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dimanche 9 juin 2013

Inter-Arsenal 2003: Henry superstar

Arsenal, régulièrement présent en Champions League depuis l'arrivée sur le banc de Wenger en 1996, n'a pas l'habitude de prendre la porte au premier tour. Pourtant, en ce jour du 25 novembre 2003, la menace d'élimination est bien réelle pour les Gunners, qui n'ont pris qu'un point en trois rencontres face à leurs adversaires du groupe (Lokomotiv Moscou, Inter Milan et Dinamo Kiev) et doivent obligatoirement l'emporter à Giuseppe Meazza pour s'ouvrir la porte des huitièmes.  

Pour ce match capital, le manager français se voit privé de quatre titulaires réguliers, à savoir Vieira, Keown, Wiltord et Lauren: pas franchement rassurant à l'heure d'affronter une équipe de l'Inter qui avait parfaitement maîtrisé le match aller et éteint Highbury en une mi-temps (victoire 3-0 grâce à des buts signés Cruz, Van der Meyde et Martins).


Nantis de six points malgré un surprenante et nette défaite à Moscou, les nerazzurri abordent ce rendez-vous avec sérénité et beaucoup moins de pression sur les épaules, d'autant qu'ils viennent d'en coller six à Pérouse en championnat. Un succès face à leurs visiteurs du soir validerait quasiment leur billet pour le second tour en même temps qu'il mettrait Arsenal hors course. L'enjeu et la qualité des deux formations fait de cet Inter-Arsenal l'affiche la plus suivie de cette cinquième journée de la phase de groupes.

Pour suppléer Keown, Wenger fait confiance au poète Pascal Cygan, associé dans l'axe à Sol Campbell. Kolo Touré joue les latéraux de secours à droite tandis que le Brésilien Edu remplace numériquement Vieira dans l'entrejeu (Parlour, Ljungberg et Pirès complètent le milieu) et que Kanu est aligné en pointe au soutien d'Henry. Le Français et le Nigérian se coltinent la charnière centrale made in Italy Cannavaro-Materazzi, physique et rugueuse à souhait. Les deux Zanetti, Javier et Cristiano (qui, rappelons-le, n'ont strictement aucun lien de parenté) figurent dans le onze, ainsi que le Colombien Cordoba et le Néerlandais Van der Meyde. Deux Français démarrent le match côté intériste: Jérémy Bréchet, que le club a recruté pendant l'été, et Sabri Lamouchi, qui vient d'aligner trois solides saisons sous le maillot parmesan. Dangereux cocktail de puissance et d'explosivité, le duo Vieri-Martins constitue l'un des atouts majeurs de la formation de Zaccheroni.

Ce soir-là, c'est un Henry en mode Ballon d'Or, auteur d'une prestation époustouflante, qui mène son équipe vers un succès historique. A la 25ème, l'attaquant français conclut impeccablement un joli mouvement amorcé par Cole et Pirès sur le flanc gauche, avant que Vieri n'égalise de manière très chanceuse, son tir contré surprenant Lehmann à la 33ème. Alors qu'on pourrait les croire atteints par ce coup du sorte, les Gunners attaquent la deuxième mi-temps tambour battant et reprennent l'avantage trois minutes après la reprise par Ljungberg sur un service de vous savez qui.

En fin de match, l'Inter se rue à l'assaut et se fait assassiner en contre par Henry, qui  se lance dans un rush solitaire de cinquante mètres, fixe Zanetti et trompe Toldo d'une frappe croisée. Sonnés pour le compte, les nerazzurri encaissent deux autres pions en deux minutes par Edu, sur un centre à ras-de-terre de l'inévitable numéro 14, puis Pirès, qui profite d'un beau travail d'Aliadière, tout juste entré en jeu. Arsenal vient de passer un improbable 4-0 à l'Inter en seconde période et de marquer trois fois entre la 85ème et la 89ème. Dos au mur, les Gunners ont sorti le match parfait. Si l'ensemble de l'équipe est à féliciter, Henry, impliqué sur quatre des cinq buts, a éclaboussé le match de sa classe et signé l'une des performances les plus marquantes de sa carrière.

Arsenal terminera premier du groupe après deux nouveaux succès, éliminera le Celta Vigo en huitièmes avant de tomber face à Chelsea en quart de finale. En championnat, les "Invincibles" signent une saison historique, remportant le titre avec onze points d'avance sur les Blues et quinze sur United sans connaître la moindre défaite (26 victoires, 12 nuls, 73 buts marqués pour 26 encaissés). Cette année-là, l'équipe de Wenger, portée par ses Français et très solide défensivement, manque sans aucun doute une chance unique de remporter le plus convoité des trophées continentaux, qui prend le chemin du Portugal au terme d'une finale impronostiquable entre Porto et Monaco.

Alors que l'Inter semblait parti pour se qualifier assez confortablement, il concède le nul face au Dinamo Kiev lors de la dernière journée et voit le Lokomotiv Moscou, qui a pris quatre points lors des deux confrontations directs, lui passer devant. L'équipe ne se console guère de cette désillusion sur le plan domestique, ne remportant que la moitié de ses matches en Serie A et finissant quatrième à 23 longueurs du rival milaniste, sacré champion devant la Roma et la Juventus. Zaccheroni, qui avait succédé à Cuper après six journées seulement, prend à son tour la porte en fin de saison, remplacé par Mancini, qui parvient à faire remonter l'équipe sur le podium au terme de la saison 2004-2005.


25 novembre 2003, Giuseppe Meazza, Milan: Inter Milan 1 - Arsenal 5
Inter Milan: Toldo - Cordoba - Cannavaro (Pasquale 69) - Materazzi - Bréchet - Zanetti - Lamouchi (Almeyda 57) - Van der Meyde (Cruz 69) - Martins - Vieri 
Arsenal: Lehmann - Touré - Campbell - Cygan - Cole - Parlour - Edu - Ljungberg - Pirès - Kanu (Gilberto Silva 73) - Henry (Aliadière 89)





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