post-labels {display: none}

jeudi 27 septembre 2012

Angleterre-Argentine 98: coup de chaud sur Geoffroy

owen.jpgNul besoin de revenir sur la rivalité exacerbée entre l'Angleterre et l'Argentine, nourrie par la guerre des Malouines, et des épisodes heureusement moins meurtriers comme la célèbrissime main de Maradona en 1986. A l'image de l'antagonisme qui existe entre la France et l'Allemagne pour des raisons autant historiques que sportives, les duels entre les deux nations ont toujours senti la poudre et atteint des sommets dans l'intensité et la dramaturgie. Le huitième de finale disputé à Geoffroy-Guichard le 30 juin 1998, resté dans toutes les mémoires comme le plus grand match du Mondial français (même si la demi-finale entre le Brésil et les Pays-Bas fut de toute beauté), ne fait pas exception à la règle.


Deuxième de son groupe à cause d'une défaite contre la Roumanie, l'Angleterre aurait affronté la Croatie si elle avait terminé en tête. Avec le recul, rien ne dit qu'il valait mieux se fader la bande à  Davor Suker que les coéquipiers de Zanetti. Sereine, l'Albiceleste a elle terminé en tête de son groupe en signant trois victoires nettes et sans bavure contre la Jamaïque, le Japon et la Croatie donc. Sorti en  huitième de finale par la Roumanie de Hagi lors de la World Cup américaine, l'équipe nourrit de grosses ambitions dans ce tournoi et ne vise rien moins que la victoire finale.

jav.jpgAbsente de l'épreuve quatre ans plus tot, l'équipe aux trois lions aligne un onze complet, solide et bourré de talent, appuyé sur la charnière centrale d'Arsenal Adams-Campbell, à qui il ne fait pas bon venir se frotter. Au milieu, le quatuor Beckham-Ince-Scholes-Anderton offre un joli alliage de combativité, de qualité de passe et de finesse technique. Et que dire de la paire Owen-Shearer? A même pas dix-huit ans, le wonderkid a terminé en tête du classement des buteurs de Premier League à égalité avec Sutton et Dublin (18 buts) et a inscrit un pion contre la Roumanie en poule. Alan Shearer, lui, a marqué quatorze pions en sélection depuis 1996.

L'Argentine compte la grinta sur ses tauliers (Ayala, Almeyda, Zanetti, Veron, Simeone) pour ce grand rendez-vous et sur la complicité qu'affiche le duo Ortega-Batistuta depuis le début de la compétition (six buts en trois matches à eux deux). Pour situer le niveau général de cette rencontre, citons les noms de quelques joueurs qui prennent place sur les deux bancs de touche au coup d'envoi: Hernan Crespo, Abel Balbo, Roberto Sensini, Marcelo Gallardo, Steve McManaman, Teddy Sheringham, Les et Rio Ferdinand. Il y aurait eu de quoi monter une équipe plutôt sympathique rien qu'avec les remplaçants.

Dès la cinquième minute, Seaman fauche Simeone dans la surface, et Batistuta se charge de tranformer le penalty. Cinq minutes plus tard, Owen laisse sur place Ayala, qui accroche le petit prodige au passage: nouveau penalty, avec cette fois Shearer dans le rôle de l'éxécuteur. Le rythme du match est enlevé, les duels ont l'âpreté attendue et les occasions s'enchaînent. Au quart d'heure de jeu, Owen, superbement servi par Beckham dans la prodondeur, accélère plein pot, résiste au retour de Chamot, casse les reins d'Ayala er trompe Roa d'une impeccable frappe croisée: c'est le délire pur et simple chez les supporters anglais, mais l'équipe de Glenn Hoddle ne parvient pas à conserver son avantage jusqu'à la mi-temps.

A la 45ème, Veron, sur une combinaison astucieuse sur coup franc, trouve Zanetti en plein coeur de la surface, dont le tir puissant du gauche ne laisse aucune chance à Seaman. Au retour des vestiaires, Simeone le roublard réussit à faire sortir Beckham de ses gonds, et l'autre petit Mozart du football anglais rejoint les vestiaires prématurément. En infériorité numérique, ses partenaires font mieux que se défendre mais s'inclinent finalement aux tirs aux buts, exercice dans lequel Ince et Batty échouent. Comme en 1990 et 1996, l'Angleterre perd à la loterie des onze mètres.

Au tour suivant, l'Albiceleste s'inclinera face aux Pays-Bas sur un enchaînement d'extra-terrestre de Bergkamp, à tel point marquant que nous en avons fait le logo de la présente gazette. Comparé aux éditions qui l'encadrent, le Mondial 98 fut un tournoi d'un niveau et d'une densité remarquables: la France bien évidemment, mais également le Brésil, l'Argentine, les Pays-Bas, voire également l'Italie (seule à tenir les Bleus en échec), la Croatie ou l'Angleterre possédaient tous suffisamment d'arguments pour prétendre remporter le trophée. Des sélections comme le Paraguay ou le Danemark posèrent les pires problèmes aux favoris, parmi lesquels seule l'Allemagne n'évolua pas à son niveau habituel.

Davantage que l'Angleterre, qui depuis une dizaine d'années peine à produire des joueurs de calibre mondial, l'Argentine peut toujours compter sur des individualités exceptionnelles mais, pour des raisons différentes (friabilité défensive, incompétence du sélectionneur, difficultés à gérer la pression), n'a plus éteint le dernier carré de la Coupe du Monde depuis que Maradona a rangé ses crampons. Si Messi et compagnie avaient la riche idée de mettre fin à cette série en 2014 au Brésil, ce ne serait point du tout pour nous déplaire.


30 juin 1998, Stade Geoffroy-Guichard, Saint-Etienne: Argentine-Angleterre 2-2 (4 tab à 3)
Argentine: Roa - Zanetti- Almeyda - Chamot - Ayala- Vivas - Simeone (Berti 91) - Veron - Ortega - Lopez (Gallardo 69)- Batistuta (Crespo 69)
Angleterre: Seaman- Neville - Adams - Campbell - Le Saux (Southagte 71) - Ince - Anderton (Batty 97) - Beckham - Scholes (Merson 79) - Owen - Shearer




IFrame

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire