
A
l'image d'un Cantona ou d'un Ibrahimovic, c'est précisément son
comportement toujours à la limite du hors-jeu, ses déclarations
tapageuses, son image de bagarreur de rue qui le rendaient populaire et
attachant. A force d'en faire des caisses, il finissait par faire
sourire et à susciter autant la sympathie que l'horripilation. La
présence de Stoichkov représentait la promesse d'un spectacle, la
possibilité d'assister à quelque chose de spécial, à un événement
inattendu. Tout au long de sa carrière, le Bulgare à l'ego démesuré fut
probablement persuadé d'être le meilleur footballeur du monde. A coup
sûr, il fait partie des cadors offensifs de son époque, en compagnie des
Baggio, Romario et autres Van Basten.
Pourtant, si on le compare à ces trois phénomènes, il apparaît
clairement que Stoichkov ne possédait pas les qualités naturelles ou
techniques de ses concurrents réguliers pour le Ballon d'Or: il n'avait
ni le toucher de balle soyeux de Baggio, ni la vitesse d'exécution de
Romario, ni l'élégance princière de Van Basten. Les dieux ne se sont pas
penchés sur le berceau du Bulgare, pour qui rien ne fut facile ni gagné
d'avance et qui dut aller chercher la gloire au forceps. Pas
spécialement rapide et plutôt bedonnant, il faisait en revanche preuve
d'une efficacité redoutable, d'une roublardise de bandit de surface, et,
contrairement à un Hagi, dilettante de génie, d'une combativité de tous
les instants.

Après
six saisons prolifiques sous le maillot du CSKA Sofia, il rejoint les
rangs du FC Barcelone en 1990, à l'âge de vingt-quatre ans. Il y
connaîtra les plus belles années de sa carrière, gagnant quatre
championnats consécutifs entre 1991 et 1994 aux côtés des Laudrup,
Koeman, Guardiola et Bakero. En 1993-94, il forme avec Romario un des
duos les plus excitants et fantasques jamais vus sur un terrain (il a
sans doute fallu faire élargir la porte du vestiaire du Camp Nou). Les
deux compères enchantent les socios barcelonais, claquant 46 pions à eux
deux en Liga (30 pour le Brésilien, 16 pour le Bulgare), mais se font
malheureusement corriger par le Milan AC lors de la finale européenne
d'Athènes.
Deux
ans auparavant, Stoichkov avait fait partie de la première équipe
blaugrana de l'histoire à remporter la coupe aux grandes oreilles aux
dépens de la Sampdoria à Wembley, marquant des buts importants contre le
Dinamo Kiev et Benfica. Il reste à ce jour le seul joueur bulgare à
avoir remporté la C1, Kostadinov ayant gagné la Coupe UEFA avec le
Bayern en 1996. En cinq saisons sous les couleurs catalanes, Stoichkov a
marqué plus de cent pions et gagné sa place parmi les légendes du club.
Après une expérience infructueuse à Parme, il revient en Catalogne en
1996, glanant encore au passage une Coupe d'Espagne et une Coupe des
Vainqueurs de Coupes.
Sélectionné
à 87 reprises entre 1987 et 1999 et auteur de 37 réalisations, il est
le troisième meilleur buteur de l'équipe nationale derrière Dimitar
Berbatov (48 buts en 77 sélections, bonjour le ratio) et un autre
Hristo, Bonev, qui brilla pendant les années 70. Entre 2004 et 2007,
Stoichkov occupa la fonction de sélectionneur de la Bulgarie et échoua à
qualifier son pays pour la Coupe du Monde 2006 et l'Euro 2008. Après
s'être brièvement assis sur les bancs du Celta Vigo, des Mamelodi
Sundowns en Afrique du Sud et du Litex Lovech, il travaille aujourd'hui
comme conseiller auprès du FC Rostov.
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