A l'image d'un OL qui se refait la cerise depuis quelques semaines, Bafetimbi Gomis a su faire face aux pires difficultés pour retrouver son niveau et toute son efficacité. Placardisé par Aulas (dont l'attitude dans ce dossier fur purement honteuse) qui souhaitait s'en débarrasser, dénigré sur les réseaux sociaux, condamné à s'entraîner à l'écart du groupe, Gomis a planté sept pions en Ligue 1 depuis la 11ème journée (huit au total) et se montre plus que jamais indispensable. A ses côtés, Lacazette a trouvé ses marques dans un rôle de pur buteur, tandis que Grenier et Gourcuff se régalent de pouvoir s'appuyer sur un tel point de fixation. Sans faire d'esclandre ni de déclarations fracassantes (pas le genre de la maison), Bafé a mis tout son monde d'accord et signé un énième retour au premier plan.
Les critiques que subit l'attaquant lyonnais depuis son arrivée sur les bords du Rhône sont pour la plupart injustifiées, pour ne pas dire incompréhensibles (il faut voir le torrent de commentaires négatifs qui se déverse sur lui sur le net). Peu aimé des abonnés de Gerland, qui lui gardent sans doute une rancune débile de son passage à l'ASSE, il semble qu'il soit condamné à voir son statut perpétuellement remis en cause et à prouver plus que les autres. On lui reproche en vrac sa soi-disant maladresse devant les cages, ses carences techniques, sa propension à se retrouver hors-jeu, son manque de participation dans le jeu. A en croire ses détracteurs, Gomis ne serait qu'un tâcheron, un international surcoté, voire un véritable boulet à traîner pour son club. Comme disait Beethoven en écoutant les premières répétitions de la neuvième, il vaut mieux entendre ça que d'être sourd.
Puisque rien ne parle davantage que les chiffres lorsqu'il s'agit d'évaluer un attaquant, rappelons quelques statistiques associées à la carrière du bonhomme: à ce jour, il reste le meilleur buteur en activité en Ligue 1 avec 96 buts en 293 matches (206 en tant que titulaire). Depuis sa signature à Lyon, il a planté 58 pions en 160 rencontres de championnat, atteignant systématiquement la barre des dix réalisations quatre saisons consécutives (et bientôt cinq probablement).

Au-delà de son bilan comptable, Gomis s'est toujours montré irréprochable dans son attitude, au point de susciter l'admiration de ses coéquipiers et du staff. Sur le terrain, il ne rechigne jamais à aller au charbon et à se confronter physiquement aux défenseurs adverses, se bagarre dans le jeu aérien, se sacrifie pour installer le jeu de l'équipe dans le camp d'en face. Tout sauf une starlette, on ne le verra jamais se plaindre que les ballons n'arrivent pas ou faire les gros yeux à un partenaire pour une passe mal ajustée: au contraire, il multipliera les appels jusqu'à ce qu'on le trouve. Malgré les coups bas qu'il a subis et l'ingratitude dont on a pu faire preuve à son égard, il ne s'est pas fait prier au moment de reprendre du service et de contribuer au redressement lyonnais. Pendant sa mise en quarantaine, il a su s'entretenir pour répondre présent dès qu'on a fait appel à lui. Ceux qui passent leur temps à lu taper dessus devraient lui savoir gré de sa loyauté et de son professionnalisme. S'il y a bien un joueur dans ce championnat qui ne bénéficie pas de l'estime et de la reconnaissance qu'il mérite, c'est bien Bafetimbi Gomis.
Un article mettant en avant un joueur de l'OL sur ce site, c'est une première!
RépondreSupprimerC'est vrai qu'on ne l'a jamais entendu parler négativement du club malgré sa mise à l'écart du groupe. Il y a deux poids deux mesures, mais Gomis n'a pas eu le même sort que Lewandowski de la part de ses dirigeants; bien qu'il quitte le club à la fin de la saison pour le Bayern, ils avaient choisi de l'augmenter (me semble-t-il). C'est sûr qu'entre Dortmund et l'OL il y a une classe d'écart