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mercredi 25 janvier 2012

Top 10: gâchis du foot français

Nombre gravelainemontpellier.JPGde bons joueurs s'égarent en chemin, nombre de trajectoires annoncées brillantes se perdent dans l'échec et l'anonymat, et la proportion de talents gâchés n'a fait qu'augmenter avec l'avènement du libéralisme sportif, qui a favorisé la mobilité et impitoyablement broyé des carrières dans l'oeuf. La Pause Cigare propose de s'arrêter sur dix véritables surdoués qui, à des degrés divers, n'ont pas confirmé les espoirs placés en eux, à cause de la poisse, de mauvais choix, par manque d'ambition ou de solidité mentale. Ces types-là avaient tout pour eux (la jeunesse, des qualités remarquables, un début de carrière réussi et prometteur) et ne sont jamais devenus les cadors qu'ils auraient dû être. On s'en trouve attristés pour certains, classieux et dilettante, beaucoup moins pour d'autres, qui se sont pris pour quelqu'un d'autre et ont payé au prix fort leur arrogance et leur entêtement.





     Ibrahim Ba (milieu latéral droit, né en 1973)
 baNous avions déjà évoqué le fameux cas ibrahimesque dans notre sélection des joueurs éphémères , mais la comète bordelaise a aussi largement sa place dans la présente brochette. Epoustouflant avec les Girondins et lors de ses premières sélections en 1997-98, l'ancien Havrais possédait toutes les qualités pour s'installer sur le flanc droit du milieu de l'équipe de France. En un mot, comme dirait Steven Seagal, généralement très monosyllabique, il avait tout sauf du plomb dans la cervelle. Au lieu de continuer sa progression et de s'assurer une place dans la liste pour le Mondial en France, Ibou a préféré aller cirer le banc du Milan AC (un "grand club"), ce qui lui a coûté un titre mondial à vingt-trois ans: une claque dont il ne s'est jamais vraiment remis.



     Philippe Fargeon (attaquant, né en 1964)
Cofargeon2.jpgmme Ibrahim Ba, l'ange blond Philippe Fargeon ne fut sur le devant de la scène que quelques mois seulement, marquant 18 pions en 15 journées sur la phase retour de l'exercice 1986-87 pour offrir le titre aux Girondins. La France découvre alors cet attaquant de vingt-deux ans originaire de Haute-Savoie et qui a fait ses armes dans le championnat suisse. Elle croit tenir son nouveau Rocheteau lorsque Fargeon est appelé pour la première fois en sélection en juin 1987, mais ignore encore que sa nouvelle étoile ne fera que décliner. A la surprise de tous, il signe au Servette de Genève en 1988 et ne retrouvera jamais l'incroyable efficacité qui avait fait de lui la grande sensation post-Coupe du Monde mexicaine. Il n'a jamais marqué plus de sept buts sur une saison après son départ de Bordeaux. Fargeon laissera à jamais une image éthérée et floue, à mi-chemin entre l'image Panini et l'icône religieuse.



     Xavier Gravelaine (attaquant / milieu offensif, né en 1968)
Lgravelainee cador du microphone sur le service public fut un attaquant incroyablement doué et prometteur à ses débuts avec le Stade Malherbe de Caen, qu'il emmena en Coupe d'Europe en 1994. Comme Maurice, il s'est royalement planté à Paris, barré pr Weah, Ginola et consorts. Prêté à Strasbourg, il eut ensuite un rendement décent avec l'OM à la fin des années 90 avant de collectionner les contrats et les aventures d'un jour. On se demandait toujours quand il allait revenir au PSG. Il disposait de qualités clairement au-dessus de la moyenne, dégageait une indéniable classe et pouvait changer le cours d'un match sur un coup de patte ou une inspiration. En termes de talent pur, il n'avait pas grand-chose à envier à un Cantona ou un Djorkaeff. Il aurait juste fallu qu'il pose ses valises quelque part.



     Olivier Kapo (attaquant / milieu offensif, né en 1980)
Iskaposu d'une remarquable cuvée auxerroise, celle des Mexès, Cissé ou Fadiga, Olivier Kapo suscite l'intérêt des plus grands clubs européens, notamment de la Juventus, où il signe en 2004. C'est le début d'un parcours des plus erratiques, qui le mènera de Levante à Al-Ahly en passant par Birmingham et l'éloignera de la sélection. A 31 ans, il vient de resigner à l'AJA, son club formateur, à qui il va tenter de donner un coup de main en vue du maintien. Ce n'est sans doute pas un mauvais choix: comme Pedros, Kapo a toujours donné le sentiment d'avoir besoin d'évoluer dans une structure familiale et apaisante. Sa fragilité psychologique l'a privé d'une brillante carrière, mais ses facultés techniques devraient faire le plus grand bien à Auxerre.



     Peter Luccin (milieu défensif, né en 1979)
Extluccinraordinairement précoce, Luccin, dès l'âge de dix-sept ans, faisait montre d'une aisance et d'une maturité bluffantes à un poste où ce sont généralement les vieux briscards qui flambent. Il présentait le profil parfait du milieu défensif moderne (endurant, calme, techniquement à l'aise, tactiquement au point, sobre, juste, polyvalent) et semblait parti pour devenir un élément de base d'une grosse cylindrée européenne et multiplier les sélections. A l'arrivée, Luccin n'a évolué que dans des équipes de seconde zone en Liga, espérant vainement un appel du pied d'un grand club ibérique, et s'est mis à l'écart des Bleus. Lui aussi a sombré au PSG, aux côtés de Robert et Dalmat, qui n'ont pas non plus confirmé tous les espoirs placés en eux. Il avait tout d'un futur grand et a traversé les années dans un relatif anonymat.


     Florian Maurice (attaquant, né en 1974)
Bemauriceaucoup voyaient en le Lyonnais le digne successeur de JPP, qu'il rappelait par beaucoup d'aspects (physique, opportunisme, spontanéité, sens inné du but). Révélé sous le maillot de l'OL, il fut par la suite avalé par le trou noir parisien ("ô combien de marins" etc) sans parvenir à retrouver la lumière à Marseille. Le plantage version Maurice correspond à un cas de figure archétypal du football français: explosion au sein du club formateur, recrutement par un ogre hexagonal, flanchage sous la pression, ratage du train bleu, plongée dans l'anonymat. Une histoire terriblement banale, en somme. Il aurait pu être un serial buteur et ne fut au final qu'un éternel espoir, voire, plus cruellement, une solution de recours.


     Laurent Paganelli (attaquant / milieu offensif, né en 1962)
Un paga.jpgautre grand espoir déçu reconverti dans le commentaire sportif version accent méridional, blagues de comptoir et fous rires à l'antenne. Paganelli débute dans l'élite à quinze ans seulement avec l'ASSE, et les superlatifs ne suffisent pas à qualifier le talent hors normes de ce gamin d'Aubenas. En 1983, il quitte Saint-Etienne pour Toulon, où les blessures à répétition l'empêchent de progresser et de postuler à une place chez les Bleus. Après cinq ans sur la rade, il fait le choix de donner un coup de main à son club formateur d'Avignon, alors en D2, tournant définitivement le dos à l'élite à l'âge de vingt-sept ans. Assurément l'un des talents les plus précoces du football français, celui que l'on surnomma "le petit Mozart", "Tom Pouce" ou "Baby Vert" n'a jamais porté le maillot de l'équipe de France.



     Stéphane Paille (attaquant, né en 1965)
Propaille.jpgduit de Sochaux, Paille formait avec Cantona un superbe duo d'attaque au sein de l'équipe de France championne d'Europe Espoirs en 1987, et Loulou Nicollin ne put résister à la tentation d'associer les deux jeunes loups sous le maillot de Montpellier. Le résultat fut calamiteux, et Paille ne se remit jamais vraiment de cet échec. Il traîna son spleen à Bordeaux et Porto avant de retrouver en partie de sa superbe sous le maillot caennais (23 buts en championnat entre 1991 et 1993) avant de disparaître pour de bon des radars en finissant sa carrière en Ecosse avec Hearts of Midlothian. Stéphane Paille n'a porté que huit fois le maillot bleu, et sa trajectoire fut totalement opposée à celle de son ancien partenaire Cantona, qui ne fut pourtant pas si loin de pouvoir figurer dans cette sélection.



     Reynald Pedros (milieu offensif, né en 1971)
Reypedrosnald Pedros incarne le cas typique du talent nantais incapable d'exporter ses compétences et de réussir ailleurs. Le petit prince de la Beaujoire au pied gauche d'exception, champion de France en 1995 avec les Canaris, est allé se perdre à l'OM, club broyeur de joueurs au profil fragile aux antipodes du confort douillet de la Jonnelière. Il a ensuite tenté de se relancer à Parme, où il est devenu le préposé officiel aux étirements de Thuram à l'entraînement. Son tir au but manqué en demi-finale de l'Euro 96 contre les Tchèques n'a pas franchement contribué à sa popularité et à son éclosion en bleu. L'histoire de Pedros confine au pathétique, mais le principal intéressé n'en semble étrangement guère plus affecté que cela.



     Philippe Vercruysse (milieu offensif, né en 1962)
Forvercruyssemé au RC Lens, Vercruysse fut perçu lors de ses années sang et or comme l'héritier de Platini, ni plus ni moins, et le futur meneur de jeu de l'équipe de France. Il fut un excellent joueur de championnat (ses divers entraîneurs à l'OM le considéraient comme un des meilleurs milieux offensifs du continent) mais ne parvint jamais à s'imposer comme une pointure à l'échelon international. Sans doute un peu dilettante, pas forcément conscient de son propre potentiel, Vercruysse et son parcours d' underachiever évoquent le profil de Micoud, à la différence près que l'ancien du Werder fut toujours barré par un certain Zidane. Vercruysse avait les moyens footballistiques de s'imposer comme le leader technique des Bleus dans une période de transition, mais pas la carrure nécessaire au rôle. Si sa carrière fut loin d'être un désastre, elle aurait pu s'avérer bien plus glorieuse.
































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