
Deuxième
de son groupe à cause d'une défaite contre la Roumanie, l'Angleterre
aurait affronté la Croatie si elle avait terminé en tête. Avec le recul,
rien ne dit qu'il valait mieux se fader la bande à Davor Suker
que les coéquipiers de Zanetti. Sereine, l'Albiceleste a elle terminé
en tête de son groupe en signant trois victoires nettes et sans bavure
contre la Jamaïque, le Japon et la Croatie donc. Sorti en huitième de finale par la Roumanie
de Hagi lors de la World Cup américaine, l'équipe nourrit de grosses
ambitions dans ce tournoi et ne vise rien moins que la victoire finale.

L'Argentine
compte la grinta sur ses tauliers (Ayala, Almeyda, Zanetti, Veron,
Simeone) pour ce grand rendez-vous et sur la complicité qu'affiche le
duo Ortega-Batistuta depuis le début de la compétition (six buts en
trois matches à eux deux). Pour situer le niveau général de cette
rencontre, citons les noms de quelques joueurs qui prennent place sur
les deux bancs de touche au coup d'envoi: Hernan Crespo, Abel Balbo, Roberto Sensini, Marcelo Gallardo, Steve McManaman,
Teddy Sheringham, Les et Rio Ferdinand. Il y aurait eu de quoi monter
une équipe plutôt sympathique rien qu'avec les remplaçants.
Dès
la cinquième minute, Seaman fauche Simeone dans la surface, et
Batistuta se charge de tranformer le penalty. Cinq minutes plus tard,
Owen laisse sur place Ayala, qui accroche le petit prodige au passage:
nouveau penalty, avec cette fois Shearer dans le rôle de l'éxécuteur. Le
rythme du match est enlevé, les duels ont l'âpreté attendue et les
occasions s'enchaînent. Au quart d'heure de jeu, Owen, superbement servi
par Beckham dans la prodondeur, accélère plein pot, résiste au retour
de Chamot, casse les reins d'Ayala er trompe Roa d'une impeccable frappe
croisée: c'est le délire pur et simple chez les supporters anglais,
mais l'équipe de Glenn Hoddle ne parvient pas à conserver son avantage
jusqu'à la mi-temps.
Au
tour suivant, l'Albiceleste s'inclinera face aux Pays-Bas sur un
enchaînement d'extra-terrestre de Bergkamp, à tel point marquant que
nous en avons fait le logo de la présente gazette. Comparé aux éditions
qui l'encadrent, le Mondial 98 fut un tournoi d'un niveau et d'une
densité remarquables: la France bien évidemment, mais également le
Brésil, l'Argentine, les Pays-Bas, voire également l'Italie (seule à
tenir les Bleus en échec), la Croatie ou l'Angleterre possédaient tous
suffisamment d'arguments pour prétendre remporter le trophée. Des
sélections comme le Paraguay ou le Danemark posèrent les pires problèmes
aux favoris, parmi lesquels seule l'Allemagne n'évolua pas à son niveau
habituel.
Davantage
que l'Angleterre, qui depuis une dizaine d'années peine à produire des
joueurs de calibre mondial, l'Argentine peut toujours compter sur des
individualités exceptionnelles mais, pour des raisons différentes
(friabilité défensive, incompétence du sélectionneur, difficultés à
gérer la pression), n'a plus éteint le dernier carré de la Coupe du
Monde depuis que Maradona a rangé ses crampons. Si Messi et compagnie
avaient la riche idée de mettre fin à cette série en 2014 au Brésil, ce
ne serait point du tout pour nous déplaire.
30 juin 1998, Stade Geoffroy-Guichard, Saint-Etienne: Argentine-Angleterre 2-2 (4 tab à 3)
Argentine:
Roa - Zanetti- Almeyda - Chamot - Ayala- Vivas - Simeone (Berti 91) -
Veron - Ortega - Lopez (Gallardo 69)- Batistuta (Crespo 69)
Angleterre:
Seaman- Neville - Adams - Campbell - Le Saux (Southagte 71) - Ince -
Anderton (Batty 97) - Beckham - Scholes (Merson 79) - Owen - Shearer

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