Depuis le début de la saison, Wayne Rooney porte sur ses solides épaules une équipe de Manchester United en grande difficulté et qui a sans doute déjà laissé échapper son titre, même si seulement x points la séparent de son grand rival City. Auteur de neuf buts et dix passes décisives, impliqué dans tous les bons coups, présent aux quatre coins du terrain, celui qui à plusieurs reprises avait exprimé ses envies de départ porte les espoirs
de podium et joue régulièrement les sauveurs, en attendant le
retour de son compère d'attaque Van Persie. Au-delà de
l'impossibilité de remplacer Ferguson et des blessures récurrentes
du buteur néerlandais, un autre élément a compliqué la tâche de
David Moyes et rendu son équipe plus dépendante que jamais de
Rooney: l'absence de Michael Carrick, joueur sous-estimé pourtant
indispensable à la bonne tenue du collectif mancunien.
Davantage que les deux
stars de l'attaque, Carrick est le véritable métronome de United,
le patron de l'entrejeu qui garantit l'équilibre de l'ensemble.
Capable de trouver ses attaquants par la qualité de son jeu long,
très souvent placé en position de premier ou deuxième relanceur,
il s'acquitte impeccablement de son rôle de rampe de lancement.
Grâce à sa qualité de placement et son intelligence tactique, il
comble beaucoup de brèches sur la largeur du terrain et protège
efficacement sa charnière centrale. Sans courir quinze kilomètres
par match, Carrick, sans équivalent dans l'effectif à la
disposition de Moyes, abat un boulot considérable et influe aussi
bien sur la mécanique offensive que sur l'assise défensive.

Pas étonnant donc que
Rooney multiplie les caviars ces derniers temps: puisque Kagawa n'a
pas trouvé grâce aux yeux de Moyes et que Carrick (qui tourne à
90% de passes réussies) n'est pas là pour mettre de l'huile dans
les rouages, le lad doit se démultiplier et souvent décrocher pour
tenter de percer le bloc adverse. Il ne faut pas compter sur les
affligeants Nani et Young pour créer le danger sur les flancs et vu
le temps de jeu d'Hernandez, il faudrait presque que Rooney se trouve à la
réception de ses propres centres. Le retour du milieu
international va à la fois permettre à Rooney d'évoluer plus haut,
fluidifier le collectif, soulager une défense bien trop exposée et
insuffler du calme et de la sérénité dans les rangs.Sa présence n'a pas empêché United d'enchaîner trois défaites humiliantes, mais quel que soit le recrutement opéré pendant ce mercato, les Red Devils auront besoin d'un Carrick à son meilleur pour éviter le désastre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire