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mercredi 5 novembre 2014

Liverpool, l'argent par les fenêtres

Sans retenir la leçon infligée la saison dernière au club londonien, Liverpool nous a fait une Tottenham: autrement dit, les dirigeants du LFC ont dilapidé la manne du transfert de Suarez de la même manière que ceux des Spurs avaient mangé le pognon du Real. Et encore, ces derniers avaient au moins eu la décence de recruter quelques pointures de renommée internationale (Soldado, Lamela, Paulinho, Eriksen), alors que les têtes pensantes des Reds ont signé des chèques aux montants disproportionnés pour des Lovren, Markovic ou Emre Can. 


On comprend aisément que la perte de Suarez puisse être difficile à surmonter, mais il y avait matière à en tirer profit, surtout qu'il s'agissait du seul départ notable au sein d'un effectif qui avait procuré de belles satisfactions. Avec quelques retouches pertinentes, les Reds auraient pu se battre pour le podium, d'autant plus que mis à part Chelsea, les supposés cadors pédalent dans la semoule. Au lieu de cela, les voilà septièmes derrière Swansea et West Ham, avec déjà quatre défaites au compteur.


Franchement, il faudra nous expliquer comment des types dont c'est le boulot d'observer et de recruter des joueurs peuvent inciter leurs argentiers à mettre 25 millions sur un défenseur comme Lovren, un tâcheron qui collectionnait les toiles et les 2/10 dans L'Equipe lors de son passage à l'OL. A l'époque, on avait déjà du mal à croire que le club rhodanien ait pu débourser 10 millions pour le Croate et qu'il ait pu le refourguer à un aussi bon prix. Ses premières sorties avec les Reds n'ont fait que confirmer que Lovren était toujours aussi lent, lourd, pataud, prompt aux boulettes et aux erreurs de placement, et que Liverpool aurait pu s'offrir deux bons défenseurs centraux pour le même prix. Pourquoi en outre faire venir Sakho et ne jamais lui laisser le temps de prendre ses marques? On ne se prononcera pas sur Emre Can, acheté 12 millions d'euros et qui fait partie des grands espoirs du football allemand, ni sur Lazar Markovic, très jeune et prometteur également, mais le recrutement dans son ensemble laisse perplexe.


On pensait qu'avec le retrait de Dalglish et l'arrivée aux manettes de Rodgers, Liverpool ne commettrait plus l'erreur de surpayer des joueurs anglais, toujours trop chers, sans doute parce que les sujets de Sa Gracieuse sont toujours persuadés de détenir la vérité footballistique. Résultat: 5 millions pour Rickie Lambert, un joueur de 32 ans dont on attend toujours le premier but, et une vingtaine sur Adam Lallana, milieu offensif qui devrait si tout va bien rejoindre la longue liste des espoirs déçus, sur laquelle figurent les Shaun Wright-Phillips, Kieron Dyer, Stuart Downing et autres Ashley Young. 

C'est tout simplement consternant de claquer autant de pognon sur un joueur de 26 ans qui a passé l'essentiel de sa carrière dans les divisions inférieures et n'a jamais franchi la barre des dix pions en Premier League. En prime, le staff des Reds se permet le luxe de faire une croix sur Loïc Rémy pour raisons médicales, alors que Chelsea ne s'est pas fait prier pour faire signer l'attaquant français, auteur de 14 buts avec Newcastle la saison dernière.


Tout le monde s'acharne sur Balotelli et s'accorde à dire que faire venir l'incontrôlable Italien était une erreur, mais cela reste à voir: vu le marché des attaquants, s'offrir à relativement peu de frais un avant-centre international qui restait sur 26 buts en 43 matches de Serie A relève du bon sens, quoi que l'on pense du personnage et de ses frasques (au passage, quid de Borini, plutôt convaincant avec Sunderland?). Ce qui est incompréhensible, outre les aberrations déjà mentionnées, c'est que le club n'ait pas cherché à solidifier son entre-jeu pour soulager Gerrard, d'autant que Lucas Leiva est souvent blessé. Sans vouloir exagérer, il manque une colonne vertébrale à cette équipe: un taulier en défense, un récupérateur-organisateur au milieu dans le style de Matic à Chelsea et un attaquant capable de proposer des solutions et de faire sa part de boulot défensif. Dans ces conditions, il n'est guère étonnant que les productions de l'équipe soient aussi pauvres. Les Reds marquent peu (même pas un but de moyenne en Premier League) et ont encaissé au moins un pion dans 14 de leurs 16 matches. On veut bien croire à des résultats sur le long terme, mais le présent n'incite vraiment pas à l'optimisme.

2 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Ca me fait penser à une équipe de L1 qui, à une époque maintenant révolue, achetait des joueurs à des prix indécents. Tiens! rien que d'y penser j'en ai mal à mon JMA...

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