Les nostalgiques de "L'équipe du dimanche" époque Pierre Sled (mais si, souvenez-vous que diable, les polos les plus moches du monde, le générique à l'ancienne, le fameux événement qu'on attendait impatiemment pour au final se farcir du golf) se souviennent forcément de Matthew Le Tissier, joueur éminemment singulier et à part s'il en est, à l'image son patronyme. Les autres, qui seront à coup sûr nombreux, le découvriront peut-être grâce à l'humble et présent papier.
Physiquement quelconque, il ressemblait plus à "Mr Smith taking the tube to go to work" qu'à une star du ballon rond, mais sur un terrain, monsieur tout-le-monde se montrait capable d'incroyables coups d'éclat, comme ce but venu d'ailleurs marqué en octobre 1993 face à Newcastle: contrôle en aile de pigeon en pour remettre le ballon devant lui, grand pont aérien sur le premier défenseur, sombrero sur le deuxième, plat du pied tranquille de volée pour la mettre au fond. Ce pion mémorable reste l'un des plus beaux jamais inscrits en Premier League et donne un sacré aperçu du talent du bonhomme, qui faisait passer pas mal d'attaquants du championnat pour de vulgaires bûcherons.
Courtisé notamment par Chelsea et Tottenham, Le Tissier a passé toute sa carrière sous le maillot des Saints de Southampton, avec qui il a inscrit plus de 500 buts entre 1986 et 2002, dont une centaine en Premier League. Entre 1993 et 1995, il plante 25 puis 20 pions et se place parmi les meilleurs réalisateurs du royaume, en compagnie des Shearer, Cole, Sutton ou Wright (nous parlons ici d'une époque où l'Angleterre n'attirait pas encore les meilleurs artificiers de la planète et où cela jouait méchamment des coudes dans la surface). Avec son club, Le Tissier n'a jamais rien gagné et n'a même jamais disputé le moindre match européen (une véritable rareté pour un joueur de ce calibre) mais a à jamais acquis un statut légendaire auprès des fans des Saints, qui le surnomment en toute simplicité "Le God" et vouent un véritable culte à ce local hero qui n'a jamais cédé aux sirènes de clubs plus huppés et offert tout son talent à une équipe moyenne, quitte à faire une croix sur le palmarès.
Malgré un gabarit plutôt impressionnant (1,85m pour 85kg), Le Tissier ne brillait pas particulièrement dans le domaine aérien mais s'appuyait sur extraordinaire subtilité technique et une qualité de frappe naturelle hors du commun. Il donnait l'impression de pouvoir à tout moment allumer une mèche des 35 mètres sans prise d'élan et de trouver la lucarne en toute décontraction. C'est avant tout grâce à ses buts marqués en dehors de la surface que Le Tissier est resté dans les mémoires, même s'il s'avérait également adroit près des cages (quelques belles reprises de volée à son actif notamment) et expert dans l'art d'éliminer ses adversaires dans de petits espaces.
Capable de contrôler la chique de toutes les façons possibles, sa créativité balle au pied le rendait imprévisible, lui qui adorait par exemple rendre fous les défenseurs en jonglant en pleine course et en changeant de pied à chaque touche de balle. Il appartient à la catégorie des barons qui font tout dans la facilité, sans jamais forcer ni vouloir en faire trop.
Sélectionné à huit reprises en équipe d'Angleterre, Le Tissier n'a pas connu la joie de marquer avec le maillot aux trois lions, sous lequel il ne s'est jamais imposé. Il a connu son apogée à un moment où l'équipe nationale touchait le fond (l'Angleterre fut la grande absente de la World Cup de 1994) et a subi la concurrence des Ian Wright, Alan Shearer, Les Ferdinand ou Robbie Fowler. Peut-être son profil atypique l'a-t-il finalement desservi au profit de joueurs plus rapides et plus attirés par le but (Le Tissier pouvait aussi bien évoluer sur le front de l'attaque que dans une position de milieu très offensif), plus "modernes" pourrait-on dire, et c'est précisément ce qui le rend si attachant. Le Tissier reste l'un des symboles d'un autre football, moins exigeant tactiquement et physiquement, et l'une des grandes figures des premières années de la Premier League, avant la cosmopolisation et l'importation massive de talents étrangers.
Physiquement quelconque, il ressemblait plus à "Mr Smith taking the tube to go to work" qu'à une star du ballon rond, mais sur un terrain, monsieur tout-le-monde se montrait capable d'incroyables coups d'éclat, comme ce but venu d'ailleurs marqué en octobre 1993 face à Newcastle: contrôle en aile de pigeon en pour remettre le ballon devant lui, grand pont aérien sur le premier défenseur, sombrero sur le deuxième, plat du pied tranquille de volée pour la mettre au fond. Ce pion mémorable reste l'un des plus beaux jamais inscrits en Premier League et donne un sacré aperçu du talent du bonhomme, qui faisait passer pas mal d'attaquants du championnat pour de vulgaires bûcherons.
Courtisé notamment par Chelsea et Tottenham, Le Tissier a passé toute sa carrière sous le maillot des Saints de Southampton, avec qui il a inscrit plus de 500 buts entre 1986 et 2002, dont une centaine en Premier League. Entre 1993 et 1995, il plante 25 puis 20 pions et se place parmi les meilleurs réalisateurs du royaume, en compagnie des Shearer, Cole, Sutton ou Wright (nous parlons ici d'une époque où l'Angleterre n'attirait pas encore les meilleurs artificiers de la planète et où cela jouait méchamment des coudes dans la surface). Avec son club, Le Tissier n'a jamais rien gagné et n'a même jamais disputé le moindre match européen (une véritable rareté pour un joueur de ce calibre) mais a à jamais acquis un statut légendaire auprès des fans des Saints, qui le surnomment en toute simplicité "Le God" et vouent un véritable culte à ce local hero qui n'a jamais cédé aux sirènes de clubs plus huppés et offert tout son talent à une équipe moyenne, quitte à faire une croix sur le palmarès.
Malgré un gabarit plutôt impressionnant (1,85m pour 85kg), Le Tissier ne brillait pas particulièrement dans le domaine aérien mais s'appuyait sur extraordinaire subtilité technique et une qualité de frappe naturelle hors du commun. Il donnait l'impression de pouvoir à tout moment allumer une mèche des 35 mètres sans prise d'élan et de trouver la lucarne en toute décontraction. C'est avant tout grâce à ses buts marqués en dehors de la surface que Le Tissier est resté dans les mémoires, même s'il s'avérait également adroit près des cages (quelques belles reprises de volée à son actif notamment) et expert dans l'art d'éliminer ses adversaires dans de petits espaces.
Capable de contrôler la chique de toutes les façons possibles, sa créativité balle au pied le rendait imprévisible, lui qui adorait par exemple rendre fous les défenseurs en jonglant en pleine course et en changeant de pied à chaque touche de balle. Il appartient à la catégorie des barons qui font tout dans la facilité, sans jamais forcer ni vouloir en faire trop.
Sélectionné à huit reprises en équipe d'Angleterre, Le Tissier n'a pas connu la joie de marquer avec le maillot aux trois lions, sous lequel il ne s'est jamais imposé. Il a connu son apogée à un moment où l'équipe nationale touchait le fond (l'Angleterre fut la grande absente de la World Cup de 1994) et a subi la concurrence des Ian Wright, Alan Shearer, Les Ferdinand ou Robbie Fowler. Peut-être son profil atypique l'a-t-il finalement desservi au profit de joueurs plus rapides et plus attirés par le but (Le Tissier pouvait aussi bien évoluer sur le front de l'attaque que dans une position de milieu très offensif), plus "modernes" pourrait-on dire, et c'est précisément ce qui le rend si attachant. Le Tissier reste l'un des symboles d'un autre football, moins exigeant tactiquement et physiquement, et l'une des grandes figures des premières années de la Premier League, avant la cosmopolisation et l'importation massive de talents étrangers.
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