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lundi 15 avril 2013

Top 10: attaquants africains en France

Si quelques défenseurs issus du même continent se sont illustrés en première division, l'Afrique a toujours été une grande pourvoyeuse de talents offensifs pour le championnat de France. Nombre d'attaquants africains ont émerveillé le football hexagonal par leur vitesse, leur sens du dribble, leur puissance physique ou  leur adresse devant les cages. Certains ont connu la réussite dans d'autres championnats par la suite, d'autres ont fait l'intégralité de leur carrière dans des clubs plus ou moins prestigieux de Division 1 (aujourd'hui un Bocandé signerait un gros contrat en Premier League avec son titre de meilleur buteur), mais tous ont marqué les mémoires d'une manière ou d'une autre. Nous avons choisi ici de ne considérer que les joueurs issus de l'Afrique subsaharienne (il faudrait consacrer une sélection de ce genre aux grands attaquants maghrébins qui ont joué en France) et d'éliminer d'emblée les buteurs toujours en activité, parmi lesquels Didier Drogba, Mamadou Niang, Gervinho ou John Utaka, ainsi que ceux qui bénéficient de la double nationalité, comme Roger Boli, franco-ivoirien, ou Frédéric Kanouté, franco-malien. On notera l'absence d'Ibrahima Bakayoko et Mamadou Samassa, que nous gardons sous le coude pour d'autres papiers.






Jules Bocandé (Sénégal, 1958-2012)
jules.jpgDécédé des suites d'un accident vasculaire cérébral à Metz en 2012, Jules Bocandé s'est éteint dans la ville qui l'avait fait connaître. Dès sa première saison en Lorraine en 1984-85, au cours de laquelle le FC Metz étrille le Barça au Camp Nou, cet attaquant puissant et rapide claque dix buts sous le maillot grenat avant de s'adjuger tout simplement le titre de meilleur buteur du championnat l'année suivante avec 23 réalisations. Bocandé effectue ensuite un passage décevant au PSG puis signe en 1987 pour Nice, club pour lequel il signe 25 buts en quatre saisons, avec une pointe à dix pions 1990-91. A trente-trois ans, il traverse à nouveau l'hexagone pour jouer une année sous les couleurs lensoises, trouvant encore le chemin des filets à six reprises, puis retourne terminer sa carrière européenne là où il l'avait débutée, en Belgique. Figure incontournable des résumés de matches du dimanche matin, il n'a malheureusement pas gagné le moindre trophée en neuf saisons en France. Il fut l'un des piliers de la sélection sénégalaise pendant près de quinze ans (73 sélections, 20 buts) et a participé trois fois à la CAN.




Victor Ikpeba (Nigéria, né en 1973)
ikpeba.jpgVictor Ikpeba reste à ce jour le meilleur réalisateur de l'AS Monaco en Coupe d'Europe (14 buts) et le quatrième toutes compétitions confondues: des chiffres qui en disent long sur le rendement du Nigérian si l'on songe à tous les attaquants de classe qui ont porté le maillot rouge et blanc. Malgré une concurrence démentielle (Anderson, Klinsmann, Djorkaeff, Trézéguet, Henry), Ikpeba parvient peu à peu à gagner du temps de jeu et à s'installer parmi les titulaires. Après avoir patienté dans l'ombre des stars pendant trois ans, il plante près de quarante buts en championnat entre 1996 et 1999 et se montre décisif dans la conquête du titre en 1997 (16 buts). Attaquant d'une grande finesse technique et à la gestuelle déliée qui a su gagner en efficacité pour s'imposer au plus haut niveau, il a participé à deux Coupes du Monde et remporté les Jeux Olympiques 1996 avec le Nigéria, marquant un but capital lors de la demi-finale de folie face au Brésil. Membre des Super Eagles une décennie durant, il a marqué 11 buts en 37 sélections entre 1992 et 2002.  




Salif Keita (Mali, né en 1946)
salif.jpgElu meilleur joueur étranger du championnat en 1968 et Ballon d'Or africain en 1970, Keita est le premier footbaleur issu de l'Afrique subsaharienne à casser le baraque en France. Entre 1967 et 1972, il plante la bagatelle de 127 buts en première division avec l'ASSE, avec une pointe ahurissante à 42 unités en 1970-71 (manque de pot, Skoblar en met 44 lors de cette même saison). Triple champion de France et double vainqueur de la Coupe de France, Keita, troisième meilleur buteur de l'histoire du club derrière Hervé Revelli et Rachid Mekloufi, occupe une place à part dans la légende des Verts. Il fut sans aucun doute l'un des joueurs les plus naturellement doués à avoir évolué dans le championnat de France, lui qui fit ses débuts avec la sélection malienne dès l'âge de dix-sept ans et se montra tout au long de sa carrière d'une efficacité phénoménale. Véritable géant du football africain, la vie de Salif Keita, qui fut président de la fédération malienne de 2005 à 2009, est retracée dans un film franco-guinéen sorti sur les écrans en 1994 et logiquement intitulé Le Ballon d'Or. 




Roger Milla (Cameroun, né en 1952)
roger.jpgTout le monde se souvient de ce grand gamin de trente-huit ans s'en allant danser avec le poteau de corner après avoir joué un vilain tour à Higuita et qualifié son pays pour un quart de finale mondial, mais Milla avait alors déjà écrit une bonne part de sa légende. Révélé sous le maillot valenciennois (six buts en 1978-79), le Camerounais signe quatre jolies saisons avec le SC Bastia et une pointe à 13 réalisations en 1982-83. Extraordinaire de longévité, il plante 20 pions avec l'ASSE en 1984-85 puis encore 18 avec Montpellier en 1986-87, à 35 balais. Entre ses trente ans et la fin de sa longue aventure française six ans plus tard en 1988, le vieux lion enquille 75 buts en 220 matches de championnat (109 en 313 rencontres au total). En 102 sélections avec le Cameroun (28 buts), Roger Milla a participé à trois Coupes du Monde et remporté deux fois la CAN (dont il fut le meilleur réalisateur en 1986 et 1988). Il fut élu deux fois Ballon d'Or africain à quatorze ans d'intervalle en 1976 et 1990 et joueur camerounais du siècle par l'International Federation of Football History and Statistics: comme quoi résumer sa carrière au Mondiale 90...




Japhet N'Doram (Tchad, né en 1966)
ndoram.jpgArrivé en Loire-Atlantique à vingt-quatre ans en provenance du Tonnerre de Yaoudé, N'Doram dispute son premier match en Division 1 en septembre 1990. Il reste relativement discret deux saisons durant avant de passer pour la première fois la barre des dix réalisations en 1992-93. Au sommet de son art entre 1994 et 1997, il plante douze buts lors de la saison du titre de tous les records et, malgré les départs de certains de ses compagnons de jeu, poursuit sur sa lancée avec 15 puis 21 pions (deuxième meilleur buteur derrière Guivar'c'h). Remarquable d'aisance devant les cages (son lob tout en toucher face à Lama au Parc des Princes est resté dans les mémoires), il évoluait entre le milieu et l'attaque dans une position de neuf et demi qui lui permettait de faire parler sa subtilité technique et sa qualité de passe. Surnommé "le sorcier de la Beaujoire", N'Doram dégageait une grâce et une élégance rares et maîtrisait parfaitement l'art du dribble et du contre-pied. Auteur de 72 buts en 192 matches de championnat avec le FCNA, il rejoint l'AS Monaco en 1997 mais se voit contraint de mettre un terme à sa carrière à cause d'un grave problème au genou. Il aurait mérité une autre fin.




Shabani Nonda (Burundi, né en 1977)
nonda.jpgAprès s'être fait remarquer dans le championnat suisse, au FC Zurich, Shabani Nonda, illustre inconnu à son arrivée en France à l'été 1998, plante une trentaine de buts lors de ses deux saisons rennaises. Très convoité, l'attaquant burundais choisit alors Monaco, qui vient de remporter le titre et cherche un remplaçant à David Trézéguet, parti à la Juve. Sur le rocher, Nonda garde le rythme (12 puis 14 buts en championnat) puis prend littéralement feu en 2002-2003 et termine en tête du classement des buteurs avec 26 réalisations. Après cinq années passées dans l'hexagone, son bilan comptable force l'admiration: 83 buts au total et toujours au moins 12 réalisations par saison. Malheureusement pour lui, son apogée marque également le début de la fin: miné par les soucis physiques, il ne retrouvera jamais l'intégralité de ses moyens et disparaîtra progressivement de la circulation. Sa puissance et son adresse dans le dernier geste en firent pourtant un avant-centre redoutable et redouté. 




François Omam-Biyik (Cameroun, né en 1966)
omam.jpgOmam-Biyik reste avant tout célèbre pour le but qu'il marqua avec le Cameroun face à l'Argentine lors du match d'ouverture du Mondiale 1990 et qui lança l'épopée des Lions Indomptables en Italie. Il marque ses premiers pions en Division 1 sous les couleurs du Stade Lavallois (11 buts en 1987-88) avant de rejoindre Rennes, où il réussit sa meilleure saison sur le plan statistique avec 14 buts dans la foulée d'une Coupe du Monde euphorique. Après une année à Cannes et un passage éclair à l'OM, cet attaquant au gabarit imposant (1,84m, 80kg), dominateur dans le jeu aérien et adroit balle au pied fait le bonheur de Bollaert de 1992 à 1994, se montrant toujours précieux à la pointe de l'attaque (à nouveau 11 buts en 1992-93). Omam-Biyik fut l'avant-centre indéboulonnable du Cameroun entre 1986 et 1998 (75 sélections, 45 buts) et reste l'un des plus grands talents offensifs que le pays ait produit, en compagnie des Eto'o, Milla et Mboma. Il conduisit l'équipe nationale vers le titre lors la CAN 1988.




Abedi Pelé (Ghana, né en 1962)

abedi.jpgAbedi Pelé évoluait dans une position de milieu offensif axial ou excentré à gauche où il faisait merveille par sa faculté d'élimination, ses changements de rythme, son altruisme et sa clairvoyance. Après deux saisons en deuxième division et un premier passage infructeux à l'OM, c'est avec le LOSC que le Ghanéen se révèle aux yeux du public français en marquant seize buts en championnat entre 1988 et 1990. Marseille décide alors de lui proposer un nouveau contrat, et on connaît la suite: avec ses deux compères Waddle et Papin, Abedi Pelé forme un trio ultra-complémentaire qui mène le club vers les sommets européens. En trois saisons avec l'OM, il remporte trois titres de champion (le troisième sera invalidé suite à l'affaire VA-OM) et une Coupe d'Europe, plante une trentaine de buts au total et régale le Vélodrome par ses coups de patte et ses inspirations. Il a remporté trois fois consécutivement le Ballon d'Or africain entre 1991 et 1993 et demeure le meilleur buteur de l'histoire de la sélection ghanéenne avec 33 buts. Il n'eut malheureusement jamais la chance de disputer un tournoi mondial, ce qui reste sans doute le seul manque dans une carrière partciulièrement bien remplie.





Joël Tiéhi (Côte d'Ivoire, né en 1964)
joel.jpgPlutôt du genre discret et réservé, Tiéhi faisait partie de ces joueurs réguliers et professionnels qui font le boulot efficacement sans courir après la reconnaissance médiatique. Très régulier avec le HAC (trois saisons entre 11 et 14 buts), dont il porte le maillot de 1987 à 1994, il se montre particulièrement efficace lors de sa première année au RC Lens (14 réalisations en 1994-95) avant de rentrer quelque peu dans le rang et d'aller conclure sa carrière en Division 1 à Martigues. Tiéhi, joueur de club par excellence sur qui on pouvait toujours compter pour la mettre au fond, a marqué au moins un but en championnat lors de dix saisons consécutives. Il est sans doute regrettable qu'aucun club plus huppé et ambitieux n'ait cherché à s'attacher ses services. Buteur en chef de la sélection ivoirienne (25 buts en 40 sélections), il remporta la CAN 1992 en terminant deuxième réalisateur de la compétition derrière le Nigérian Rashidi Yekini. 




George Weah (Liberia, né en 1966)
george3.jpgGeorge Weah signe quatre saisons pleines en Principauté (47 buts en championnat et 12 en Coupe d'Europe) avant de rejoindre un PSG ambitieux qui cherche à concurrencer l'OM et parvient à attirer quelques noms prestigieux. Sous le maillot parisien, l'attaquant libérien marque les esprits par ses exploits répétés sur la scène européenne et ses buts contre Naples, le Real, le Bayern et Barcelone. En 1994-95, il plante autant de pions en Champions League qu'en championnat, ce qui lui confère définitivement une image de joueur incroyablement doué mais fantasque et imprévisible. Mis à part une forme de dilettantisme, Weah n'avait tout simplement pas de point faible: monstrueux physiquement, véloce et capable de coups de rein dévastateurs, redoutable de la tête et doté d'une belle frappe de balle, il pouvait aussi bien enclencher ses actions de loin que tirer son épingle du jeu dans la surface et sur coup de pied arrêté. Au total, Mister George a marqué 79 buts en 200 matches de championnat et 28 en 50 rencontres européennes avec Monaco et le PSG. Il est avec Ronaldinho, autre ancien Parisien, le seul joueur étranger à avoir évolué en France et avoir été élu Ballon d'Or.

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