post-labels {display: none}

vendredi 30 septembre 2011

Peter Crouch, journeyman de luxe

crouchEn égalisant pour Stoke City face à MU la semaine dernière, Peter Crouch est devenu le sixième joueur de l'histoire du championnat anglais à marquer avec six clubs différents. Les cinq autres membres de ce club très fermé se nomment Ryan Giggs...pardon Les Ferdinand, Nick Barmby, Andy Cole, Marcus Bent et Craig Bellamy. Il n'est pas certain que Liverpool ait gagné au change en se séparant du Giant Beanpole pour recruter trois ans après et à prix d'or Andy Carroll, qui n'a toujours pas inscrit le moindre pion cette saison.


Très sous-estimé et souvent objet d'affligeantes railleries, Crouch n'en demeure pas moins un attaquant intelligent à la mentalité irréprochable, qui a rendu de précieux services partout où il est passé sans jamais se plaindre de son statut ni semer le désordre dans le vestiaire. Coéquipier modèle, il a toujours fait preuve d'une belle capacité à s'intégrer dans les nombreuses équipes dont il a porté le maillot, tout en s'acquittant sans rechigner du sale boulot sur le front de l'attaque. Qu'il soit titulaire ou rentre en cours de match, il apporte immanquablement une plus-value au collectif de par la menace constante qu'il fait peser dans la surface, la qualité de son jeu en pivot et son souci constant de jouer pour les autres.

Aujourd'hui âgé de trente ans, Crouch s'est révélé sous le maillot de Southampton lors de la saison 2003-2004, au cours de laquelle il plante 12 pions en 27 matches. Après un passage très mitigé à Aston Villa, il passe pour la première fois la barre des dix buts et signe dans la foulée pour Liverpool, où il restera trois ans, un sacré bail pour un joueur animé d'une telle bougeotte. Avec les Reds, Crouch marque au total une vingtaine de buts en Premier League et signe 18 réalisations en 25 rencontres européennes, soit un épatant ratio de 0,72 but par match.

Souvent barré par une concurrence sévère, il tire le meilleur de son rôle de joker et supplée efficacement aux absences récurrentes de Torres. Il devient rapidement un des chouchous du kop d'Anfield, notamment grâce à ses improbables chorégraphies (la fameuse danse du robot, une marque déposée), et ses performances lui valent de figurer dans la liste d'Eriksson pour la Coupe du Monde en Allemagne. Ses années sur les bords de la Mersey restent la période la plus prolifique et la plus faste de sa carrière et lui apportent enfin un début de reconnaissance.

En 2008, il rejoint les rangs de Portsmouth, où il participe à tous les matches de championnat et franchit une nouvelle fois le cap des dix buts. Mais le club est en pleine déliquescence, et Crouch ne peut refuser l'offre de Tottenham, club ambitieux qui va lui permettre de retrouver la Champions League, son épreuve de prédilection. En Premier League, son rendement s'avère honnête au sein d'une formation bien fournie en attaquants de valeur (douze buts en deux saisons), mais en allant chercher Adebayor cet été, le club lui a clairement montré la porte de sortie. Stoke City a alors flairé le bon coup et cassé sa tirelire pour faire venir Crouch, qui défend actuellement les couleurs de son septième club en dix ans (en 2003-2004, il avait brièvement porté celles de Norwich City à l'étage inférieur).

A l'aise dans sa nouvelle équipe et déjà adopté par le public le plus bruyant du royaume, il semble retrouver une nouvelle jeunesse et lancé sur de très bonnes bases. Rien ne dit combien de temps il restera à Stoke, et il n'est guère inenvisageable de le voir à nouveau changer d'air et, pourquoi pas, trouver le chemin des filets avec un autre club. Il a encore quelques belles saisons dans ses (longues) cannes. 

crouch2Dans le jargon du sport américain, le terme "journeyman" désigne un joueur qui migre d'un club à l'autre tout au long de sa carrière sans jamais briller et en passant le plus clair de son temps sur le banc de touche. Les chiffres liés à la carrière de Peter Crouch montrent que le bonhomme est un peu plus que ça: 61 buts en Premier League en 263 matches et 173 titularisations, 23 buts en 47 matches européens et 22 en quarante sélections avec l'Angleterre. Pas mal pour un type soi-disant maladroit et qui ne saurait pas se servir de ses panards.

Techniquement plus fin qu'on ne veut bien le dire, Crouch sait se montrer efficace et le travail considérable qu'il abat au coeur de la défense adverse ne transparaît pas dans les statistiques. Pour un attaquant rapide et qui sent bien le jeu, jouer aux côtés d'une telle tour de contrôle doit être un régal, et les tireurs de coups francs se font évidemment un plaisir de chercher à le servir. Avec l'émergence de Wellbeck et Young autour de l'intouchable Rooney, les promesses affichées par Sturridge, sans oublier un possible réveil de Carroll, les places risquent d'être chères pour le prochain Euro, mais gagner sa place est à peu près tout le mal qu'on souhaite à Peter Crouch.




Animation Flash

















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire