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jeudi 17 novembre 2011

Klose, une légende vivante

Lklose1orsque Miroslav Klose a signé à la Lazio l'été dernier, beaucoup pensèrent que le club romain se mettait le doigt dans l'oeil en recrutant un joueur de 33 ans qui n'avait planté que quatre malheureux buts en Bundesliga depuis deux ans. Même si l'attaquant germano-polonais était parvenu au terme de son contrat avec le Bayern et ne fut donc l'objet d'aucune indemnité de transfert, de nombreux observateurs accueillirent la nouvelle de sa signature avec un mélange de scepticisme et de perplexité et promirent au bonhomme un séjour prolongé sur le banc de touche.


C'était mal connaître le buteur de la Mannschaft, dont le temps de jeu au Bayern n'avait fait que diminuer depuis son arrivée en Bavière en 2007, principalement à cause de l'émergence de l'insatiable Mario Gomez, pur avant-centre comme lui. En quittant l'Allemagne pour la première fois de sa carrière à un âge où la majorité des joueurs pensent à leur retraite, Klose a voulu prouver qu'il pouvait encore relever un défi et se montrer efficace au plus haut niveau si on daignait lui faire confiance, et convaincre une bonne fois pour toutes Joachim Löw de l'inclure dans sa liste pour l'Euro, lui le natif de Opole, en Pologne. En trois mois, il a d'ores et déjà gagné son pari et fait taire toutes les mauvaises langues qui tablaient sur un plantage spectaculaire.

Sa réussite avec la Lazio témoigne de qualités intactes et d'une capacité d'adaptation au-dessus de la moyenne, ainsi que d'une confiance inébranlable en ses moyens. En dix journées de Serie A, Klose a déjà trouvé le chemin des filets à six reprises, marquant un but superbe dès ses premières minutes de jeu face au Milan AC et offrant aux biancocelesti dans les arrêts de jeu leur premier succès dans le derby romain depuis deux ans et demi. Il est pour beaucoup dans le bon début de saison du club puisque ses six buts ont été inscrits face à six adversaires différents (Milan, Cesena, Fiorentina, Roma, Catane, Cagliari), ce qui démontre sa régularité et l'énorme influence qu'il exerce sur les résultats de son équipe. Seuls le phénoménal Antonio Di Natale et l'attaquant de l'Atalanta Bergame German Denis le devancent au classement des buteurs, où il fait pour l'instant la nique à des monstres comme Ibrahimovic ou Cavani. Sous le charme, les tifosi de la Lazio le surnomment déjà "il Mito" (le Mythe), sobriquet qui convient bien à un joueur qui continue match après match d'écrire sa légende et de repousser les limites statistiques.

Rappelons si besoin était que Klose est le deuxième meilleur buteur de l'histoire de la Coupe du Monde derrière Ronaldo avec quatorze réalisations en trois tournois mondiaux (cinq en 2002, cinq en 2006, quatre en 2010). Avec 63 buts en 113 sélections, il n'est plus qu'à cinq longueurs du record détenu par Gerd Müller, la référence ultime en matière de barons des surfaces outre-Rhin, même si le Bomber a réussi l'exploit aberrant de planter ses 68 pions en huit ans et 62 sélections seulement.

Dépasser le buteur historique du Bayern et de la Mannschaft serait une consécration personnelle pour Klose, attaquant sous-estimé et pourtant incroyablement efficace et complet, doté d'un sens du but hors normes, imprenable dans le domaine aérien, costaud et travailleur, remarquable klose2dans son jeu en appui et ses déviations, intelligent et toujours bien placé. Si le néo-Laziale est évidemment un immense buteur, c'est également un joueur qui sait se rendre indispensable au sein d'un collectif, ne rechigne jamais à la tâche et place toujours l'intérêt de l'équipe avant ses statistiques personnelles. Klose est un type sain et discret dont le rendement actuel fait plaisir à voir, à l'heure des arboreurs de crètes et autres bouffeurs de ballons. 

Tout comme il a pu le faire avec Lukas Podolski, Löw a toujours accordé une grande confiance à Klose, que son attaquant à toujours mis un point d'honneur à lui rendre. En même temps, on voit mal comment le sélectionneur allemand pourrait ne pas s'appuyer sur un type qui répond présent à chaque grand rendez-vous et s'est toujours montré excellent avec l'équipe nationale (entre 2009 et 2011, il n' a marqué que quatre buts en Bundesliga mais la bagatelle de 17 en 21 rencontres avec la Mannschaft).

Au cours de la campagne de qualifications triomphale que vient d'achever l'Allemagne, Klose a planté au moins une fois à chacune de ses apparitions pour un total de neuf buts en six sélections. Titulaire lors du récent match amical remporté face aux Pays-Bas, il a martyrisé la défense batave, offrant le premier but à Müller (ironie patronymique de l'histoire) avant de scorer de la tête et de donner un caviar à Özil au terme d'un mouvement collectif d'école. A trentre-trois berges, le monsieur est dans la forme de sa vie, et si Mario Gomez reste pour l'instant le numéro un au poste, les adversaires de l'Allemagne feraient bien de se méfier de Klose, l'homme des tournois prestigieux, lors du prochain Euro. Car il en sera, c'est une quasi-certitude.

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