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lundi 7 octobre 2013

Lille sans faire de bruit

L'habituel tapage médiatique autour de Marseille-PSG a en partie occulté le fait que le LOSC avait profité de la défaite olympienne au Vélodrome pour s'emparer de la troisième place. Même si les Lillois n'ont encore rencontré aucun des supposés cadors de Ligue 1 (et à vrai dire au vu des dernières journées seules deux équipes méritent l'appellation), ce classement n'a rien d'anecdotique au premier quart de la saison. A plusieurs titres, l'équipe de René Girard semble armée pour viser le podium et terminer première de l'autre championnat, celui que disputent les dix-huit formations qui ne disposent ni des moyens ni de l'effectif des deux monstres bâtis pour l'hégémonie domestique et les conquêtes en Champions League.


La relative faiblesse de la concurrence dans un paysage national pour le moins dégagé constitue peut-être le principal motif d'espoir pour les Nordistes. Lyon, candidat habituel à la caisse, n'en finit plus d'étaler ses faiblesses et de pâtir de l'incohérence de ses instances dirigeantes. On peut d'ores et déjà affirmer sans prendre beaucoup de risques que l'OL finira au mieux cinquième. Qui d'autre alors pour inquiéter le LOSC? Nice? Soyons sérieux s'il vous plaît dans le fond. Nantes? Allons-y gaiement dans l'aberration. Saint-Etienne? Un point pris sur les quatre derniers matches. Rennes? Le voisin guingampais a presque plus de chances. Mis à part un OM pourtant limité et sans aucune ambition dans le jeu, personne ne présente suffisamment de garanties sur le papier pour se prétendre plus compétitif que Lille.

Tout proches des deux points de moyenne, les Dogues s'inscrivent dans la continuité d'une deuxième partie d'exercice 2012-2013 particulièrement réussie au terme de laquelle ils ne leur manqua pas grand-chose pour souffler leurs rivaux sur le fil. Malgré des changements considérables à l'intersaison qui ont définitivement tourné la page du titre (remplacement de Garcia par Girard, départs de Payet, Pedretti et Chedjou), la transition s'est effectuée sans trop de dommages puisque Girard n'est pas arrivé dans l'idée de tout nettoyer du sol au plafond : il n'a pas touché au sacro-saint 4-3-3 rôdé par son prédécesseur et a confirmé Kalou, très efficace depuis le début de l'année, dans un rôle de véritable avant-centre. A l'exception de quelques recrues estivales, les joueurs connaissent parfaitement le système et ont appris à s'y adapter.

Comme chaque été (et chaque hiver) depuis plusieurs années, le LOSC a dû se résoudre à voir partir des joueurs majeurs, sans parler du cas Thauvin, pour qui le club peut se féliciter d'avoir encaissé un gros chèque au terme d'un feuilleton affligeant. Plutôt que de recruter à tout-va pour compenser les départs (pas le genre de la maison), le club a choisi de miser sur les ressources internes et de jouer la carte de la stabilité. Hormis Simon Kjaer, qui a déjà fait taire les sceptiques et forme une excellente paire en défense centrale avec Basa, personne n'est venu renforcer les rangs de l'équipe, qui s'appuie sur un mélange de vieux routiers de la Ligue 1 (Mavuba, Balmont, Béria, De Melo, Rozehnal), de recrues récentes désormais bien intégrées (Kalou, Roux, Rodelin, Martin) et de produits maison en pleine progression (Gueye, Souaré). Cette combinaison forme un ensemble homogène et cohérent qui fait du bon début de saison lillois une surprise toute relative.

On peut faire confiance à Girard, aussi râleur que réaliste et horripilant que compétent (bien que le bonhomme semble moins obsédé par la théorie du complot et étrangement assagi depuis son arrivée dans le Nord), pour ne pas déjà mettre le champagne au frais. Ces deux dernières saisons, les Lillois ont connu des passages à vide qui ont sérieusement plombé leurs ambitions et n'ont pas fait de la régularité leur marque de fabrique. A la fois séduisants et énervants, ils se montrent trop souvent capables de se saborder eux-mêmes et de laisser filer des points déjà acquis, à l'image de l'improbable suicide collectif face à Sochaux en fin de saison dernière. Sans compétition européenne au programme, ils peuvent cette année se concentrer sur le championnat, donnée non négligeable en l'absence d'un effectif pléthorique. Comme Bordeaux, autre champion récent, le LOSC aura toujours un avantage considérable sur l'OM : qu'il perde ou qu'il gagne, il fait rarement les gros titres et peut travailler dans la tranquillité.

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