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jeudi 26 décembre 2013

Bis repetita pour le Bayern?

Depuis 1990, une époque où la Champions League s'appelait encore la Coupe d'Europe des Clubs Champions, aucune équipe n'est parvenue à remporter la C1 deux fois consécutivement. Dans l'histoire de la compétition, huit clubs ont réussi l'exploit de conserver le trophée européen suprême: le Real Madrid (de 1956 à 1960), Benfica (1961 et 1962), l'Inter (1964 et 1965), l'Ajax (de 1971 à 1973), le Bayern (de 1974 à 1976), Liverpool (1977 et 1978), Nottingham Forest (1979 et 1980) et le Milan AC (1989 et 1990). L'Ajax en 1996 et la Juventus en 1997 restent les derniers tenants du titre à s'être hissés jusqu'en finale, ce qui prouve si besoin était combien il est difficile de se maintenir au sommet de l'élite continentale. Une autre statistique pour la route? Alors que l'on peut avoir l'impression que l'épreuve se joue entre quelques mastodontes, pas moins de dix-sept clubs différents ont participé à au moins une finale depuis la création de la Champions League en 1992.



Que Ribéry et ses potes soulèvent à nouveau la coupe aux grandes oreilles à Lisbonne le 24 mai prochain constituerait donc un authentique exploit, mais le Bayern reste le principal favori à sa propre succession et il sera compliqué de le priver du doublé. A ceux qui doutaient de la motivation des joueurs de Guardiola et les croyaient repus après une saison 2012-2013 historique, le club bavarois a répondu par les chiffres: 14 victoires et 2 nuls en Bundesliga, 44 points engrangés sur 48 possibles, 42 buts marqués pour 8 encaissés (meilleures attaque et défense d'un championnat qui a qualifié ses quatre représentants pour le tour suivant). Malgré une défaite anecdotique contre City à domicile à mettre au compte d'un excès de facilité, les champions d'Europe ont terminé premier de leur poule en Champions League et retrouveront Arsenal en huitièmes, une équipe qu'ils avaient éliminée au même stade la saison dernière et dont le profil leur convient bien.

Insatiable et euphorique, le Bayern présente plus d'atouts et de garanties que tous les autres favoris déclarés au titre: un collectif impressionnant encore renforcé par les arrivées de Götze et Thiago Alcantara, des leaders au sommet de leur art, une remarquable assise défensive, une confiance à toute épreuve, l'expérience commune de plusieurs campagnes européennes réussies (trois finales sur les quatre dernières années) et la présence sur le banc d'un double vainqueur de l'épreuve. Lorsqu'il est concentré sur son sujet, notamment à l'occasion des rencontres à fort enjeu, le Bayern s'avère quasiment injouable, comme en attestent ses impressionnants succès sur les terrains de City ou Dortmund. Très performante en déplacement et toujours décidée à prendre le jeu à son compte, l'équipe a marqué au moins une fois lors de chacun de ses déplacements depuis le début de la saison.

Les blessures de certains cadres constituent un des rares motifs d'inquiétude pour Guardiola: Robben collectionne les pépins comme à son habitude, Schweinsteiger s'est fait opérer de la cheville en novembre, Javi Martinez n'a disputé qu'une poignée de matches et même Ribéry a récemment dû passer par la case infirmerie. Point de panique dans les rangs cependant: la trêve hivernale qui s'étend jusqu'à la fin janvier va faire le plus grand bien aux organismes, les solutions internes ne manquent pas (Lahm, remplacé par Rafinha au poste de latéral droit, a ainsi assuré un remarquable intérim au milieu) et l'avance conséquente que possède le Bayern en championnat (sept points sur Leverkusen et onze sur Gladbach) devrait permettre à Guardiola de faire souffler ses joueurs majeurs de temps à autre. Il ne s'agit pas là d'un élément anodin: la lutte pour le titre étant très serrée dans les autres grands championnats, les cadors espagnols et anglais pourraient y laisser des plumes.

Aucun autre candidat au sacre européen n'aborde les huitièmes de finale avec autant de certitudes que le Bayern: le Barça (qui en avait pris sept en deux matches contre Müller and co en demie-finale la saison dernière) reste trop friable défensivement, tout comme le Real Madrid, tandis que City se montre fragile loin de ses bases (quatre défaites à l'extérieur en Premier League). Le Chelsea de Mourinho semble se chercher et Arsenal, présent dans le dernier carré seulement deux fois en treize ans, atteint régulièrement ses limites contre les grosses écuries du continent. Il faudra être monstrueux pour sortir le tenant du titre sur deux matches. Comme l'a dit Wenger après le tirage au sort des huitièmes, revenant sur la double confrontation de l'an dernier: "Nous sommes différents et ils sont différents". Effectivement, Arsène: ils sont champions d'Europe.

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