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jeudi 22 janvier 2015

Southampton, la surprise du chef

Avant le coup d’envoi de la saison, si quiconque avait annoncé que Southampton occuperait la troisième place du classement devant United, Arsenal, Tottenham et Liverpool après 22 journées, on l’aurait pris au mieux pour un pronostiqueur incompétent et au pire pour un illuminé notoire. Les Saints n’en finissent plus de surprendre, à tel point qu’une qualification pour la Champions League, a priori inenvisageable, apparaît désormais comme un objectif accessible. 


A chaque fois qu’on se dit qu’ils vont bien finir par se prendre les pieds dans le tapis et rentrer dans le rang (autrement dit que la blague a assez duré, il faut se montrer raisonnable maintenant hein, allez on se calme les gentils hommes en blanc ne vont pas tarder), ils poussent le bouchon un peu plus loin. Attendus au tournant, ils ont par exemple remporté une victoire capitale et pleine d’autorité à Old Trafford, qui a mis fin à une jolie série des Red Devils et rappelé à tout le monde qu’il faudrait sans doute compter avec Southampton jusqu’au bout. Et pourtant, l’équipe partait de très loin et semblait destinée à se battre plutôt pour le maintien que pour les places européennes. 


L’été dernier, le club a perdu son entraîneur Mauricio Pocchetino, qui avait effectué un boulot remarquable et a opté pour un challenge risqué en s’installant sur le banc des Spurs, qui d’ailleurs se portent plutôt bien depuis son arrivée. Il a aussi subi une saignée qui n’incitait pas franchement à l’optimisme : Lallana, Lambert et Lovren à Liverpool (ceci dit, 25 millions pour un défenseur qui n’a jamais su défendre, c’est toujours bon à prendre), Luke Shaw à United et Callum Chambers à Arsenal, soit cinq joueurs majeurs partis vers d’autres cieux (façon de parler). 

Mais avec le joli paquet de pognon ramassé (il faudra un jour nous expliquer pourquoi les clubs de Premier League surpayent les joueurs anglais, 35 millions pour Shaw allons-y gaiement camarades, cela nous met un Ivanovic ou un Jordi Alba à 200 millions quoi), Southampton a recruté à peu de frais et de façon très pertinente, comme le prouve le rendement remarquable des nouveaux arrivants. 


L’international serbe Dusan Tadic, en provenance du FC Twente, signe une saison éblouissante et compte déjà sept passes décisives à son actif. Graziano Pellè, excellent sous le maillot du Feyenoord (50 pions en championnat entre 2012 et 2014) et acheté 8 millions d’euros, a claqué huit buts et donne entière satisfaction. Avec son gabarit de déménageur pas breton (1,93m, 90kg), il donne du fil à retordre aux charnières adverses, d’autant qu’il peut se montrer particulièrement adroit et plutôt fin techniquement. Shane Long s’est bien adapté et représente une autre option intéressante en attaque. Dans les bois, Fraser Foster, souvent brillant avec le Celtic, commande la meilleure défense du royaume, articulée autour du tandem Fonte-Yoshida.

Enfin, comme si tout devait sourire à Southampton cette année, le Néerlandais Eljero Elia a planté un doublé à Newcastle pour sa deuxième apparition avec sa nouvelle équipe, à qui il a offert la victoire. Ronald Koeman a réussi à créer une dynamique extraordinaire et un collectif très cohérent, qui propose toujours un visage séduisant et pose des problèmes à tout le monde. Autre facteur important à prendre en compte : la régularité de Morgan Schneiderlin, métronome du milieu, qui ne doit pas regretter d’être resté une saison supplémentaire. 

 
On dit souvent que la période des fêtes peut être un tournant important dans la saison, et le parcours des Saints depuis un mois force l’admiration : victoires nettes et sans bavures contre Everton et Arsenal à la maison, nul contre Chelsea, succès à Crystal Palace, Old Trafford et Newcastle. Une telle série suffit à ce que l’on prenne les Saints très au sérieux et démontre que leur réussite n’avait rien d’un feu de paille. 

Peuvent-ils finir dans le Top Four et espérer au moins un tour préliminaire de Champions League, me demanderez-vous, lecteur impatient et avide de réponses que vous êtes ? Etant donné que Chelsea et City devraient continuer à faire la course en tête, il faudra qu’ils continuent à résister encore et toujours aux envahisseurs. Si Arsenal se refait une santé et a pour habitude de remonter dans le sprint final, ni United, irrégulier et peu convaincant, ni Tottenham, capable du meilleur comme du pire, ni Liverpool, en progrès mais convalescent, n’ont de quoi faire faire de méchants cauchemars à Koeman. Pour rejoindre le gratin continental, il faudra laisser deux de ces trois concurrents derrière. C’est peut-être l’année ou jamais pour les Saints.

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