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jeudi 27 juin 2013

Ruud van Nistelrooy, la balle au fond

Aussi surprenant que cela puisse paraître quand on connaît la suite pour le moins prolifique du parcours du buteur néerlandais, c'est en tant que milieu de terrain que Ruud van Nistelrooy débute sa carrière professionnelle en seconde division, sous le maillot de Den Bosch. Une fois replacé en pointe, le bonhomme fait preuve d'une efficacité et d'un sens inné du but qui le propulseront parmi les tout meilleurs attaquants des années 2000.

Ses qualités de finisseur lui vaudront de terminer meilleur réalisateur de trois championnats différents, d'occuper à ce jour la troisième place du classement des buteurs de l'histoire de la Champions League derrière Raul et Messi (56 buts en 81 matches) et de se hisser sur le podium des planteurs de pions de la sélection néerlandaise malgré une histoire plutôt compliquée avec le maillot orange.



Au terme d'une saison 1997-98 où il inscrit treize buts en Eredivisie avec Heerenveen, Van Nistelrooy, qui, contrairement à nombre de joyaux offensifs hollandais (Cruyff, Van Basten, Bergkamp, Kluivert, Huntelaar entre autres), n'est jamais passé par la case Ajax, signe au PSV Eindhoven pour une somme record entre deux clubs du pays. A vingt-deux ans, sa carrière connaît un premier tournant décisif, et le jeune espoir ne laisse pas passer sa chance, plantant la bagatelle de 31 buts en championnat dès sa première saison au club. Il remet le couvert la saison suivante, avec 29 buts en seulement 23 apparitions.

En l'espace de deux ans, Van Nistelrooy a changé de dimension, passant de talent prometteur à phénomène de surface, et paraît digne de revêtir les tuniques les plus prestigieuses. Ferguson casse sa tirelire et rafle la mise mais, faute à une rupture des ligaments croisés qui survient au plus mauvais moment, doit patienter une année entière pour voir sa recrue fouler la pelouse d'Old Trafford.

Dès ses premiers matches en Premier League, Van Nistelrooy répond aux attentes placées en lui et démontre qu'il est bien le grand chasseur de buts espéré. Plutôt mobile pour un joueur de son gabarit (1,88m pour 80kg), il sent remarquablement les coups et brille par son opportunisme et son placement, ainsi que la justesse de ses appels de balle. Le Néerlandais excelle dans la surface adverse et marque souvent de près, s'appuyant sur un jeu de tête solide et une protection de balle qui lui permet de trouver des positions de tir dans des espaces encombrés. En véritable avant-centre, il offre un point d'appui et une solution axiale à ses partenaires (Beckham et Giggs se régalent avec lui) et dégaine de redoutables enchaînements contrôle-frappe dès qu'on lui laisse cinquante centimètres de liberté.

Si le grand Ruud ne saurait être classé dans la catégorie des grands techniciens (pour l'élégance vous repasserez), son aisance gestuelle face aux cages, son instinct et sa capacité à conclure dans toutes les positions font des ravages en Angleterre: il passe quatre fois la barre des vingt buts en cinq saisons (95 buts en 150 matches de PL s'il vous plaît quand même) et s'adjuge le titre de roi des buteurs en même temps que celui de champion en 2003.

Ses performances exceptionnelles avec United en Champions League (36 buts en 39 rencontres entre 2001 et 2005, 14 buts en 11 matches en 2002-2003) forcent l'admiration de l'Europe et lui ouvrent les portes du gotha de l'épreuve, aux côtés des Chevchenko, Henry ou Inzaghi, même s'il ne dépasse jamais le stade des demi-finales (élimination par le Bayer Leverkusen de Ballack en 2002).

Après un exercice 2005-2006 compliqué sur le plan relationnel (prise de bec avec Cristiano Ronaldo, confiance déclinante de Ferguson), Van Nistelrooy s'engage l'année de ses trente ans pour trois ans avec le Real Madrid, qui vient de confier son banc à Fabio Capello. Fidèle à ses bonnes habitudes, il trouve immédiatement ses marques dans sa nouvelle équipe et casse la baraque d'entrée: un trophée de pichichi avec 25 buts (il marque lors de sept journées consécutives, égalisant le record d'Hugo Sanchez) et surtout un titre de champion arraché au bout du suspense.

Encore auteur de 16 réalisations l'année suivante, il doit subir une intervention au ménisque fin 2008 qui l'éloigne des terrains pendant de longs mois et suite à laquelle il ne retrouvera jamais son véritable niveau. Alors qu'il évolue sous les couleurs d' Hambourg, Mourinho, momentanément privé de Benzema et Higuain, tente de le faire revenir au Real, mais le club allemand s'oppose à son départ. Après une dernière expérience peu concluante à Malaga, Van Nistelrooy décide de raccrocher les crampons en mai 2012, à trente-six ans.

Etrangement, malgré sa grande régularité en club et ses 35 buts en 70 sélections étalées entre 1998 et 2011, ce buteur né ne s'est jamais véritablement imposé comme l'indiscutable avant-centre de la sélection néerlandaise, malgré un Euro 2004 très réussi (quatre buts). Souvent mis à l'écart par Van Basten, qui préfère souvent confier la pointe de l'attaque à des joueurs comme Kuyt, Van Persie ou Huntelaar, il souffre tellement de son statut précaire avec les Oranje et d'un certain manque de reconnaissance qu'il renonce publiquement à l'équipe nationale en 2007.

Il reviendra par la suite sur cette décision pour participer notamment à l'Euro 2008, au cours duquel il plante face à l'Italie et la Russie, mais son histoire internationale s'écrit en pointillé. En 2006, alors qu'il avait débuté les trois matches de poule et marqué contre la Côte d'Ivoire, Van Basten le cloue inexplicablement sur le banc pour le huitième face au Portugal, perdu au terme d'un immonde pugilat. En tout et pour tout, Van Nistelrooy n'a joué que trois petits matches de Coupe du Monde, ce qui ne l'a heureusement pas empêché de marquer les mémoires ni de gagner sa place parmi les grands.

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