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dimanche 26 février 2012

Liverpool-Olympiakos 2004: Gerrard, ce héros

gerrard.jpgA l'heure d'aborder son dernier match de la phase de poules à domicile face à l'Olympiakos, les Reds se trouvent dans une position pour le moins incertaine et inconfortable. Avec seulement sept points pris en cinq matches, ils sont devancés par leurs adversaires du jour (10 pts) et l'AS Monaco (9 pts), finaliste de l'édition précédente. Dans le cas d'une victoire des Monégasques au Riazor contre La Corogne, Liverpool doit s'imposer 1-0 pour se qualifier, ou si les Grecs marquent, par au moins deux buts d'écart (comme le dit Paul Doyle dans sa présentation du match sur le site du Guardian, "2-1 or 14365-14364 would be no good"). Si les joueurs de Benitez s'imposent par trois buts ou plus, ils donnent un fameux coup de pouce à ceux de Deschamps, à qui un résultat nul en Galice suffirait alors pour passer.


Au coup d'envoi, les journalistes ont la calculette à portée de main et le peuple rouge croise les doigts dans les tribunes d'Anfleld. Plutôt solides à la maison, les Reds n'ont pris qu'un point en trois déplacements, battus un but à zéro en Principauté (but de Saviola) et en Grèce et auteurs d'un piteux 0-0 à La Corogne. Ils se sont montrés incapables d'inscrire le moindre pion à l'extérieur mais comptent sur la ferveur et le soutien d'Anfield pour renverser la vapeur et accéder aux huitièmes de finale pour la première fois depuis la refonte de la compétition.

Disposés en 4-4-2, les Reds s'appuient sur une charnière centrale Hyypia-Carragher et le très classieux tandem Gerrard-Xabi Alonso dans l'entrejeu, remarquable par son abattage et sa qualité de passe. L'animation des couloirs se voit confiée à Nunez, que Benitez est allé chercher au Real, et au très régulier Riise. Baros occupe la pointe de l'attaque, soutenu par Kewell, dans un rôle de support striker qui lui convient à merveille. Pour les locaux, le danger sera brésilien, puisque l'Olympiakos compte dans ses rangs deux anciens joueurs du Barça et de la Seleçao, Rivaldo et Giovanni, venus allègrement cachetonner et prendre le soleil à Athènes.

Liverpool doit également se méfier de l'international serbe Djordjevic, présent depuis 1996 et meilleur buteur étranger de l'histoire du club, qui officiera sur le côté gauche. Pour le reste, Bajevic peut compter sur l'expérience internationale de son défenseur central Anatolakis et de son gardien Nikopolidis (le fameux soi-disant sosie de Clooney), qui vient de rejoindre l'Olympiakos après quinze saisons passées sous le maillot du grand rival, le Panathinaïkos. Le coach bosniaque n'est manifestement pas venu pour jouer le béton et pense sans doute avec raison qu'une qualification passe par un but et non un bon vieux 0-0 des familles à la sauce Rehhagel.

Ce but, c'est Rivaldo qui le marque sur coup franc à la 25ème, ouvrant le score pour son équipe et forçant Liverpool à planter trois fois. Cela sent le mauvais scénario à plein nez pour les Reds, qui regagnent les vestiaires sans être parvenus à égaliser. Après le repos, ce sont deux seconds couteaux qui font basculer la rencontre: Sinama-Pongolle, entré à la mi-temps, profite d'une offrande de Kewell pour égaliser à la 47ème, avant que l'improbable Mellor, sorti du banc lui aussi quelques secondes auparavant, ne donne l'avantage aux siens à dix minutes de la fin. La suite appartient à la légende.

istanbul.jpgA la 86ème, sur un ballon remis de la tête par Mellor, omniprésent, Gerrard allume un pétard maison de demie-volée des 25 mètres dont la trajectoire parfaite ne laisse aucune chance au portier adverse. Anfield explose comme aux plus beaux jours et Andy Gray, que l'on sent prêt à descendre sur la pelouse pour enlacer le héros du soir, pète littéralement les plombs au micro ("oh you beauuuty!"). Gerrard avait déclaré avant le match qu'il n'imaginait pas disputer le coupe UEFA et n'envisageait que la qualification: comme souvent, il s'est chargé personnellement de planter le but décisif. Et de quelle manière. 

Grâce à son capitaine et au coaching parfait de Benitez, qui a fait ce qu'il fallait pour inverser le cours du match, les Reds se qualifient pour les huitièmes de finale en terminant deuxièmes du groupe derrière Monaco et éliminent du même coup l'Olympiakos. Sans cette victoire et l'incroyable pion de Gerrard, Liverpool n'aurait jamais vu Istanbul et n'aurait pas soulevé le trophée au terme d'une finale historique contre le Milan AC. Sur la route de la Turquie, ils se débarrasseront successivement du Bayer Leverkusen, de la Juventus et de Chelsea avant de terrasser le Milan pour remporter la première coupe aux grandes oreilles du club depuis 1984.

Le succès en Coupe UEFA avec Houiller en 2001 avait marqué le grand retour du LFC au premier plan de la scène européenne, mais le match contre l'Olympiakos restera comme le moment fondateur d'une saison de rêve pour le club, remplie d'exploits et de stupéfiants renversements. Des screamers, Gerrard en a inscrit bien d'autres au cours de son énorme carrière (on songe notamment à son "dream goal" en finale de la Cup en 2006 contre West Ham), mais celui du 8 décembre 2004 figure en bonne place à son tableau de chasse, pour la simple et bonne raison qu'il lui a permis au final de gagner le plus prestigieux des titres avec son club de toujours.

8 décembre 2004, Anfield Road, Liverpool: Liverpool FC 3 - Olympiakos 1
Buts: Rivaldo (26), Sinama-Pongolle (47), Mellor (81), Gerrard (86)
Liverpool: Kirkland - Finnan (Josemi 85) - Carragher - Hyypia - Traoré (Sinama-Pongolle 46) - Nunez - Gerrard - Xabi Alonso - Riise - Kewell - Baros (Mellor 77)
Olympiakos: Nikopolidis - Pantos - Anatolakis - Schurrer - Venetidis (Maric 84) - Georgiadis (Rezic 69) - Kafes - Stoltidis - Djordjevic - Rivaldo - Giovanni (Okkas 87)






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