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mercredi 28 décembre 2011

Le bilan 2011

    forlan.jpg"L'homme absurde est celui qui ne se sépare pas du temps", écrit dans Le mythe de Sisyphe Albert Camus, gardien de but du Racing Universitaire Algérois dans les années trente, et accessoirement prix Nobel de littérature. Il ne voulait point dire qu'il est idiot de dormir avec une montre au poignet, mais que la conscience de sa mortalité fondait la révolte chez l'être humain. Si vous ne me croyez pas, demandez donc à Jérémy Ménez, qui connaît son existentialisme sur le bout des doigts.


Le temps passe et me remplit de toi. Pardon, le temps passe et les célébrations de la fin décembre viennent annuellement le rappeler à nos consciences engourdies par la routine et la lecture quotidienne de L'Equipe. La fin de l'année charrie immanquablement son lot de rétrospectives et de bilans, et LPC sacrifie une nouvelle fois à cette tradition journalistique. Voici donc venue l'heure de la remise des prix et de la distribution des bons et mauvais points par la présente gazette, moment que tous les joueurs et entraîneurs redoutent et attendent avec une grande impatience. Mourinho aurait même récemment déclaré: "Le jour où La Pause Cigare me nomme entraîneur de l'année, j'offre un tutu à Pepe et un toutou à Mémé". Sacré Moumou.


stankovicBut de l'année: Dejan Stankovic
Sur l'ensemble des deux matches, l'Inter prend une fameuse rouste contre Schalke 04 en quart de finale de Champions League, mais à l'aller le Serbe  plante un pion tout simplement ahurissant, qui a tourné en boucle sur Youtube. Sur un ballon dégagé de la tête par Neuer sorti hors de sa surface, il pose une volée pleine d'équilibre de la ligne médiane qui finit sa course dans le but allemand (http://www.youtube.com/watch?v=KgkeRdUENS4). L'Inter ouvre le score de la vingtième seconde de la plus belle des manières, mais s'incline finalement lourdement.


xaviPasse décisive de l'année: Xavi Hernandez
En finale du championnat du monde des clubs contre Santos, le Ballon d'Or permanent réussit un contrôle hallucinant sur une aile de pigeon, reçoit cinq sur cinq l'appel de Messi et enchaîne par une merveille de passe du plat du pied dans la course du petit génie argentin (http://www.youtube.com/watch?v=YEZzixiOJfg). Xavi a déjà posé son empreinte sur le match. Il se chargera lui-même de marquer le deuxième but, histoire de montrer qui c'est le patron.


di nataleVieux de l'année: Antonio Di Natale
A trente-quatre balais, l'attaquant de l'Udinese évolue au niveau des tout meilleurs buteurs européens. Il reste sur deux titres de capocanoniere avec 29 puis 28 buts et a déjà inscrit dix pions en quinze matches cette saison, permettant à son club de rester au sommet de la Serie A. Prandelli vient d'annoncer qu'il allait le rappeler en sélection. Mention spéciale à Giggs, buteur contre Schalke 04 en demi-finale de Champions League à trente-sept ans, à Raul, qui vient de claquer un triplé en Bundesliga, et à Klose, inarrêtable avec le Lazio.


reusRévélation de l'année: Marco Reus
Intenable depuis le début de saison, le milieu-ailier allemand du Borussia Mönchengladbach a déjà atteint la barre des dix buts en Bundesliga, son total de la saison précédente. Ses énormes performances en club lui ont valu de se voir sélectionné pour la première fois en équipe nationale en octobre dernier, et il possède de réelles chances d'aller à l'Euro. A vingt-deux ans, il martyrise déjà les défenses par sa puissance et son sens du dribble, et sa marge de progression reste énorme: un potentiel effrayant.


taiwoClown de l'année: Taye Taiwo
Après avoir enchanté les amateurs de chansons à texte sur la pelouse du Stade de France après la finale de Coupe de la Ligue, le Nigérian a cru bon d'exporter ses talents d'ambianceur au Milan AC. Malheureusement, ni Seedorf ni Allegri ne partagent son sens de l'humour comme pouvait le faire Diawara. Privé de micro, Taiwo cire le banc des rossoneri et déclare à qui veut l'entendre qu'il ne comprend pas pourquoi. Nous, si.


pirèsConsultant de l'année: Robert Pirès
Quand Eto'o, le meilleur avant-centre de la planète, s'en est allé cachetonner à Makhachkala de façon éhontée, Robert le mousquetaire du pauvre a déclaré qu'il aurait fait de même à la place du Camerounais. Interrogé au sujet de la signature récente d'Anelka à Shanghaï pour un pont d'or, l'ancien Gunner a déclaré que Dark Vador allait découvrir une autre culture. C'est sûr qu'on imagine bien Anelka avec le Routard dans la poche faire la tournée des temples bouddhistes. Et à Paname, Beckham va passer sa vie au musée d'Orsay.


kloppEntraîneur de l'année: Jürgen Klopp
L'entraîneur du Borussia Dortmund a réussi à conduire sa bande de gamins jusqu'au titre de champion d'Allemagne, en restant fidèle à ses principes offensifs et en fumant des ... clopes, pour être fort, comme papa. Dommage qu'on ne s'intéresse pas suffisamment à la Bundesliga en France, un championnat spectaculaire et de haut niveau, où les matches se jouent devant des affluences énormes. Impossible de ne pas mentionner Guardiola, multititré avec Barcelone, et Guidolin, qui réussit des miracles avec l'Udinese, une formation toujours agréable à voir évoluer. 


tabarezSélectionneur de l'année: Oscar Tabarez
Nous autres à LPC sommes très fans de Joachim Löw, technicien super classe qui a fait de la Mannschaft une machine glamour à révéler des talents, mais il faut admettre que le sélectionneur uruguayen a fait très fort en offrant à la Celeste la Copa America, un an après sa demi-finale sud-africaine. Avec deux victoires et un nul, l'Uruguay s'est déjà installé en tête de la zone Amsud et devrait se qualifier sans problème pour le prochain Mondial. Pour refaire aux Brésiliens le coup de 1950? Nous en rêvons secrètement, même s'il faut que l'Argentine soit sacrée.


Joueur de l'année: un certain LM
Est-il vraiment nécessaire de s'étendre sur le sujet? 


pepeMatraqueur de l'année: Pepe
Le défenseur portugais n'est pas seulement un intimidateur et un monstre physique: c'est aussi et surtout un fou furieux capable de péter les plombs à tout moment, de sortir un tacle de tueur ou de marcher sur un adversaire au sol. Mourinho a voulu en faire son arme de destruction massive lors des rencontres à répétition avec le Barça, mais la vitesse et la virtuosité des attaquants blaugrana ont fini par écoeurer Pepe. Avec quatre jaunes et un rouge en Liga, il est en avance sur ses temps de passage de la saison dernière. 


torresCatastrophe industrielle de l'année: Fernando Torres
Dire que l'Espagnol n'est plus que l'ombre de lui-même depuis son arrivée à Chelsea relève du cliché, mais les clichés, comme le dit le vieux misanthrope dans Whatever works de Woody Allen, s'avèrent parfois le moyen le plus simple d'exprimer une vérité. Acheté pour près de 60 millions d'euros, l'ancienne terreur des pelouses anglaises n'a marqué en tout et pour tout que trois buts en Premier League avec les Blues. Même s'il évolue dans un club éminemment antipathique, assister à un tel naufrage personnel n'en demeure pas moins particulièrement pénible.


berbatovDindon de la farce de l'année: Dimitar Berbatov
Meilleur buteur de Premier League l'an passé à égalité avec Tevez, le Bulgare n'a pas obtenu de bon de sortie l'été dernier, et moisit sur le banc des Red Devils. Pourtant, à chaque fois qu'il joue, il montre de jolies choses et signe des buts de très belle facture la plupart du temps (talonnade derrière la jambe d'appui à Fulham, enchaînement somptueux contre Wigan). Incontestablement, un joueur de sa trempe mérite de jouer plus ou de partir. L'élimination de MU en Champions League constitue peut-être une bonne nouvelle pour lui, car il aura l'occasion de s'illustrer en Ligue Europa, Ferguson risquant de tout miser sur le championnat. On se demande juste ce qu'il doit faire pour être enfin reconnu à sa juste valeur.


iniestaMatch de l'année: Barcelone 3 - Real Madrid 2 (Supercoupe d'Espagne)
Ce n'est pas que nous nous sentions absolument obligés de choisir parmi les diverses confrontations entre les deux géants du football espagnol, mais ce match a atteint des sommets en termes de technique et d'intensité. Très proches l'une de l'autre, les deux formations n'ont rien lâché et ont proposé un spectacle extraordinaire, marqués par des gestes de classe à la pelle (la pichenette d'Iniesta devant Casillas, la talonnade géniale de Piqué pour Messi, la réaction de pur buteur de Benzema, la volée de Messi). Un vrai match, accroché, indécis, haletant, d'un niveau ahurissant et d'une beauté rare. On en redemande. 


zagreb lyonMatch de droite de l'année: Dinamo Zagreb 1 - Lyon 7 (Champions League)
On se disait que cette fois, Aulas et l'OL ne verraient pas les huitièmes de finale et que l'interminable série allait enfin s'interrompre. On avait tort. Avec la complicité de neuf tétraplégiques croates et de l'arbitre du match Ajax-Real qui a refusé deux pions valables aux Néerlandais, Lyon a trouvé le moyen de passer là où il n'y avait plus de place. Ne parlons pas d'exploit, ni de miracle, ni de tour de force. Sans vouloir mettre en doute la probité des défenseurs adverses, c'était opération portes ouvertes dans leur défense en deuxième mi-temps (pour preuve, même Jimmy Briand a marqué). Il a fallu encore se taper le sourire satisfait de JMA, qui paradait pendant que Frank de Boer devait encore se demander comment son équipe avait pu ne pas se qualifier. 


pirloJoueur le plus classe de l'année: Andrea Pirlo
Le problème de Xavi, qui reste l'un des deux meilleurs milieux du monde avec Iniesta, c'est qu'il arbore une coupe porc-épic pas franchement du plus bel effet. Le problème avec Iniesta, qui reste l'un des deux meilleurs milieux du monde avec Xavi, c'est qu'il ressemble à un autiste qui ne s'exprimerait que sur le rectangle vert. Andrea Pirlo, lui, trottine la chevelure tombante sur les épaules, garde la tête haute et le port altier, orchestre la manoeuvre, joue court, joue long, remonte ses chaussettes pendant les temps morts. Hors du terrain, il aime à porter la cravate ou flâner dans Turin au bras de son épouse. Depuis son arrivée à la Juve, la Vieille Dame se porte comme un charme et, à lui seul, il est parvenu à donner une touche de glamour à ce club si terne. Andrea Pirlo, ou la définition du fuoriclasse. 


falcaoLoser de l'année: Falcao
Après une saison 2010-2011 tonitruante (16 buts en championnat, 18 sur la scène européenne, un titre de champion et une Ligue Europa), le Colombien pouvait signer où il voulait, et les plus grands clubs lui tendaient les bras. Son choix s'est porté sur l'Atletico Madrid, club qui ne dispute pas la Champions League et qui, accessoirement, ne gagne jamais rien (sauf la Ligue Europa en 2010, mais avec Forlan cela change la donne). Résultat: Falcao claque à tours de bras comme prévu (9 buts en 13 matches de Liga), mais son équipe, où évoluent tout de même des joueurs comme Arda Turan, Diego, Filipe, Godin ou Tiago, reste scotchée en milieu de tableau. Simeone vient de prendre la place de Manzano sur le banc de touche. Falcao, lui, est d'ores et déjà annoncé au Real la saison prochaine. Comme tant d'autres, serait-on tenté de dire. 


maloudaGovou de l'année: Florent Malouda
Oui, c'est facile. Oui, c'est faire de l'acharnement façon Pierre Ménès. Oui, c'est tirer sur une ambulance, enfoncer une porte ouverte, ou l'inverse, ce qui est plus difficile. N'empêche que cette année le Guyanais a dépassé un certain Michel Platini au nombre de sélections (au nombre de buts, Platoche possède encore une certaine marge) sans montrer quoi que ce soit avec les Bleus: pas un dribble, pas l'ombre d'une passe décisive ou d'une frappe dangereuse (une frappe cadrée?). Poussé sur le banc à Chelsea, Malouda, qui n'a inscrit qu'un but en Premier League, serait dans le viseur d'Ancelotti à Paris. Scénario probable: il signe au PSG, réussit trois matches potables, et se retrouve dans la liste de Lolo pour l'Euro. Il existe des joueurs qui incarnent parfaitement le sentiment de l'inéluctable. 


nasriTête à claques de l'année: Samir Nasri
L'ancien petit prince du Vélodrome aura réussi le tour de force d'agacer à peu près tout le monde ces derniers mois, à commencer par Laurent Blanc, mécontent à juste titre des prestations de Nasri en bleu et peut-être encore plus de ses réactions puériles aux critiques. Chôyé par Wenger à Arsenal, il a fait le choix du pognon en signant à City et se plaint désormais de ne pas être assez souvent titulaire. Il s'attendait à quoi au juste en rejoigant les Silva, Milner, Aguero? Mancini continue à louer ses mérites dans la presse, mais les performances du Français ne sont pas à la hauteur de son talent. Pour franchir un nouveau cap, Nasri va devoir apprendre à la fermer, à bosser et à gagner en maturité sur et en dehors du terrain. 


siriguBon coup de l'année: Salvatore Sirigu
Que les choses soient bien claires, l'expression "bon coup" ne fait référence qu'au domaine footballisitique, cet humble blog (pas facile à dire, "humble blog") ne disposant pas d'informations relatives à d'autres sphères. Arrivé pour une bouchée de pain en provenance de Palerme dans les valises de Pastore, dont il était censé faciliter l'intégration, Sirigu s'est rapidement imposé comme le numéro un au poste de gardien et enchaîné les prestations solides. Ces dernières semaines, il a multiplié les parades aberrantes et fait gagner des points au PSG, qui lui doit en grande partie sa bonne première moitié de saison et son titre de champion d'automne. Buffon, remarquable cette saison, reste le titulaire indiscutable en sélection, mais il s'est peut-être d'ores et déjà trouvé un successeur. 


nevilleRetraité de l'année: Gary Neville
Le 2 février 2011, après une victoire de MU sur le terrain de West Bromwich Albion, le légendaire Gary Neville annonçait qu'il se retirait des terrains à presque trente-six ans, après 400 matches avec son club, 85 sélections en équipe d'Angleterre, huit titres de champion, trois FA Cup et une Champions League: pas mal pour un type qui, disons-le tout net, n'était pas une foudre de guerre et réussissait ses centres les jours de grand vent. Aujourd'hui consultant pour la télévision, la qualité et la pertinence de ses analyses sont reconnues par ses pairs, à l'exception peut-être d'Alan Hansen ("And look at Gary Neville: poooor"). Son frère cadet Phil, un an plus jeune, joue depuis 2005 sous les couleurs d'Everton.




























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