
Très sous-estimé et souvent objet d'affligeantes railleries,
Crouch n'en demeure pas moins un attaquant intelligent à la mentalité
irréprochable, qui a rendu de précieux services partout où il est passé
sans jamais se plaindre de son statut ni semer le désordre dans le
vestiaire. Coéquipier modèle, il a toujours fait preuve d'une belle
capacité à s'intégrer dans les nombreuses équipes dont il a porté le
maillot, tout en s'acquittant sans rechigner du sale boulot sur le front
de l'attaque. Qu'il soit titulaire ou rentre en cours de match, il
apporte immanquablement une plus-value au collectif de par la menace
constante qu'il fait peser dans la surface, la qualité de son jeu en
pivot et son souci constant de jouer pour les autres.
Aujourd'hui
âgé de trente ans, Crouch s'est révélé sous le maillot de Southampton
lors de la saison 2003-2004, au cours de laquelle il plante 12 pions en
27 matches. Après un passage très mitigé à Aston Villa, il passe pour la
première fois la barre des dix buts et signe dans la foulée pour
Liverpool, où il restera trois ans, un sacré bail pour un joueur animé
d'une telle bougeotte. Avec les Reds, Crouch marque au total une
vingtaine de buts en Premier League et signe 18 réalisations en 25
rencontres européennes, soit un épatant ratio de 0,72 but par match.
En
2008, il rejoint les rangs de Portsmouth, où il participe à tous les
matches de championnat et franchit une nouvelle fois le cap des dix
buts. Mais le club est en pleine déliquescence, et Crouch ne peut
refuser l'offre de Tottenham, club ambitieux qui va lui permettre de
retrouver la Champions League, son épreuve de prédilection. En Premier
League, son rendement s'avère honnête au sein d'une formation bien
fournie en attaquants de valeur (douze buts en deux saisons), mais en
allant chercher Adebayor cet été, le club lui a clairement montré la
porte de sortie. Stoke City a alors flairé le bon coup et cassé sa
tirelire pour faire venir Crouch, qui défend actuellement les couleurs
de son septième club en dix ans (en 2003-2004, il avait brièvement porté
celles de Norwich City à l'étage inférieur).
A
l'aise dans sa nouvelle équipe et déjà adopté par le public le plus
bruyant du royaume, il semble retrouver une nouvelle jeunesse et lancé
sur de très bonnes bases. Rien ne dit combien de temps il restera à
Stoke, et il n'est guère inenvisageable de le voir à nouveau changer
d'air et, pourquoi pas, trouver le chemin des filets avec un autre club.
Il a encore quelques belles saisons dans ses (longues) cannes.

Techniquement plus fin qu'on ne veut bien le dire, Crouch sait se montrer efficace et le travail considérable
qu'il abat au coeur de la défense adverse ne transparaît pas dans les
statistiques. Pour un attaquant rapide et qui sent bien le jeu, jouer
aux côtés d'une telle tour de contrôle doit être un régal, et les
tireurs de coups francs se font évidemment un plaisir de chercher à le
servir. Avec l'émergence de Wellbeck et Young autour de l'intouchable
Rooney, les promesses affichées par Sturridge, sans oublier un possible
réveil de Carroll, les places risquent d'être chères pour le prochain
Euro, mais gagner sa place est à peu près tout le mal qu'on souhaite à
Peter Crouch.

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