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samedi 18 janvier 2014

Michael Carrick, monsieur équilibre

Depuis le début de la saison, Wayne Rooney porte sur ses solides épaules une équipe de Manchester United en grande difficulté et qui a sans doute déjà laissé échapper son titre, même si seulement x points la séparent de son grand rival City. Auteur de neuf buts et dix passes décisives, impliqué dans tous les bons coups, présent aux quatre coins du terrain, celui qui à plusieurs reprises avait exprimé ses envies de départ porte les espoirs de podium et joue régulièrement les sauveurs, en attendant le retour de son compère d'attaque Van Persie. Au-delà de l'impossibilité de remplacer Ferguson et des blessures récurrentes du buteur néerlandais, un autre élément a compliqué la tâche de David Moyes et rendu son équipe plus dépendante que jamais de Rooney: l'absence de Michael Carrick, joueur sous-estimé pourtant indispensable à la bonne tenue du collectif mancunien.


Davantage que les deux stars de l'attaque, Carrick est le véritable métronome de United, le patron de l'entrejeu qui garantit l'équilibre de l'ensemble. Capable de trouver ses attaquants par la qualité de son jeu long, très souvent placé en position de premier ou deuxième relanceur, il s'acquitte impeccablement de son rôle de rampe de lancement. Grâce à sa qualité de placement et son intelligence tactique, il comble beaucoup de brèches sur la largeur du terrain et protège efficacement sa charnière centrale. Sans courir quinze kilomètres par match, Carrick, sans équivalent dans l'effectif à la disposition de Moyes, abat un boulot considérable et influe aussi bien sur la mécanique offensive que sur l'assise défensive.

En son absence, personne n'a pu combler le vide laissé par Carrick: ni Cleverley, qui manque encore de maturité, ni Jones, au profil bien trop défensif, ni Fellaini, en quête de repères et de confiance et dont l'impact s'avère insuffisant jusqu'à présent. Elu joueur du club de l'année par ses coéquipiers en mai 2013 malgré sa sobriété à toute épreuve et la saison ébouriffante de Van Persie, l'ancien Hammer possède un profil complet et polyvalent qui le rend difficilement remplaçable et en fait une pièce essentielle du puzzle. United sans Carrick, c'est (toutes proportions gardées) la Juve sans Pirlo, Paris sans Thiago Motta, le Barça sans Xavi ou le Bayern sans Schweinsteiger: une équipe privée de sa machine à nettoyer les ballons.

Pas étonnant donc que Rooney multiplie les caviars ces derniers temps: puisque Kagawa n'a pas trouvé grâce aux yeux de Moyes et que Carrick (qui tourne à 90% de passes réussies) n'est pas là pour mettre de l'huile dans les rouages, le lad doit se démultiplier et souvent décrocher pour tenter de percer le bloc adverse. Il ne faut pas compter sur les affligeants Nani et Young pour créer le danger sur les flancs et vu le temps de jeu d'Hernandez, il faudrait presque que Rooney se trouve à la réception de ses propres centres. Le retour du milieu international va à la fois permettre à Rooney d'évoluer plus haut, fluidifier le collectif, soulager une défense bien trop exposée et insuffler du calme et de la sérénité dans les rangs.Sa présence n'a pas empêché United d'enchaîner trois défaites humiliantes, mais quel que soit le recrutement opéré pendant ce mercato, les Red Devils auront besoin d'un Carrick à son meilleur pour éviter le désastre.

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