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vendredi 13 avril 2012

Top 10: gardiens étrangers en France

On parrunje2.jpgle beaucoup depuis le début de la saison des prestations de Salvatore Sirigu, l'excellent gardien italien du PSG, et de celles de Guillermo Ochoa, l'international mexicain d'Ajaccio. La France ayant toujours produit d'excellents portiers, les clubs ne ressentent pas nécessairement le besoin d'aller voir ailleurs, comme ils peuvent le faire pour les joueurs de champ. Depuis le début de l'ère professionnelle, les cadors de l'hexagone ont presque exclusivement aligné des derniers remparts du cru, de Joël Bats à Fabien Barthez en passant par Bernard Lama, Jean-Luc Ettori ou Mickaël Landreau. Pourtant, quelques gardiens étrangers ont marqué l'histoire du championnat et ont réussi d'une manière ou d'une autre à laisser une trace, par leur niveau de performance, leur régularité, leur excentricité parfois.Venus d'Afrique, d'Amérique du Sud ou d'Europe de l'Est, ils sont parvenus à faire leur trou dans un pays ou la densité et le niveau général au poste n'ont pas d'équivalent sur le continent, exception faite peut-être de l'Italie.





Joseph-Antoine Bell (Cameroun, 1985-1994)
bell.jpgArrivé dans le championnat de France à plus de trente ans, Bell a gardé les cages de deux cadors de la fin des années 80, à savoir l'OM et les Girondins de Bordeaux. Il a également défendu les buts de Toulon et terminé sa carrière dans ceux de l'ASSE, ne se retirant qu'à la quarantaine. A la fois efficace et spectaculaire, rigolard et très professionnel, il a su s'attirer la sympathie des supporters des différents clubs dans lesquels il a joué. Malheureusement pour lui, il ne gagna jamais le championnat (deuxième avec Marseille en 1987 et Bordeaux en 1990) et perdit deux finales de Coupe de France avec l'OM contre...les Girondins de Bordeaux. Le Camerounais, qui compte plus de 300 matches de D1 à son actif et une cinquantaine de sélections (il fut cependant toujours en concurrence avec l'inusable Nkono), a remporté deux Coupes d'Afrique des Nations aux côtés de Milla et consorts en 1984 et 1988. Il fait partie des joueurs qui ont marqué le championnat des années 80 et 90 et à coup sûr des meilleurs gardiens africains de l'histoire en compagnie d'Ezzaki, Rufai ou Sassi.



José Luis Chilavert (Paraguay, 2000-2002)
chilavert.jpgLes gardiens qui tirent les penalties et sont capables de nettoyer la lucarne sur un coup franc des trente mètres ne courent pas les rues, en Amérique du Sud comme ailleurs. Fameux fêlé du casque, fantasque parmi les fantasques, gueulard invétéré, le légendaire Chilavert a planté plus de soixante pions au cours de sa carrière. En 2000, le portier de l'équipe nationale du Paraguay (74 sélections) quitte le club argentin de Velez Sarsfield, où il évolue depuis près de dix ans, pour rejoindre le RC Strasbourg, qui signe alors un gros coup médiatique. Le type n'est pas rancunier, puisque c'est en France qu'il connut l'une des ses plus grandes désillusions, lorsque Blanc le fusilla à bout portant dans les prolongations du huitième de Coupe du Monde en 1998. En Alsace, il ne se montre guère à son avantage et sa surcharge pondérale évidente suscite nombre de commentaires. Il gagne la Coupe en 2001 contre Amiens, se chargeant lui-même de tirer le dernier tir au but, mais ne peut empêcher la descente du club cette même année. Après une saison en D2, il signe pour Penarol mais sa carrière est alors derrière lui. Aux dernières nouvelles, il envisagerait de se présenter à la présidence du Paraguay: on n'en attendait pas moins de lui.



Ivan Curkovic (Yougloslavie, 1972-1981)
curkovic.jpgGardien de l'ASSE pendant près de dix ans et la période glorieuse du club, Curkovic a collectionné les arrêts et les trophées avec Saint-Etienne (quatre championnats et trois Coupes de France). Acheté au Partizan Belgrade en 1972, il a disputé près de 400 matches sous le maillot vert (le sien était souvent jaune en fait) et gagné sa place parmi les grands gardiens du championnat hexagonal. Fait remarquable: il n'encaisse aucun but lors de ses dix premiers matches en D1. Il participe activement à l'épopée de 1976, préservant notamment sa cage inviolée lors d'une demi-finale retour bouillante sur le terrain du PSV Eindhoven. Il ne connut pas le même succès en sélection, où on lui préféra souvent Pantelic, Maric ou Petrovic, et ne fut pas retenu pour la Coupe du Monde 1974 et l'Euro 1976. Sans doute plus populaire en France que dans son pays, il s'occupa de la préparation des gardiens français en vue de la Coupe du Monde 1982. Il fut président du Partizan Belgrade de 1989 à 2006 et du comité olympique serbe jusqu'en 2009 (poste auquel lui succéda un certain Vlade Divac). Il occupe aujourd'hui les fonctions de vice-président de la fédération serbe.



Andreas Köpke (Allemagne, 1996-1998)
kopke.jpgEn 1996, Andreas Köpke, alors numéro un de la sélection devant Kahn, signe un Euro de baron avec la Mannschaft, qui remporte le tournoi. Portier de Nuremberg de 1986 à 1994 puis de Francfort de 1994 à 1996, il ne reste pas insensible à l'intérêt que lui portent les dirigeants marseillais et déboule sur la Canebière auréolé de ses titres de champion d'Europe et de meilleur gardien du monde. Gardien solide et puissant (allemand, en somme, vive les clichés), capable de réflexes étonnants, il a pour particularité de se servir beaucoup des poings et de ne pas chercher systématiquement à bloquer le ballon. Auteur de deux excellentes saisons, il s'impose parmi les meilleurs spécialistes au poste du championnat, ses performances et son aura rassurant l'arrière-garde marseillaise. Fragilisé par ses performances moyennes lors de la Coupe du Monde 1998, où l'Allemagne se fait humilier par la Croatie en quart de finale, il doit faire face à la concurrence de Stéphane Porato, dont Courbis fait rapidement son titulaire. Köpke retourne alors à Nuremberg, son club de coeur, qui l'aide à retrouver l'élite en 2001. Assurément l'un des tout meilleurs gardiens allemands de tous les temps avec Maier, Illgner et Kahn, il entraîne aujourd'hui les portiers de la Mannschaft.


Maxym Levytsky (Ukraine, 2000)
levitsky.jpgLorsque Saint-Etienne fait signer un gardien ukrainien en provenance du Tchernomorets Novorossiysk (pour votre information, Novomachin est une ville du sud de la Russie et un important port de commerce de la Mer Noire, je sais pas moi, ouvrez un atlas, participez un peu, faites quelque chose), on n'imagine pas encore dans quelle panade les dirigeants du club sont en train de se fourrer. Quelques mois après, on découvre que le bonhomme est porteur d'un faux passeport grec, ce qui lui vaut d'être licencié sur le champ. Le scandale, qui concerne également les Brésiliens Alex et Aloisio, fait la une des journaux et cause un tort considérable à l'ASSE. Au total, Levytsky n'a joué qu'une quinzaine de matches pour les Verts mais a fait bien plus parler de lui qui bien d'autres gardiens, pour de mauvaises raisons évidemment. Après son départ du Forez, il a repris le chemin de la Russie mais n'a réussi à s'imposer ni au Spartak ni au Dinamo Moscou. A 39 ans, il est sous contrat au Torpedo-ZIL et ne s'est sans doute jamais vraiment remis de l'épisode stéphanois. Dommage, car Levytsky, sélectionné huit fois en équipe nationale, possédait un réel talent.



Faryd Mondragon (Colombie, 2000-2001)
mondragon.jpgOn se demande encore comment le FC Metz a fait son compte pour attirer un tel phénomène, même si Mandragon souhaitait sûrement avant toute chose se faire repérer par des clubs plus huppés. Gardien au gabarit et aux capacités physiques impressionnantes (d'où le nom), le Colombien se fait connaître en Argentine sous les couleurs d'Argentinos Juniors et Independiente. Après une première expérience à Saragosse, il tente à nouveau sa chance en Europe et signe une saison époustouflante en championnat de France. Ses prestations ne passent guère inaperçues, et il accepte l'offre que lui fait le Galatasaray en 2001. Il passera six saisons dans les cages du club stambouliote, remportant deux titres de champion et croisant régulièrement le chemin d'attaquants de renom sur la scène européenne. En 2007, il rejoint le FC Cologne puis découvre la MLS avec Philadelphie en 2009. Nettement moins allumé que René Higuita mais tout aussi spectaculaire, il fut un pilier de la sélection colombienne, compilant 44 sélections entre 1993 et 2006.



Ilja Pantelic (Yougoslavie, 1971-1977)
pantelic.jpgAvant Sirigu, le PSG avait rarement confié la défense de ses buts à un portier étranger (nous n'évoquerons pas par décence le cas Edel). Les gardiens qui ont fait les succès du club parisien se nomment Baratelli, Bats et Lama (nous n'évoquerons pas par décence le cas Revault). C'est pourtant avec le club de la capitale qu'Ilja Pantelic, dernier rempart du SC Bastia de 1971 à 1974, disputa les trois dernières saisons de sa carrière de 1974 à 1977. Le Yougoslave fut l'un des premiers éléments de calibre international à porter les couleurs du tout jeune PSG, qu'il entraîna même brièvement en 1977. Il fut sacré champion en 1971 avec...l'OM en ne jouant que deux rencontres et disputa la finale de l'Euro 1968 perdue face à l'Italie de Facchetti et Riva (finale rejouée d'ailleurs). Un joueur souvent oublié lorsqu'on évoque la courte histoire du Paris Saint-Germain.


Flavio Roma (Italie, 2001-2009)
roma.jpgOn tend à oublier le rôle important que joua Flavio Roma, joueur aussi discret qu'efficace, équipier modèle et gardien sobre, dans le brillant parcours européen de l'ASM en 2003-2004. Arrivé de Piacenza à l'été 2001, il se rend rapidement indispensable et passe finalement huit saisons en Principauté. Roma (qui est né à Rome) fut d'ailleurs récompensé de ses performances en club par une première convocation avec la Squadra Azzurra en 2005, à plus de trente ans. Quand on connaît le niveau moyen des gardiens italiens, cela en dit long sur la qualité du monsieur. Roma n'a jamais rien gagné avec Monaco et dut céder sa place de titulaire à un certain Stéphane Ruffier début 2008. Sans s'offusquer ni faire de scandale, il accepta la situation avec élégance et signa un contrat d'un an au Milan AC en 2009, où il joua les doublures sans broncher. Flavio Roma, une certaine idée de la classe.



Vedran Runje (Croatie, 2001-2004 puis 2007-2011)
runje.jpgAprès avoir défendu les cages d'Hajduk Split et du Standard de Liège, Runje découvre le championnat de France dans celles de l'OM. Titulaire indiscutable jusqu'au début de 2003, il s'accroche ensuite avec Alain Perrin, qui fait le forcing pour faire signer Barthez, et retourne au Standard. Après une année avec Besiktas, Runje retrouve la Ligue 1 sous le maillot lensois. Il devient très vite l'un des favoris du public de Bollaert, qui apprécie les compétences du joueur et les qualités de l'homme, qui joue un rôle central dans le vestiaire et n'hésite jamais à l'ouvrir en privé comme en public. Avec les Sang et Or, il connaît deux fois le drame de la relégation. Au cours de sa dernière saison au club, Runje se prend plusieurs fois le bec avec les supporters lensois, notamment après une déroute à Lorient en décembre 2010. C'est sûr une note très amère que Runje quitte le Nord un an avant le terme de son contrat. Le Racing devra faire sans lui en Ligue 2. Appelé en sélection croate à 22 reprises, son seul et unique titre reste la Coupe de Turquie, qu'il a remportée en 2007.



Alexander Vencel (Slovaquie, 1994-2000)
vencel.jpgGardien souple et aérien, aussi décisif sur sa ligne que rassurant dans ses prises de balle, Vencel fut le dernier rempart du RC Strasbourg six saisons durant. Transfuge du Slovan Bratislava, il brilla particulièrement lors de la Coupe UEFA 1996-97, au cours de laquelle le Racing sortit Liverpool et fut à deux doigts d'éliminer l'Inter. Très constant et professionnel jusqu'au bout des gants, Vencel fut distingué en 1999 par l'Etoile d'Or France Football, qui récompense le meilleur gardien du championnat sur la base des notes attribuées après chaque rencontre: une belle preuve de régularité dans la performance. En finale de la Coupe 1995, il dut s'incliner comme beaucoup d'autres sur une frappe de Le Guen made in Pencran qui offrit le trophée aux Parisiens. Vencel, qui vit le jour à Bratislava en 1967, fut sélectionné deux fois avec la République Tchèque et à 19 reprises avec la Slovaquie.
















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