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samedi 21 janvier 2023

On n'arrête plus l'OM


Après sa victoire en Coupe hier soir face à Rennes grâce à un joli but de Guendouzi, l'Olympique de Marseille reste sur huit succès consécutifs toutes compétitions confondues et demeure invaincu depuis sa défaite douloureuse face à Tottenham en Champions League, qui prive le club de toute compétition européenne: victoires contre Rennes et Hyères en Coupe, contre Lyon (1-0), à Monaco (2-3), contre Toulouse (6-1), à Montpellier (2-1), à Troyes (2-0) et contre Lorient (3-1). Après un mois d'octobre difficile marqué par les revers à domicile contre Ajaccio (1-2) et Lens (0-1) et à l'extérieur à Paris (0-1) et à Francfort face à l'Eintracht (1-2, un résultat qui leur coûte une place en Ligue Europa), les Marseillais ont spectaculairement redressé la barre et occupent désormais seuls la troisième place du classement avec 42 points (13 victoires, 3 nuls, 3 défaites pour une moyenne remarquable de 2,2 points par match), un total qui leur vaudrait en temps normal le fauteuil de leader si le PSG et Lens ne carburaient pas à un tel régime en tête de classement. L'optimisme est de rigueur et les ambitions sont élevées du côté de la Canebière, et si on ne parle pas encore ouvertement du titre, tous les espoirs sont permis si l'équipe continue sur ce rythme. Il n'est pas impossible que l'OM nous refasse le coup de la saison dernière et termine le championnat à la seconde place, et en tout cas on voit mal les Rennais et les Monégasques, quatrièmes ex aequo à cinq points des Olympiens, revenir sur eux.

Beaucoup de doutes et de questions avaient accompagné l'arrivée d'Igor Tudor, un entraîneur jeune et relativement inexpérimenté ayant la lourde charge de succéder à Sampaoli, qui était parvenu à ramener le club en Champions League. Mais Longoria avait l'ancien joueur de la Juventus, qui a côtoyé Zidane et Deschamps à Turin, dans le viseur car il avait remarqué que sa modeste équipe de l'Hellas Vérone proposait l'un des jeux les plus séduisants de la botte. Le président de l'OM voulait un entraîneur capable de débarquer avec un véritable projet de jeu, et le Croate semblait l'homme de la situation, même si d'autres noms ont circulé avant sa nomination. Accueilli par les sifflets du Vélodrome lors de la première journée de championnat (du jamais vu en Ligue 1), l'ancien défenseur central a depuis fait fermer bon nombre de bouches et fait taire les critiques. Ses principes simples et exigeants fonctionnent parfaitement: intensité constante, pressing haut, récupération rapide et projection vers l'avant, utilisation maximale des couloirs et de la profondeur. Le football proposé par Tudor ravit le Vélodrome mais nécessite une forme physique optimale, ce qui explique que ses joueurs aient beaucoup travaillé avant le coup d'envoi de la saison pour parfaire leur condition, ainsi que pendant le stage en Espagne lors de la Coupe du Monde. Du point de vue du volume de courses et de l'activité collective, l'OM est une des équipes les plus impressionnantes de l'hexagone, et même les plus réticents à la méthode Tudor, comme Guendouzi ou Payet, ont fini par être convaincus.


Contrairement à son rival parisien qui traîne les boulets Fabian Ruiz et Carlos Soler, Marseille a parfaitement réussi son mercato estival en identifiant clairement les besoins. Très importants dans le système de Tudor, les deux pistons Clauss et Nuno Tavares apportent énormément au collectif olympien. Le premier reste sur sa lancée lensoise et continue sa progression, lui qui évoluait encore en deuxième division allemande il y a trois ans, et semble avoir digéré sa non-sélection à la Coupe du Monde. Le second, prêté par Arsenal, multiplie les déboulés et les centres sur son côté gauche et a déjà marqué à cinq reprises, notamment grâce à sa remarquable frappe de balle. Parfois un peu brouillon, il compense par une grosse activité et une belle capacité à répéter les efforts. En attaque, Alexis Sanchez devrait tranquillement planter sa douzaine de pions en Ligue 1 et apporte son leadership et son expérience. Souvent isolé sur le front offensif, il fait un bien fou à l'équipe en multipliant les appels et en proposant toujours une solution dans la profondeur en partant à la limite du hors-jeu. Mais la plus belle recrue olympienne à n'en pas douter se nomme Chancel Mbemba, en fin de contrat avec le FC Porto à l'été 2022. L'international congolais s'est imposé comme le patron des lignes arrières et multiplie les prestations convaincantes, au point de figurer parmi les tout meilleurs défenseurs du championnat, voire d'Europe. Au milieu, Tudor peut toujours compter sur la performante doublette Rongier-Veretout, sur le très polyvalent Guendouzi, à qui il demande de jouer un cran plus haut qu'à son habitude, ainsi que sur Ünder, très convaincant dans un rôle inhabituel de piston droit pendant la blessure de Clauss.

Avec le très fiable gardien de but Pau Lopez, bien plus sûr qu'un Donnarumma par exemple, les défenseurs Balerdi, Gigot, Mbemba, Bailly et Kolasinac, les pistons Clauss et Nuno Tavares, les milieux Veretout, Rongier et Guendouzi et les attaquants Sanchez, Malinovskyi et Payet, l'OM semble parfaitement armé dans toutes les lignes et peut viser très haut. Il faudrait peut-être simplement trouver un remplaçant au décevant Bamba Dieng qui a les pires difficultés à suppléer Sanchez sur le front de l'attaque, une mission qui devait revenir à Luis Suarez, parti à Almeria. L'avantage d'être éliminé de toute compétition européenne est que Marseille va bénéficier d'un calendrier allégé, ne jouera pas tous les trois jours et pourra se concentrer entièrement sur le championnat et la Coupe. Quand on connaît l'exigence physique imposée par Tudor à ses joueurs, ne jouer qu'une fois par semaine et pouvoir bénéficier de longues plages de récupération ne constitue pas un détail. L'OM pourrait poursuivre sa série d’invincibilité au cours des cinq prochaines journées (réceptions de Monaco et Nice, déplacements à Nantes, Clermont et Toulouse, un calendrier tout à fait dans les cordes des Marseillais) et se présenter face au PSG le 26 février fort d'une série de treize matches sans défaite. Au vu de la forme actuelle des deux équipes et des certitudes désormais affichées par les Olympiens, il n'est pas certain que les Parisiens abordent ce qu'il est convenu d'appeler le clasico dans le costume du favori.

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