Préambule indispensable (tout comme ce papier d'ailleurs) pour éviter les commentaires haineux des milliers de visiteurs qui fréquentent quotidiennement cette modeste gazette aux propos toujours objectifs et mesurés: nous sommes pleinement conscients de l'incroyable valeur collective du Real Madrid, équipe composée d'un paquet d'individualités extraordinaires et de véritables champions, dotés de compétences footballistiques rares et d'un état d'esprit compétitif indéniable (quel entraîneur n'aimerait pas pouvoir compter sur un type comme Sergio Ramos en défense centrale ou un phénomène qui vient de planter son centième but en Champions League?).
Nous admirons à leur juste valeur des joueurs comme Varane, Modric, Kroos, Bale, Benzema et même Ronaldo (c'est dire) et respectons comme il se doit le palmarès incomparable et les succès récents d'un club qu'on peut sans exagérer qualifier de légendaire. A LPC, nous ne sommes pas du genre à jeter le bébé avec l'eau du bain et à considérer qu'une équipe peut empiler les titres uniquement grâce à la réussite et un concours de circonstances sempiternellement favorable. Mais disons le tout net, tonton Nestor, nous ne supportons plus le Real Madrid, et ce pour plusieurs raisons que nous allons expliquer tout à l'heure.
Le comportement de certains joueurs est tout simplement intolérable et fait péter les plombs à n'importe quel footophile au sens éthique un tant soit peu développé: un bourrin de concours comme Casemiro qui pose des taquets en toute impunité et avec la complicité des arbitres, Ramos qui se met à couper du petit bois quand il ne supporte plus les arabesques de Messi, Pepe qui laissera l'image d'un grand défenseur mais aussi d'un ignoble boucher, Marcelo qui fait dix-huit tours sur lui-même à chaque contact et donne l'impression d'avoir pris une droite de Tyson quand on le touche du petit doigt, sans parler de Ronaldo (qui encore une fois est incontestablement un des plus grands attaquants de l'histoire du jeu) qui ne manque jamais une occasion de tirer la couverture à lui et d'exhiber ses abdominaux.
Certes, certains cadres du Barça ne sont pas en reste quand il s'agit de simuler ou verser dans le vice (on songe notamment à Busquets, qui pourrait donner des cours particuliers à Thiago Motta), mais cela n'excuse en rien le comportement des Madrilènes, qui ont montré si besoin était à quel point ils pouvaient se montrer odieux dans la défaite lors du dernier clasico, à l'instar des Lyonnais à Geoffroy-Guichard (quitte à ce que l'on fasse chauffer la sulfateuse, autant que tout le monde en prenne pour son grade).
En outre, l'avantage arbitral dont bénéficie le Real à longueurs de saisons est proprement scandaleux. Combien de fois, alors que les Merengue s'apprêtaient à concéder un nul ou une défaite en Liga (ce qui est rare, nous l'accordons volontiers), ont-ils bénéficié d'un penalty de complaisance pour une faute inexistante ou une main manifestement involontaire dans les derniers instants du match? On ne compte plus les fois où les hommes de Zidane ont profité d'un coup de pouce providentiel de l'homme au sifflet. Evidemment, le prestige et l'aura du club, ainsi que la pression du public à Bernabeu, influencent inévitablement les arbitres, mais à mommang donné, enough is enough.
Lors du match retour à Madrid contre le Bayern, les Bavarois se sont purement et simplement fait voler au coin du bois, en encaissant deux buts entachés de deux hors-jeu tellement énormes que même ma grand-mère, qui ne connaît que très partiellement la fameuse loi 11, aurait levé le drapeau instantanément et sans aucune hésitation. Les partenaires de Neuer ont dû ont prime composer avec l'expulsion plus que sévère de Vidal, joueur essentiel dans le dispositif d'Ancelotti, et cette décision a clairement fait basculer le match du côté des locaux. Tout le monde s'extasie sur la régularité du Real en CL sans insister plus que cela sur ces faits de jeu essentiels, apparemment considérés comme presque normaux ou anecdotiques. On croit rêver, ou plutôt on cauchemarde pour de vrai.
Ce qui est également prodigieusement agaçant dans l'inéluctable réussite du Real, c'est le petit brin de chance dont il ne manque jamais de tirer profit: les coups de tête de Ramos sur corner dans les arrêts de jeu pour la gagne (oui, monsieur Hermel, qui bave littéralement sur son micro quand il parle du "monstre Ramos", l'Espagnol est un formidable compétiteur, mais comment dire on n'en peut plus quoi), les absences de joueurs majeurs dans le onze d'en face lors des grands rendez-vous (juste Hummels et Lewandowski à l'aller à Munich), le pion improbable qui débloque la situation lorsque l'équipe est dans le dur...Tout cela mis bout à bout fait que nous prions quotidiennement et avec ferveur pour que le Real ne gagne pas une douzième coupe aux grandes oreilles cette saison. Il y a suffisamment de mauvaises nouvelles extra-footballistiques à se farcir pour ne pas rallonger la sauce. In Atletico, Monaco and Juventus we trust, même si l'on ne sait que trop bien comment la chose va se terminer une fois encore.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire