post-labels {display: none}

mardi 21 janvier 2014

Paris-City, même combat

Manchester City et Paris Saint-Germain: deux clubs sortis du néant et de l'anonymat par la puissance des pétrodollars, parvenus au sommet de leurs championnats respectifs à grands coups de millions et désormais obnubilés par les conquêtes continentales. Deux nouveaux super-riches qui vampirisent le marché des transferts, nourrissent des ambitions sans limites et dont les dirigeants n'ont surtout pas le temps d'attendre. Deux puissances émergentes aux visées hégémoniques qui ont déjà commencé à redessiner le paysage du football européen.



Au-delà des moyens illimités dont ils jouissent, les jumeaux suivent des destins parallèles et ont ces dernières années traversé des phases très comparables, à tel point qu'on pourrait se demander si le PSG et City ne s'étudient pas à distance. D'un point de vue stratégique, en dehors des sommes colossales dépensées pour attirer les plus grands noms de la planète fouteballe, les orientations prises des deux côtés de la Manche se ressemblent beaucoup.

Pour s'approcher des sommets, les deux clubs ont d'abord claqué à tout-va, souvent sans le moindre discernement, surtout en ce qui concerne City (l'exemple Robinho, qui pensait signer à Chelsea, reste le plus marquant, mais Pastore à coûté quarante millions et passe le plus clair de son temps sur le banc). Dans un premier temps, il a fallu construire un effectif compétitif et attirer des cadors, mission dont les patrons des deux grosses machines n'ont pas tardé à s'acquitter: en termes de qualité, la colonne vertébrale Kompany-Touré-Aguero n'a pas beaucoup d'équivalents en Europe, si ce n'est précisément celle formée par Thiago Silva, Motta et Ibrahimovic. City a déboursé pas moins de 85 millions d'euros pour son trio majeur, tandis que le PSG a claqué 70 millions pour s'attacher les services de Thiago Silva et Ibrahimovic.

C'est essentiellement grâce au recrutement de ces stars mondiales que City et Paris ont pu s'adjuger un titre national après lequel ils couraient depuis des lustres. Seule ombre au tableau: la qualité du jeu produit par les nouveaux champions. Sous les ordres de Mancini, City gagne souvent sans séduire, tandis que le PSG d'Ancelotti s'appuie avant tout sur son imperméabilité défensive et son habileté en contre-attaque.

Les têtes pensantes comprennent alors qu'il faut passer à la phase suivante et lancent l'opération séduction: exit les deux techniciens italiens aux schémas rigides (même si le PSG aurait sans doute souhaité conserver Ancelotti), remplacés par deux esthètes du banc de touche, Manuel Pellegrini et Laurent Blanc, chargés de conquérir les foules et de convaincre les experts. Résultat après quelques mois et quelques signatures importantes (Cavani, Negredo et Fernandinho notamment): Manchester City et le PSG maîtrisent la possession et le tempo des matches, régalent leur monde et empilent les pions à domicile (42 pour City à l'Etihad Stadium contre 33 pour le PSG au Parc).

Logiquement, les deux mastodontes rêvent désormais de mettre la main sur la coupe aux grandes oreilles, objectif ultime d'un développement accéléré. Sur ce plan, ils ne partent pas exactement à égalité: confronté à une concurrence bien supérieure, City aura fort à faire pour reconquérir le titre de champion, tandis que le PSG n'a qu'un seul adversaire à sa mesure. Reste à savoir à qui cette différence majeure profitera: à l'équipe qui joue régulièrement des adversaires de haut niveau quitte à y laisser de la gomme ou à celle qui se promène sur la scène domestique mais doit élever son niveau de jeu en Champions League? Pour la première fois, City et le PSG font partie des seize qualifiés pour les huitièmes et pourraient très bien s'affronter plus loin dans la compétition (on souhaite bien du courage à la friable défense barcelonaise face à Aguero, Negredo, Dzeko et cie). Si jamais le tirage des quarts ou des demi-finales accouchait d'un PSG-City, on saura alors lequel des deux clubs a le mieux profité de son indécent compte en banque pour s'installer parmi les grands.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire