Pilier
de la défense anglaise pendant dix ans, Sol Campbell, comme Thuram et
Stam, autres nettoyeurs de surfaces de l'époque, correspond parfaitement
à l'idée que l'on peut se faire du stoppeur de haut niveau: athlétique,
physiquement intimidant, monstrueux dans les duels, performant dans le
jeu aérien, tacleur redoutable. Avec lui, l'entraîneur savait que
l'avant-centre adverse n'aurait pas la partie facile et que les tâches
défensives seraient assurées avec sérieux, et qu'il ne restait plus qu'à
l'associer à un libero plus à l'aise balle au pied et dans la relance
pour former une paire axiale complémentaire.
A
travers les époques, l'Angleterre a toujours pu compter sur des
défenseurs de grande qualité (le légendaire Bobby Moore of course,
Stuart Pearce, Terry Butcher, Rio Ferdinand et John Terry plus
récemment), mais en termes de solidité dans le un contre un et de
puissance pure, Campbell, véritable phénomène des pelouses capable de
dominer une rencontre de la tête et des épaules, reste sans doute le
meilleur de tous. Régulier et ultra-professionnel, il a marqué
l'histoire de l'équipe aux trois lions et celle d'Arsenal et fut pendant
des années le meilleur défenseur de Premier League. Comme beaucoup
d'internationaux anglais, il aurait pu signer n'importe où en Europe et
briller dans n'importe quel championnat mais se trouvait parfaitement à
son aise dans la grande baston des joutes d'outre-Manche.
Formé
à Tottenham, il devient un titulaire à part entière de l'équipe en
1993, à dix-neuf ans, âge particulièrement précoce pour un défenseur
central (on souhaite la même carrière à Sakho et Varane). Avec les
Spurs, Campbell accumule de l'expérience
et dispute 250 matches de Premier League entre 1993 et
2001, dont l'intégralité de la saison 1996-97. Jouant parfois milieu défensif lors de ses débuts dans l'élite, il s'installe dans le costume du taulier de la défense après le départ du capitaine Gary Mabbutt (près de 500 matches avec Tottenham) en 1998 et impressionne par sa constance et son engagement, ainsi que par sa capacité à marquer sur coup de pied arrêté (six buts en 1998-99, troisième réalisateur de l'équipe derrière Iversen et Armstrong).
2001, dont l'intégralité de la saison 1996-97. Jouant parfois milieu défensif lors de ses débuts dans l'élite, il s'installe dans le costume du taulier de la défense après le départ du capitaine Gary Mabbutt (près de 500 matches avec Tottenham) en 1998 et impressionne par sa constance et son engagement, ainsi que par sa capacité à marquer sur coup de pied arrêté (six buts en 1998-99, troisième réalisateur de l'équipe derrière Iversen et Armstrong).
Mis
à part une victoire en League Cup contre Leicester City en 1999,
Tottenham ne brille guère et reste englué dans le ventre mou du
classement. A vingt-sept ans, Campbell arrive au terme de son contrat et
souhaite franchir un cap, disputer la Champions League et se frotter
aux meilleurs attaquants du continent. Alors qu'il venait de déclarer
dans la presse qu'il ne jouerait jamais pour les Gunners, il signe à
Arsenal à l'été 2001 malgré une proposition de Tottenham qui aurait fait
de lui le joueur le mieux payé de l'histoire du club.

Premier
buteur de la finale de Champions League perdue au Stade de France
contre Barcelone, il contribua à la série d'invincibilité record du club
sur la scène européenne: dix matches consécutifs et 995 minutes sans
encaisser de but, du premier match de poule contre le FC Thoune à
l'égalisation d'Eto'o à la 75ème minute de la finale. Entre temps,
l'Ajax, le Sparta Prague, le Real, la Juventus et Villareal se sont tous
cassé les dents sur la défense d'Arsenal: rien que ça. Après le pénible
épilogue parisien, Campbell quitte le club et
rejoint les rangs de Portsmouth, avec qui il gagnera une nouvelle fois
la FA Cup en 2008 contre Cardiff City. Après un passage à Notts County,
il reviendra brièvement à Arsenal en 2009-2010 avant de terminer sa
carrière avec Newcastle en 2011, à trente-sept ans.
En
2002, il marqua son seul but international sur un corner de Beckham
(évidemment) contre la Suède (évidemment). Dans un quart de finale d'une
grande intensité face à l'hôte portugais en 2004, il crut donner la
victoire aux siens avant que l'arbitre ne refuse le but pour une
soi-disant faute de Terry sur le gardien Ricardo. Toujours remarquable
lors des grands rendez-vous avec la sélection, il fut élu dans
l'équipe-type du Mondial 2002 et de l'Euro 2004, aux côtés de cadors
comme Cafu, Roberto Carlos, Carvalho ou Zambrotta: la place de Sol Campbell est décidément parmi les grands.
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