keane exemplaire, le mileu de terrain mancunien a peu à peu pris le dessus, et le tandem Yorke-Cole a fait la différence. 

On ne saura jamais ce que la Juventus aurait fait contre le Bayern si elle avait préservé son avantage. Ce qui est certain, en revanche, c'est que Zidane, qui, contrairement à nombre de ses coéquipiers, n'a jamais touché le trophée aux grandes oreilles, a dû se croire maudit ce soir-là. Lorsqu'une équipe aussi rigoureuse tactiquement et défensivement que la Juve de Lippi possède deux buts d'avance au quart d'heure de jeu, on imagine mal qu'elle puisse se faire rejoindre. Même si les Mancuniens bénéficièrent en finale d'une réussite peu commune, ils firent surtout preuve tout au long de la compétition d'une force de caractère à toute épreuve, qui leur a permis de renverser la marque face à la Juve puis au Bayern.

Il semble un brin simpliste de se contenter de dire qu'une bonne étoile veillait sur eux et que rien ne pouvait leur arriver. Cette Champions League, les Ferguson boys sont allés la chercher avec les tripes, en se battant jusqu'au bout face à des adversaires à qui on ne la fait pas d'habitude et qui n'ont pas la réputation de céder facilement. Son enthousiasme, son envie d'aller de l'avant et de produire du jeu et sa solidarité sans failles firent de cette équipe un réjouissant vainqueur.

21 avril 1999, Stadio delle Alpi, Turin: Juventus Turin 2- Manchester United 3
Buts: Inzaghi (6,11), Keane (24), Yorke (34), Cole (83)
Juventus Turin: Peruzzi - Birindelli - Ferrara - Iuliano - Pessotto - Di Livio - Davids - Deschamps - Conte - Zidane - Inzaghi
Manchester United: Schmeichel - Neville - Johnsen - Stam - Irwin - Beckham - Butt - Keane - Blomqvist - Cole - Yorke









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