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jeudi 27 août 2015

Serie A, le feuilleton à suivre

Le superbe parcours de la Juventus en Champions League la saison dernière a eu le mérite de démontrer que la Serie A, championnat loin d'être aussi valorisé que la Premier League et la Liga, n'était peut-être pas aussi médiocre qu'on le laissait entendre. Certes, il n'est guère pertinent de juger du niveau d'une compétition à l'aune de celui d'une équipe qui l'écrase depuis quatre ans, la locomotive ne ressemblant pas forcément au reste du train. Mais toujours est-il que les exploits de la Juve, tombeuse (que Morata en soit remercié au passage) du Real en demi-finale, ont eu le mérite de replacer l'Italie sur la carte du football européen, trois ans après la finale perdue par la Squadra devant l'Espagne.



Pour diverses raisons, que nous allons exposer tout à l'heure, la prochaine saison de Serie A s'annonce particulièrement excitante et en tous les cas plus indécise que les scenarii déjà presque écrits en Allemagne (Bayern ou Bayern?), en Espagne (Real ou Barça?) et en France (PSG ou PSG?). Beaucoup de cartes ont été redistribuées au cours de l'été et un chapitre de l'histoire de la Juve s'est achevé, tandis que la concurrence s'est renforcée intelligemment et que Milan l'endormie se redécouvre de l'ambition. Suivez le guide, et n'oubliez pas le pourliche en fin de visite.


D'abord une question pour un champion: malgré les départs de Tevez, Vidal et du charismatiquissime Pirlo (excusez du peu), la Vecchia Signora reste-t-elle la principale favorite à sa propre succession? On peut se permettre de penser que oui, tant que ce n'est pas interdit, malgré le revers initial à domicile. Le socle défensif, point fort de l'équipe, reste quasiment inchangé puisque seul Ogbonna, pas titulaire l'an dernier, a fait ses valises. Evra aura un nouveau concurrent en la personne d'Alex Sandro, transfuge du FC Porto. Tevez et Vidal ont été numériquement remplacés par Mandzukic et Khedira, deux éléments de classe mondiale qui devraient assurer une transition en douceur, si tant est que l'Allemand ne passe pas les trois quarts de son temps à l'infirmerie.

Paul Pogba, un des joueurs les plus convoités du moment, a sagement décidé de rester une année supplémentaire en vue de l'Euro, toujours secondé par l'excellent Marchisio. Le prometteur Dybala (13 buts et 10 passes avec Palerme sur le dernier exercice) est venu mettre ses cannes au service du secteur offensif, et un autre renfort est annoncé (Draxler? Oscar?). Massimo Allegri, très contesté à son arrivée, dispose maintenant d'un capital confiance considérable, même si les bancs italiens se transforment facilement en sièges éjectables.



La tâche paraît bien compliquée pour la concurrence, d'autant que le renouvellement opéré élimine a priori les risques d'usure et de lassitude. A force d'affirmer que la Roma a les moyens de lutter et que attention cette année on va voir ce qu'on va voir, nous finissons par passer pour des peintres, mais il faut bien admettre que l'effectif giallorosso a une certaine gueule. Il fallait impérativement un avant-centre à Garcia, et la signature d'un vrai buteur de métier comme Dzeko constitue une excellente nouvelle (on a beau admirer Totti, il ne fera pas le boulot tout seul à quarante balais).

Salah, pas assez bon pour Mourinho mais excellent avec la Fiorentina (6 buts en 16 matches), va apporter un peu de vitesse et de folie dans une équipe où les techniciens ne manquent pas (Pjanic, Ljajic, et l'incroyable Nainggolan). Nous ne nous prononcerons pas sur le recrutement du défenseur allemand Antonio Rudiger, inconnu au bataillon, mais pointerons du doigt les retours importantissimes de deux cadres, Kevin Strootman, qui va de mieux en mieux, et Leonardo Castan, pilier de la défense qui a vécu une année cauchemardesque et subi une intervention chirurgicale au cerveau. Garcia aimerait disposer d'une paire de défenseurs supplémentaires suite aux départs de Yanga-Mbiwa et Cole. A suivre.


Le grand changement, c'est chez les deux clubs milanais qu'il a eu lieu. Le Milan et l'Inter, deux mastodontes du football transalpin et européen, avaient totalement disparu de la circulation ces dernières années et se traînaient, indignes de leur statut, à des kilomètres du podium. Or voilà que le rachat du 70% de l'Inter par un magnat indonésien et la cession par Berlusconi de près de la moitié des parts du Milan à des hommes d'affaires thaïlandais sont venus changer complètement la donne. Les deux clubs lombards ont été deux des grands animateurs du marché des transferts et ont signé du chèque à tours de bras: Kondogbia, Murillo, Miranda, Montoya et Jovetic côté nerazzurri, Bacca, Luiz Adriano et deux jeunes talents italiens, Bertolacci et Romagnoli, côté rossoneri.

Reste à savoir si Mancini et Mihajlovic, anciens coéquipiers à la Lazio, vont réussir à faire prendre la mayonnaise, mais ils ne manquent pas de munitions. Le Milan a fait venir deux excellents attaquants mais pourrait peiner en défense, secteur vieillissant (Mexès, Alex, Zaccardo) où Zapata ne s'est jamais vraiment imposé. A l'inverse, l'Inter perd Kovacic (ça manquait de milieux offensifs au Real) et récupère un Jovetic convalescent mais son quatuor Handanovic-Miranda-Murillo-Kondogbia devrait lui donner une solide assise. Et le Monténégrin a offert la gagne à son nouveau club pour ses débuts.


La Lazio a donné dans la stabilité. Peut-être même un peu trop, d'une certaine façon, puisque Miroslav Klose, malgré l'immense respect qu'on lui doit et ses treize buts la saison dernière, ne va plus tarder à sucrer les fraises. L'élimination sans appel en Champions League par le Bayer (0-3 au retour) a mis à jour certaines limites. Les laziale compteront sur le talent de Felipe Anderson, annoncé comme un des futurs meilleurs joueurs de la planète, et la solidité de De Vrij, l'avenir de la défense néerlandaise, pour devancer une nouvelle fois le Napoli. Benitez parti, c'est Maurizio Sarri, ancien entraîneur d'Empoli, qui aura la charge de ramener le club sur le podium.

Peu de changements en Campanie également: les tauliers ont rempilé (Hamsik, Higuain, Albiol, Mertens, Maggio) et seuls Inler et sans doute De Guzman sont allés voir ailleurs. L'ensemble reste très compétitif, mais gare à la lassitude psychologique pour un groupe qui a connu son lot de désillusions et a raté la troisième marche d'un souffle en mai dernier. Il faudra aussi compter avec la Fiorentina, quatrième trois fois consécutives et tombeuse du Milan en ouverture, et les deux équipes génoises, la Samp et le Genoa, respectivement septième et sixième du dernier exercice. Voilà un feuilleton qui mérite d'être suivi à coup sûr et où l'ingrédient suspense, notamment en ce qui concerne la lutte pour le titre et les places européennes, ainsi que la qualité du jeu proposé, devraient garantir un joli spectacle. A vos téloches messieurs dames.





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