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jeudi 27 décembre 2012

Le bilan 2012

leo.jpgA la fin de l'année, tous les journaux, magazines et blogs sont pris d'une envie soudaine de faire des classements en tous genres, d'attribuer des récompenses, de dresser des listes, en un mot de jeter un coup d'oeil dans le rétroviseur comme pour tenter de contrôler et ralentir le temps, de tenir encore entre ses doigts une autre année qui s'échappe. Comme disait Pierre de Ronsard, grand supporter du Tours FC devant l'éternel: "Le temps s'en va, le temps s'en va, madame; Las, le temps non, mais nous nous en allons".


Pour une fois, LPC ne tentera pas vainement de se démarquer de la concurrence, de toute façon écrasée depuis un moment, et sacrifiera donc au rituel de la distribution des prix. Notons au passage que nous n'avons pas distingué Lionel Messi, auteur d'une saison d'extraterrestre et dont les statistiques parlent d'elles-mêmes: 91 buts et 23 caviars en 2012, près de 300 buts avec le Barça à 25 ans, 195 en Liga avec une moyenne de 35 buts par saison sur les quatre derniers exercices, 61 pions et 22 passes en 81 matches de Champions League, 31 buts en 76 sélections. Jamais peut-être un joueur n'a aussi outrageusement dominé le football et franchement, que le Ballon d'Or lui échappe en janvier prochain serait un pur scandale, tant il reste largement au-dessus du lot en termes de performance individuelle. Sachons apprécier à sa juste valeur la chance que nous avons de pouvoir voir évoluer un tel phénomène (enfin pour ceux qui ont BeIn Sport hein), qui repousse année après année les limites du possible.


Prix Samuel Eto'o du joueur hallucinant pas sur le podium du Ballon d'Or: Radamel Falcao
radam.jpegDepuis son arrivée à l'Atletico Madrid, l'attaquant a marqué plus de quarante buts en Liga, un quintuplé contre La Corogne, quinze pions en Ligue Europa (dont un doublé en finale contre l'Athletic Bilbao) et un triplé en Supercoupe d'Europe face à Chelsea. Sa signature, combinée à la nomination de Simeone au poste d'entraîneur, a métamorphosé le club, deuxième du championnat devant le Real. Falcao ne peut pas suivre le rythme ébouriffant de Messi au classement des buteurs, ce que personne ne saurait lui reprocher, mais a davantage scoré que Ronaldo sur la phase aller, pas un mince exploit par les temps qui courent. Aujourd'hui, le Colombien, attaquant extraordinairement complet et adroit, ressemble furieusement au meilleur avant-centre de la planète et attire logiquement toutes les convoitises. Question à dix mille balles: résistera-t-il aux sirènes du Real, de Chelsea, qui bavent sur lui depuis un moment, voire du PSG, qui lorgne sur tout ce qui bouge et plante des pions et peut s'aligner sur n'importe qui, pour disputer la Champions League avec l'Atletico la saison prochaine? Il est permis d'en douter, tant le joueur mérite de porter le maillot d'une équipe capable de mettre la main sur la coupe aux grandes oreilles, mais Falcao avait déjà surpris tout son monde en optant pour l'Atletico après ses années au Porto. Beaucoup avaient alors dit qu'il ne passait pas vraiment à la catégorie au-dessus, et si les faits ne leur donnent pas forcément raison, il est certain que Falcao portera tôt ou tard les couleurs d'un club plus prestigieux.


Prix Ghostbusters du revenant de l'année: Steed Malbranque
mal.jpegOn pensait qu'il avait définitivement mis un terme à sa carrière suite à l'épisode fumeux avec l'ASSE, mais à trente-deux piges et après un an loin des pelouses, Malbranque a rechaussé les crampons pour s'imposer en quelques semaines comme le taulier du milieu de terrain lyonnais. Toujours juste et précis, combatif, heureux de jouer comme un gosse dans la cour de récréation, l'ancien pensionnaire de Fulham, Tottenham et Sunderland a illuminé la première moitié de saison du club rhodanien et grandement contribué à son joli parcours. Avec Grenier et Gourcuff, intelligents dans le jeu tout comme lui, l'OL dispose d'un joli trio de tripoteurs de chique dans l'entrejeu. Il s'agit d'un juste retour des choses pour l'un des meilleurs milieux de terrain de sa génération, jamais vraiment reconnu à sa juste valeur et pour qui la porte de l'équipe de France est toujours restée fermée à double tour. Reste à savoir si Malbranque tiendra la distance physiquement sur l'ensemble de la saison ou s'il paiera à un moment ou un autre sa longue période d'inactivité. Quoi qu'il arrive, il a déjà été un énorme bonus pour l'OL.


Prix Bertrand Renard du plus mauvais calcul: Cristiano Ronaldo
roro.jpegLors du troisième match de poule face à d'affilgeants Néerlandais, Cristiano Ronaldo claque un doublé, avant de qualifier les siens d'une jolie tête à dix minutes du terme contre la République Tchèque. On se dit alors que, deux ans après une Coupe du Monde ratée, la star portugaise prend enfin ses responsabilités avec la sélection et se montre capable de porter l'équipe nationale sur ses épaules. C'est mal connaître l'ego surdimensionné du bonhomme et ses réflexes d'enfant gâté. Au lieu de mettre les siens en confiance en tirant le premier ou le deuxième tir au but lors de la série contre l'Espagne en demi-finale, Ronaldo, avec l'assentiment de son sélectionneur, également coupable sur le coup, choisit de frapper le cinquième: celui, pense-t-il, qui va qualifier le Portugal face à l'ennemi intime ibérique et faire de lui un héros national. Manque de pot, Moutinho échoue d'entrée, avant que Bruno Alves, quatrième tireur, n'envoie involontairement la Roja vers une troisième finale consécutive. Cristiano Ronaldo est éliminé sans même avoir eu l'occasion de poser le ballon sur le point de penalty: comment devenir la cible de toutes les critiques en voulant faire les gros titres à tout prix.


Prix Edgar Davids du milieu de terrain à quatre poumons: Blaise Matuidi
mat.jpegAu départ, Matuidi figurait plutôt en bas de la hiérarchie des milieux de terrain du PSG, derrière Thiago Motta, Sissoko ou Bodmer. A un moment, le club a même envisagé de laisser partir un joueur qui a éprouvé des difficultés à digérer son transfert et prendre ses marques. Et puis, peu à peu, Matuidi a progressé et emmagasiné de la confiance, prenant de plus en plus d'ampleur et d'importance dans le système parisien, au point d'être aujourd'hui un titulaire indiscutable dans l'entrejeu. Ahurissant d'endurance et en termes de volume de jeu, il récupère un nombre impressionnant de ballons dans les pieds adverses, harcèle sans relâche le porteur de balle, montre l'exemple dans l'agressivité et le pressing. En prime, il commence à prendre plus de responsabilités et de risques sur le plan offensif, comme le démontre son but importantissime face à Lyon, sur lequel il effectue une course de cinquante mètres pour se trouver à la réception du centre d'Ibrahimovic. Perfectionniste et modeste, il se dit encore trop imprécis dans son jeu de passes et son utilisation du ballon. S'il parvient à se montrer moins brouillon et à garder le même niveau d'activité, il devrait rapidement devenir un élément incontournable en équipe de France.


Prix Werder Brême de l'équipe qui faisait trop plaisir et est rapidement partie en vrille: Athletic Bilbao
llo.jpgLa saison dernière, l'Athletic Bilbao faisait rêver l'Europe et se hissait jusqu'en finale de la Ligue Europa en pratiquant un football à la fois inspiré, collectif et plein de grinta et en éliminant au passage le PSG et Manchester United. Depuis la finale perdue contre l'Atletico, les choses se sont sérieusement déteriorées: Javi Martinez a quitté Bilbao pour Munich pour une somme ahurissante et Llorente devrait également faire ses valises cet hiver ou l'été prochain. Les deux joueurs, qui ont sué sang et eau pour l'Athletic et dont la mentalité paraît au-dessus de tout soupçon, ont dû affronter la colère des supporters, furieux de les voir partir et qui les ont traité de mercenaires. Aujourd'hui, le premier fait les beaux jours du Bayern pendant que le second ne met plus un pied devant l'autre et tâte souvent du banc. Pire: une majorité des joueurs qui forment l'effectif actuel ne peut plus voir en peinture Marcelo Bielsa, qui a obtenu d'excellents résultats mais que son équipe juge trop autoritaire et rigide, voire un poil cinglé (ce n'est pas pour rien qu'on le surnomme "El Loco"). L'Athletic est redevenue une équipe ordinaire qui ne fait plus peur à grand-monde en Liga et s'apprête peut-être à perdre de nombreux éléments de valeur: Llorente, mais aussi Amorebieta, Susaeta, Iturraspe ou encore la pépite Muniain. Si le club devait endurer un "talent drain", on pourrait considérer qu'il s'agirait d'un beau gâchis.


Prix Raymond Domenech de l'optimisme béat: Arsène Wenger
ars.jpgAnnée après année, le père Arsène nous répète que cette fois juré craché c'est la bonne, que son équipe est armée pour rivaliser avec les meilleurs en Premier League et lutter pour le titre. Année après année, sa défense prend l'eau, collectionne les buts casquette et les défaites évitables, son équipe se ridiculise face à des adversaires médiocres et désespère ses supporters. Malgré le décalage évident entre ses déclarations et les prestations des Gunners, Wenger persiste à dire que son Arsenal progresse et continue son apprentissage. Il se refuse obstinément à admettre ses torts et ses fausses notes dans le recrutement, ainsi qu'à remettre en cause une stratégie qui n'a débouché sur aucun titre depuis sept ans. On a pu lire çà et là que Wenger disposerait peut-être d'une jolie enveloppe pour le mercato hivernal, auquel cas il serait inspiré de dépenser à bon escient. Faute de quoi, Arsenal se fera encore sortir de la Champions League en huitièmes (bonne chance à la défense en carton des Londoniens face à Ribéry, Gomez, Müller, Pizarro et Robben) et décrochera encore à l'arraché son billet pour la prochaine édition.


Prix Samir Nasri du type qui se prend pour un autre: Charles Kaboré
kabo.jpgEn début de saison, Charles Kaboré s'est fendu d'une mémorable interview dans un certain quotidien sportif français, dans laquelle il déclarait en toute simplicité ambitionner de s'imposer comme le meilleur du monde à son poste. Pas de Ligue 1 hein, du monde. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le lascar a une haute idée de lui-même, qui ne correspond pas exactement à la réalité. Dans les faits, le Burkinabé s'avère incapable de faire une passe correcte à plus de cinq mètres ou d'adresser une frappe qui termine à moins de quinze mètres des cages. D'une intelligence tactique et situationnelle plutôt limitée, Kaboré peut dégainer un tacle de cow-boy en pleine surface cinq minutes après avoir pris un jaune et dégoupiller à tout moment. Il concentre sur lui la colère des supporters marseillais, qui reprochent aux dirigeants leur manque d'ambition et ne supportent plus la médiocrité technique de l'équipe. C'est sûr que pousser Lucho vers la sortie pour faire de la place à Kaboré, ça en dit long sur le genre de football que l'OM souhaite développer.


Prix Carlos Valderrama du type qui n'a pas besoin de courir: Andrea Pirlo
andrea.jpgOn a beaucoup causé d'Andrea Pirlo cette saison mais primo il y a eu de quoi deuzio on ne s'en lasse pas et tertio on fait ce qu'on veut d'abord et si vous êtes pas contents Planète Foot est disponible en kiosque. En trottinant, le playmaker de la Juve a rendu le sourire à tous les esthètes du jeu qui se désolaient du sacre d'un horrible de Chelsea en Champions League. Même si Iniesta fut magnifique et, détail non négligeable, a remporté un nouveau trophée avec la Roja, le dernier Euro fut aussi celui d'Andrea. Quasi-inégalable dans le jeu long, impérial dans la gestion du rythme et du jeu et toujours aussi précis sur coup de pied arrêté, il a conduit l'équipe en patron et claqué le baigneur des tenants du mouillage de maillot et des admirateurs des marathoniens des pelouses. Au passage, il s'agit de remercier une nouvelle fois Cesare Prandelli, qui a su reconstruire la Squadra Azzurra à son image et a donné les clés de la boutique à un joueur dont le charme irrésistible réside dans le fait qu'il ne correspond pas au football dit moderne. Didier, si tu lis ces lignes etc.


Prix Mathieu Bodmer du beau joueur de ballon qui ne verra jamais Clairefontaine: Julien Féret
fer.jpgEn toute discrétion et sans que la presse en fasse des tonnes sur son cas, Julien Féret vient de signer une première moitié de saison absolument superbe et a déjà planté huit buts en championnat, soit son total du dernier exercice, qu'il avait agrémenté de dix passes décisives. Joueur fin et intelligent, tourné vers le collectif, doté d'une technique impeccable et d'une belle frappe de balle, Féret, âgé de trente ans, a atteint une forme de plénitude et fait désormais partie des tout meilleurs milieux de terrain offensifs français. Sur ce qu'il a montré depuis août, le Rennais figure plus haut dans la hiérarchie à son poste que des joueurs comme Gourcuff, Martin ou Ben Arfa, et le seul meneur de jeu de Ligue 1 à rivaliser s'appelle Mathieu Valbuena. S'il continue sur sa lancée, Féret aura-t-il droit aux honneurs d'une sélection avec les Bleus? Il est permis d'en douter, parce que Deschamps a un sérieux problème avec les joueurs de ballon et que les éléments qui faisaient partie du groupe en Espagne et en Italie ont pris une longueur d'avance. Il est sans doute trop tard pour Féret, mais tous ceux qui suivent le championnat de près connaissent la valeur de l'ancien Rémois et Nancéen, devenu un des acteurs incontournables du grand feuilleton hexagonal.


Prix Wilt Chamberlain du type qui ne fait pas le même sport que les autres: Zlatan Ibrahimovic
zlatSouvent, Ibra donne l'impression d'être le redoublant qui dépasse tout le monde de deux têtes dans la cour de récréation et s'amuse avec les minus. Le Suédois ne se contente pas de planter des pions à la pelle, de briller techniquement, de faire preuve d'une maîtrise ahurissante dans les airs et d'inventer un geste de fou à chaque sortie, il domine également de la tête et des épaules sur le plan physique. Lors de la première journée, il avait égalisé face à Lorient après avoir contrôlé de la poitrine un ballon que Bourillon avait vainement tenté de lui prendre de la tête. Bisevac et Lovren, pas exactement des avortons, ont tellement souffert face à lui qu'ils ressemblaient à des grognards napoléoniens sérieusement amochés pendant la retraite de Russie au coup de sifflet final. Jouer Ibrahimovic, au-delà de la quasi-certitude de prendre au moins un pion, c'est l'assurance de souffrir dans les duels et le combat, voire de se faire carrément humilier, comme pourraient en témoigner pêle-mêle Adil Rami, Philippe Mexès, Gary Cahill ou Nicolas Isimat-Mirin. Cette année, Zlatan a quitté le Milan avec 28 pions en Serie A au compteur, enquillé 18 buts sur la phase aller en Ligue 1 et battu l'Angleterre à lui tout seul en marquant quatre pions, dont un improbable qui a fait le tour de toutes les télés du monde: la routine, quoi.


Prix Michu du joli coup à 400 000 euros: Dario Cvitanich
cviDario Cvitanich a offert une bouteille de champagne à un kiné de l'OGC Nice, qui avait parié avec lui qu'il atteindrait la barre des dix buts à la trêve et que l'Argentin avait pris pour un dingue. Troisième meilleur buteur du championnat derrière Ibra et Gomis, l'ancien joueur de Boca Juniors et de l'Ajax présente déjà un bilan à deux chiffres et fait partie des grandes découvertes de la première moitié de la saison. Recruté pour une bouchée de pain au vu de son rendement depuis quelques semaines, Cvitanich aurait tapé dans l'oeil d'un stagiaire du club lors d'un match de Boca diffusé à la téloche, lequel stagiaire en aurait ensuite touché deux mots à Serge Recordier, l'un des recruteurs du club. Le beau Dario, attaquant de poche qui dit vouloir s'investir dans la surée au sein de l'OGCN, peut aussi bien planter du bon vieux but bien laid de voleur de poules dans la surface que poser un lob parfait depuis les seize mètres. Fidèle à la tradition argentine et à l'image d'un Lavezzi, il se bat comme un chat maigre sur tous les ballons, pourrit la vie des défenseurs adverses et multiplie les appels de balle. Pour moins d'un demi-million d'euros, Nice s'est offert les services d'un avant-centre efficace, guère avare d'efforts et à la mentalité irréprochable. Rappelons au passage que Salomon Kalou touche 200 000 euros par mois et que le LOSC lui a versé une prime d'un million et demi à la signature.


Prix Udinese de l'équipe qui tourne bien mais dont tout le monde se fout: Bayer Leverkusen
kies.jpg33 points, 10 victoires, 33 buts pour, 22 contre: tel est le bilan chiffré du Bayer Leverkusen, deuxième de Bundesliga devant le Borussia Dortmund, à mi-parcours. Porté par un duo Schürrle-Kiessling en pleine bourre (quatre buts et cinq passes décisives pour le premier, douze pions pour le second, meilleur buteur du championnat tout simplement), l'équipe de l'ancien défenseur des Reds Sami Hyypia semble lancée pour décrocher une qualification pour la prochaine Champions League. Très à l'aise dans son rôle d'outsider sans complexes et embêtant à jouer, les rouge et noir se sont offert les scalps du Bayern Munich à l'Allianz Arena et de Schalke 04 à Gelsenkirchen et ont terminé tranquilles deuxièmes de leur groupe de Ligue Europa à égalité de points avec le Metalist Kharkov. Ils affronteront Benfica en seizièmes de finale, et on souhaite bien du courage aux Portugais face à une équipe qui respire la confiance et se verrait bien créer la surprise dans la compétition. La reprise risque de s'avérer décisive pour le Bayer, qui rencontrera ses deux poursuivants au classement, l'Eintracht Francfort et le Borussia Dortmund, à l'occasion des 18ème et 20ème journées.


Prix Aly Cissokho du défenseur qui ne sait pas défendre: David Luiz
david.jpgRécemment, le site internet du Guardian, par ailleurs fort recommendable et souvent remarquable par sa qualité d'analyse, s'est permis de placer le "défenseur" de Chelsea parmi les cent meilleurs footballeurs actuels sur la planète. Il est indéniable que le Brésilien possède certaines qualités: il est puissant physiquement, plutôt à l'aise avec le ballon, doté d'une belle frappe de balle, remarquablement endurant et très à l'aise dans le domaine aérien. Le souci, c'est que l'hirsute des Blues semble totalement étranger à toute notion tactique et peut à tout moment coûter très cher à son équipe sur une erreur de relance, une prise de risque inconsidérée ou une faute de placement. Si l'on est guère obligé de porter John Terry dans son coeur, il est certain que le stoppeur anglais savait admirablement jouer les chefs de défense, tandis que David Luiz donne souvent des sueurs froides à son entraîneur. Agé de vingt-cinq ans, il ne deviendra un grand défenseur de niveau international que s'il parvient à épurer son jeu et à gagner en sobriété et en sécurité. Pour l'instant, il se montre souvent plus utile dans un rôle de milieu défensif, poste où Benitez l'a placé en championnat contre Aston Villa et où sa densité et son volume de jeu font merveille.


Prix Don Diego de la Vega du cavalier qui surgit hors de la nuit: Robin Van Persie
vanp.jpgRobin Van Persie n'a pas perdu le rythme sous le maillot de Manchester United: en 18 matches, le Néerlandais a claqué 12 buts, ce qui fait de lui le deuxième meilleur buteur de Premier League derrière la surprise du chef Michu. Ce qui est encore plus remarquable chez lui, c'est sa capacité à se montrer décisif dans les derniers moments d'un match et à faire basculer le score en faveur des siens dans ce qu'il est convenu d'appeler le "Fergie time". A Southampton, il plante à la 88ème et la 92ème alors que United est mené 2-1. A Liverpool, il donne la victoire aux Red Devils à dix minutes du terme. Dans le derby, il bat Harte sur coup franc à la 92ème pour offrir une marge conséquente à United en tête du classement. Auteur de 48 buts en 63 matches de championnat avec Arsenal lors des deux saisons précédentes, Van Persie, qui donne l'impression de porter le maillot mancunien depuis des lustres, semble au sommet de son art et parti pour friser avec la barre des vingt-cinq buts. Avec lui et Chicharito, ultra-décisif également depuis le début de saison, Ferguson peut compter sur un fameux duo de flingueurs qui appartiennent à la catégorie des buteurs les plus rentables et recherchés: ceux qui font gagner des points et des titres.


Prix ASSE de l'équipe qui ne jouera jamais la Champions League: Udinese
toto.jpgLa saison dernière, l'Udinese avait eu la malchance de tomber sur Arsenal lors du tour préliminaire de Champions League. Battus 1-0 à Londres, les hommes de Guidolin s'inclinèrent 2-1 au retour malgré l'ouverture du score de Di Natale et n'accédèrent pas à la phase de poules. Après une nouvelle superbe saison, malgré la perte de quelques éléments de grande valeur, l'Udinese gagne à nouveau le droit de disputer le précieux ticket au Sporting Braga. Après deux matches nuls 1-1, les Italiens se font cette fois sortir aux tirs aux buts: un véritable crève-coeur pour une équipe méritoire et souvent belle à voir jouer qui a régalé la Serie A deux saisons durant. A la trêve, le club occupe la dixième place du classement et a déjà fait une croix sur une qualification européenne. Antonio Di Natale, qui a encore planté dix buts en quinze matches depuis le début de saison à trente-cinq berges (plus de 150 en 280 rencontres de Serie A avec l'Udinese), ne participera jamais à la reine des compétitions de club avec l'équipe qu'il a grandement contribué à hisser au sommet. Heureusement, le Napolitain a pu faire étalage de tout son talent et de son sens inné du but lors du dernier Euro, au cours duquel il a marqué un pion à Iker Casillas: tous les attaquants européens ne peuvent pas en dire autant.


Prix El Nino du type qui a déjà marqué sept fois plus de buts que la saison précédente: Stephan El Shaarawy
shaara.jpgJusqu'à l'attaque de la présente saison, El Shaarawy avait disputé en tout et pour tout 22 matches de Serie A, rentrant la plupart du temps en cours de match, et n'avait marqué que deux fois. Le départ d'Ibrahimovic a tout changé pour l'homme à la crête, âgé de seulement vingt ans, qui a su prendre ses responsabilités au point d'occuper à la trêve la tête du classement des buteurs avec quatorze buts. Très rapide, bon dribbleur, précis dans ses frappes, opportuniste à souhait, El Shaarawy possède encore une jolie marge de progression et devrait faire le bonheur du Milan pendant de longues années. Appelé pour la première fois par Prandelli (qui s'est dit surpris par sa générosité et son sérieux à l'entraînement) en août, le natif de Savone, passé par toutes les sélections de jeunes depuis les moins de seize ans, a ouvert le score contre les Bleus en amical à Parme, ce qui en dit long sur sa confiance et son absence totale de complexes. Malheureusement, le jeune attaquant ne peut pas à lui tout seul enrayer le déclin du Milan AC, septième à dix-sept longueurs de la Juve et huit du podium, qui a déjà concédé sept défaites et dont la charnière ultra-mobile Mexès-Yepes vient de prendre un bouillon pas possible contre la Roma. S'il reste fidèle quelques années au maillot rossonero, El Shaarawy pourrait se voir privé de Champions League pendant un bail.


Prix Matra Racing de l'équipe de mercenaires incapable de gagner un match: Queens Park Rangers
djib.jpgFinancé par le portefeuille très fourni de Tony Fernandes, le patron de Air Asia, le recrutement du promu QPR a donné dans le pléthorique l'été dernier: Park Ji-Sung, Fabio, Mbia, Bosingwa, Julio Cesar, Granero, Cissé, Taiwo, Onohua, Macheda, Diakité, Zamora, bref, une liste longue comme le bras de types venus des quatre coins de l'Europe défendre les couleurs (façon de parler hein) du club de l'ouest londonien. Résultat: une véritable catastrophe industrielle. Il aura fallu attendre (façon de parler hein) la dix-septième journée pour voir QPR signer un premier succès en Premier League face à Fulham, et la première partie de saison calamiteuse des bleu et blanc a coûté son poste à Mark Hughes, remplacé par un Harry Redknapp venu jouer les pompiers de service. QPR occupe l'avant-dernière place du classement avec une seul unité d'avance sur Reading et cinq points de retard sur Southampton, premier non-relégable. Il va falloir que Redknapp, dont les compétences ne seraient être remises en cause, fasse des miracles pour donner un semblant de cohérence et d'homogénéité à l'équipe, faute de quoi QPR risque d'être l'un des plus gros ratages tous championnats confondus de ces dernières années et redescendre vite fait à l'étage inférieur en se couvrant de ridicule. 


Prix Javier Zanetti du type qui jouait déjà quand Pierre Sled présentait l'EDD: Francesco Totti
fra.jpgL'inusable Francesco Totti a eu trente-six ans fin septembre et il va bien, merci pour lui. En dix-sept rencontres disputées, il a déjà planté six buts et distribué sept passes décisives. Le 21 octobre, en inscrivant son 217ème but en 518 matches avec la Roma (ce qui nous fait tout de même une moyenne de 0,4 but par match), le capitaine emblématique des giallorossi est devenu le troisième meilleur réalisateur de l'histoire de la Serie A derrière deux joueurs d'une autre époque, Silvio Piola et Gunnar Nordahl, mais devant des barons comme Baggio, Del Piero ou Batistuta. Alors qu'on pouvait le croire sur le déclin (il n'a pas atteint la barre des dix buts en championnat la saison dernière pour la première fois depuis ... 2002), Totti semble reparti pour un tour, à tel point qu'il vient de déclarer vouloir jouer jusqu'à ses quarante ans, lui dont le contrat en vigueur se termine en 2014. Même s'il baisse de pied physiquement, le Romain aura toujours un ballon hallucinant, saura toujours faire la bonne passe au bon moment et continuera à'encadrer les jeunots et jouer les tauliers dans le vestiaire. On ne voit pas comment son club de toujours, dont il intégrera le staff technique une fois ses crampons raccrochés, pourrait lui refuser une prolongation. 


Prix Leeds United de l'équipe qui n'en finit plus de sombrer: Deportivo La Corogne
val.jpgVous vous souvenez du Deportivo La Corogne? Bebeto, Djalminha, Naybet, Valeron, Fran, Pandiani, Naybet, Makaay, le titre de champion d'Espagne en 2000, le 4-3 de malade contre le PSG au Riazor, le renversement de vapeur d'anthologie face au Milan AC en 2004? Ces noms et ces moments évoquent forcément des images au footophile moyen. Aujourd'hui, le Depor occupe la dernière place du classement en Liga avec douze misérables points, à trois points d'un autre grand nom du football ibérique, le Celta Vigo, ancien club de Makélélé. L'équipe n'a remporté que deux succès (l'un dès la première journée contre Osasuna, l'autre face à Majorque) et a concédé la bagatelle de trente-neuf buts, ce qui fait d'elle la formation la plus perméable de Liga. Malgré la présence de quelques joueurs historiques (Manuel Pablo, Valeron), de vieux routiers des pelouses espagnoles (Marchena, Aranzubia) et l'émergence de jeunes talents (l'ailier de poche portugais Pizzi, quatre pions et deux passes décisives), l'équipe de Jose Luis Oltra devra cravacher jusqu'au bout pour éviter la relégation et ne pas suivre le mauvais exemple de Villareal. Véritable instiution de l'autre côté des Pyrénées, le Depor a passé vingt ans dans l'élite entre 1991 et 2011 (une fois champion, quatre fois vice-champion et quatre fois troisième) et vient tout juste de remonter en première division.


Prix Stade Rennais du faux outsider qui se ramasse à un moment ou un autre: Toulouse FC
cap.jpgNous aussi, avouons-le, avons cru que c'était possible, que c'était peut-être l'année du TFC, qu'enfin l'équipe de Casanova allait arrêter de décevoir les espoirs placés en elles depuis quelques saisons. Après dix journées, Toulouse comptait 22 points et marchait du feu de Dieu, à l'image d'un Ben Yedder en mode goleador, d'un Capoue retrouvé et d'un Ahamada qui s'était même offert un but de la tête. Derrière, Abdennour tenait la baraque, et au milieu, Sissoko et Didot faisaient joliment le boulot. Lors de la onzième journée, le TFC pouvait s'emparer de la pôle en cas de succès à Bordeaux mais, comme paralysé par l'enjeu, s'est incliné sur le plus petit des scores et n'en finit pas de s'enfoncer depuis. Entre la 11ème et la 19ème journée, Abdennour et compagnie n'ont pris que sept points et n'ont marqué que sept buts, trouvant le moyen de se payer le scalp du leader lyonnais mais d'en prendre quatre au Stadium contre Ajaccio. A mi-parcours, les Toulousains, douzièmes à douze longueurs du podium, sont clairement rentrés dans le rang et ont sans douté d'ores et déjà rangé leurs ambitions européennes au placard. Neuvième attaque, septième défense, le TFC est redevenu ce qu'il a toujours été: une équipe moyenne.

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