
Au
coup d'envoi, les journalistes ont la calculette à portée de main et le
peuple rouge croise les doigts dans les tribunes d'Anfleld. Plutôt
solides à la maison, les Reds n'ont pris qu'un point en trois
déplacements, battus un but à zéro en Principauté (but de Saviola) et en
Grèce et auteurs d'un piteux 0-0 à La Corogne. Ils se sont montrés
incapables d'inscrire le moindre pion à l'extérieur mais comptent sur la
ferveur et le soutien d'Anfield pour renverser la vapeur et accéder aux
huitièmes de finale pour la première fois depuis la refonte de la
compétition.
Liverpool
doit également se méfier de l'international serbe Djordjevic, présent
depuis 1996 et meilleur buteur étranger de l'histoire du club, qui
officiera sur le côté gauche. Pour le reste, Bajevic peut compter sur
l'expérience internationale de son défenseur central Anatolakis et de
son gardien Nikopolidis (le fameux soi-disant sosie de Clooney), qui
vient de rejoindre l'Olympiakos après quinze saisons passées sous le
maillot du grand rival, le Panathinaïkos. Le coach bosniaque n'est
manifestement pas venu pour jouer le béton et pense sans doute avec
raison qu'une qualification passe par un but et non un bon vieux 0-0 des
familles à la sauce Rehhagel.
Ce
but, c'est Rivaldo qui le marque sur coup franc à la 25ème, ouvrant le
score pour son équipe et forçant Liverpool à planter trois fois. Cela
sent le mauvais scénario à plein nez pour les Reds, qui regagnent les
vestiaires sans être parvenus à égaliser. Après le repos, ce sont deux
seconds couteaux qui font basculer la rencontre: Sinama-Pongolle, entré à
la mi-temps, profite d'une offrande de Kewell pour égaliser à la 47ème,
avant que l'improbable Mellor, sorti du banc lui aussi quelques
secondes auparavant, ne donne l'avantage aux siens à dix minutes de la
fin. La suite appartient à la légende.

Grâce
à son capitaine et au coaching parfait de Benitez, qui a fait ce qu'il
fallait pour inverser le cours du match, les Reds se qualifient pour les
huitièmes de finale en terminant deuxièmes du groupe derrière Monaco et
éliminent du même coup l'Olympiakos. Sans cette victoire et
l'incroyable pion de Gerrard, Liverpool n'aurait jamais vu Istanbul et
n'aurait pas soulevé le trophée au terme d'une finale historique contre
le Milan AC. Sur la route de la Turquie, ils se débarrasseront
successivement du Bayer Leverkusen, de la Juventus et de Chelsea avant
de terrasser le Milan pour remporter la première coupe aux grandes
oreilles du club depuis 1984.
Le succès en Coupe UEFA avec Houiller en 2001 avait marqué le grand retour du LFC au premier plan de la scène
européenne, mais le match contre l'Olympiakos restera comme le moment
fondateur d'une saison de rêve pour le club, remplie d'exploits et de
stupéfiants renversements. Des screamers, Gerrard en a inscrit
bien d'autres au cours de son énorme carrière (on songe notamment à son
"dream goal" en finale de la Cup en 2006 contre West Ham), mais celui du
8 décembre 2004 figure en bonne place à son tableau de chasse, pour la
simple et bonne raison qu'il lui a permis au final de gagner le plus
prestigieux des titres avec son club de toujours.
8 décembre 2004, Anfield Road, Liverpool: Liverpool FC 3 - Olympiakos 1
Buts: Rivaldo (26), Sinama-Pongolle (47), Mellor (81), Gerrard (86)
Liverpool:
Kirkland - Finnan (Josemi 85) - Carragher - Hyypia - Traoré
(Sinama-Pongolle 46) - Nunez - Gerrard - Xabi Alonso - Riise - Kewell -
Baros (Mellor 77)
Olympiakos:
Nikopolidis - Pantos - Anatolakis - Schurrer - Venetidis (Maric 84) -
Georgiadis (Rezic 69) - Kafes - Stoltidis - Djordjevic - Rivaldo -
Giovanni (Okkas 87)

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire