Certaines insupportables voix de la FM
aiment à dézinguer les joueurs en galère, dans le doute, voire
carrément en perdition, sur le mode Clint Eastwood des ondes (en
beaucoup moins classe et sans le poncho cela va sans dire) : «Tu vois, le monde se divise en deux catégories: ceux qui ont un micro et ceux qui creusent. Toi, tu creuses ». Ce sont souvent les attaquants qui prennent le
plus cher (même si les gardiens de but ne sont guère épargnés par
la critique) quand ils traversent des périodes de disette et
semblent ne plus se souvenir du mode d'emploi pour la mettre au fond.
Dans un passé récent, des joueurs comme Guivarc'h, Gignac ou
Benzema furent des cibles faciles pour les consultants qui bien
souvent feraient bien de consulter eux-mêmes une grammaire de temps
à autre passe que il a de la vitesse de la qualité et au niveau de
l'apport on sait ce qu'il peut apporter en termes de qualité de
l'apport qui va vite par rapport au niveau .
Un certain Edinson Cavani s'est fait
littéralement démonter à l'automne dernier par tous les éminents
experts que compte ce pays à la culture footballistique
minablissime et indigne du niveau remarquable de sa sélection. Tous ceux qui se sont fait un malin plaisir d'éreinter
l'Uruguayen (et il faut en mettre pour l'éreinter, le marathonien du front de l'attaque) avant qu'il ne se mette tranquillement à enfiler les buts comme des perles
mériteraient d'être ligotés plusieurs semaines devant un écran géant qui passerait
en boucle un Rennes-Toulouse d'anthologie à faire parler le plus coriace des
agents secrets.
A cette époque pas si lointaine, nous avions défendu bec
et ongles l'avant-centre du PSG (http://www.pausecigare.fr/2016/09/accuse-cavani-levez-vous.html), un immonde tocard qui en est à
quarante grains cette saison (au passage qui parmi les vautours de
stades a publiquement fait son autocritique quant à ses avis
tranchés et magnifiquement incompétents sur Cavani?). Aujourd'hui
nous voulons nous faire l'avocat d'un autre buteur sur le dos duquel
les médias et une grande partie du ramassis de blaireaux qu'on
appelle communément « l'opinion publique » cassent
régulièrement du sucre, à savoir Olivier Giroud. A chaque fois que
le sélectionneur annonce sa liste, on a immanquablement droit aux
mêmes commentaires haineux: mais qu'est-ce qu'il fout là, il en
plante pas un avec Arsenal, c'est un plot, il sait pas faire un contrôle et Lacazette machin truc. Et là, à
l'instar de Pierre Richard dans l'indispensable Je sais rien mais
je dirai tout, nous disons
halte, et parce que nous sommes un peu du genre insistants, nous
redisons halte.
Nous disons halte
parce que l'on parle tout de même d'un joueur qui vient tout
simplement d'intégrer le top 10 des meilleurs réalisateurs de
l'histoire de l'équipe de France avec 23 pions en 60 sélections.
Suite à son doublé face au Luxembourg, il n'est plus qu'à trois
unités de Wiltord, à quatre de Benzema, cinq de Djorkaeff et sept
d'un certain Jean-Pierre Papin, bref de quatre grosses brêles qui
n'ont strictement rien prouvé ou accompli au cours de leur carrière.
Pourquoi s'acharner sur un joueur qui fait plus que le boulot chaque
fois que l'on fait appel à lui et se montre efficace en toutes
circonstances? On est dans le domaine du purement
incompréhensible, mais cela doit s'expliquer en grande partie par le
fait qu'il n'ait pas 94 de vitesse dans FIFA 17.
Faut-il rappeler que
ce type que l'on conteste tant a planté trois buts et donné deux
passes décisives lors du dernier Euro à la maison et que son
entente avec Griezmann fut l'un des atouts maîtres de l'équipe de
France? Nous ne chercherons pas à les convaincre, car ils sont tout
bonnement irrécupérables, mais il est grand temps que certains tireurs de
saloon bas du front et à la gâchette facile comprennent que la
vélocité et la faculté à faire des différences balle (à blanc le plus souvent) au pied ne
sont pas les deux seuls critères à considérer lorsque l'on veut
évaluer le niveau d'un joueur, et particulièrement d'un attaquant.
Les
sinistres ceusses qui confondent jeu vidéo et réalité du terrain
peuvent continuer à s'offusquer de l'absence en sélection de
Lacazette, un type qui n'a encore rien montré au niveau
international, et qui contrairement à Giroud, n'a jamais conduit son
équipe vers le titre en mode je marche sur la flotte et je transforme les moitiés d'occases en pions aberrants. Quand le joueur
d'Arsenal est aligné, il plante, point, basta cosi (nous préparons une licence d'italien littéraire en ce moment), débat clos, end
of ze conversation (nous préparons une licence etc.). Il s'agit en plus d'un mec à l'état d'esprit irréprochable, toujours prêt à faire le sale boulot et à aller à la
baston contre la défense centrale adverse, qui ne se ménage pas
dans les duels aériens et le boulot défensif.
Comme Cavani, Giroud
est un buteur altruiste, c'est-à-dire quasiment un oxymore, qui pense autant et sans doute même
davantage à faire sa part de travail pour l'équipe et le collectif
qu'à ses statistiques personnelles, qui sont d'ailleurs tout à fait
respectables. Il est le seul joueur à la disposition de Deschamps à
offrir ce profil de véritable avant-centre de surface, capable de
servir de point d'appui dans la zone de vérité et de faire
bénéficier ses partenaires de ses remises et déviations souvent
justes et bien senties.
On pouvait dire...oh!Dieu...bien des choses en somme (nous préparons peut-être un peu trop de licences en même temps) pour défendre
la présence de Giroud chez les Bleus, comme par exemple le fait
qu'il contribue à faire remonter le QI moyen du groupe, mains nous
nous arrêterons là car la Suze de 14h n'attend pas. Messieurs les
amateurs de coureurs de cent mètres et autres otaries des pelouses,
continuez à rager tout votre soûl sur les sites de haut niveau intellectuel que vous
fréquentez assidûment. A chaque fois que Giroud marque un but, nous
avons une pensée amusée pour vous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire